La chasse aux porcs-épics, un jeu du Mali

Une petite équipe de joueurs, les Chiens, pourchasse une équipe plus importante, les Porcs-épics. Par simple toucher, les poursuivants cherchent à éliminer les poursuivis. Ceux-ci disposent de deux refuges, espacés d’une trentaine de mètres
Média secondaire

Les Porcs-épics vont et viennent entre leurs deux refuges, ils ne peuvent pas y rester plus de quelques minutes. Le but du jeu, pour les Chiens, est d’éliminer tous les Porcs-épics au plus vite; ces derniers vont éviter de se faire toucher par les Chiens.


Terrain: Relativement plat, non aménagé, avec quelques obstacles, le terrain doit permettre des poursuites sans danger. Les deux refuges, espacés de 20 à 30 m l’un de l’autre peuvent être des arbres dont il faut toucher le tronc, ou deux repères fixes (barrières par exemple) avec lesquels il faut rester en contact. - Durée: Une demi-heure semble nécessaire afin que les joueurs puissent profiter du jeu participant à plusieurs parties successives. - Effectif: Le jeu doit respecter un équilibre permettant aux Porcs-épics de ne pas être éliminés avec une trop grande facilité par les Chiens: 4 ou 5 Chiens contre 10 à 15 Porcs-épics par exemple. Des adaptations au contexte environnemental peuvent demander quelques tâtonnements et ajustements. - Matériel: Des signes distinctifs (foulards par exemple) pour les Chiens sont nécessaires quand les joueurs ne se connaissent pas très bien. - Structure: Il s'agit d'un duel dissymétrique (les effectifs des deux équipes sont égaux, mais les rôles sociomoteurs sont différents). - Actions dominantes: Les courses-poursuites et les évitements, les démarrages et les feintes sont d’autant plus efficaces qu’ils s’inscrivent dans des relations de solidarité et de connivence entre partenaires.

Le jeu commence

Les équipes étant constituées, les Porcs-épics se répartissent dans les deux refuges et les Chiens se placent aux aguets ; ainsi, le signal du départ de la partie peut être donné par les Chiens.

Déroulement du jeu

Au gré de leurs initiatives, de leur prise de risques audacieuse ou prudente, les Porcs-épics s’élancent d’un refuge vers l’autre avec différentes tactiques de détour et d’évitement.

Tout Porc-épic, touché par un chien en dehors des refuges, est éliminé.

Dans l’effervescence du début, on ne tient pas compte du temps que les uns et les autres restent au refuge, mais si aucun Porc-épic ne bouge, ou si l’on remarque leur manque systématique de mobilité, alors les Chiens (un ou plusieurs) commencent à compter jusqu’à 10 tout en désignant un Porc-épic. Ce dernier doit quitter son refuge sous peine d’être éliminé.

Remarque importante: quand un Porc-épic a quitté son refuge, il ne peut pas y revenir avant d’avoir transité par le second refuge. Quand un Porc-épic a perdu le contact physique avec son refuge, il devient prenable par les chiens ; son seul salut est de rejoindre le second refuge.

Le jeu s’achève

Lorsqu’il ne reste plus qu’un ou deux Porcs-épics, on leur laisse la vie sauve en saluant leur exploit ou leur chance, et l’on commente les principales péripéties du jeu.

Autres manières de jouer

Avec un groupe de joueurs plus nombreux, on peut utiliser plusieurs refuges (une dizaine d’arbres dont il faut toucher le tronc).

Caractéristiques

Sa ressemblance avec d’autres jeux de poursuite est grande, mais ce jeu est original par l’absence, pour les Chasseurs, de l’obligation de former une chaîne, et pour les Porcs-épics, par la liberté de traverser le terrain quand ils le veulent. L’élimination progressive est également originale.

Remarques pédagogiques

La taille des deux refuges, la distance qui les sépare, la possibilité de les aborder par toutes les directions sont des paramètres qui conditionnent les possibilités de fuite des Porcs-épics.


La durée d’arrêt au refuge est souple. Les Chiens sont plus indulgents vis-à-vis des joueurs plus jeunes, moins hardis, etc. Ils font un comptage à 10 seulement pour les Porcs-épics qui semblent rester exagérément au même refuge sans bouger.


Usages et coutumes

Ce jeu nous parvient du Mali, de Segou (Konosimini) sous le nom de Balaya. Il se joue l’après-midi, à la tombée de la nuit, ou au clair de lune, parfois sur la place publique