L’évolution d’un métier : les éducateurs spécialisés
Héritier d’une double culture, celle du caritatif et celle de l’Education populaire, le diplôme d’État d’éducateur spécialisé voit le jour en 1966. A cette époque, le secteur se développe très vite avec la création de nombreux établissements dans le social et le médico-social. Handicap, insertion, enfance en danger, addictions, familles en difficultés, deviennent autant de champs dans lesquels agissent ces nouveaux professionnels. Depuis, le métier ne cesse d’évoluer.
D'une part, une action encadrée par les différentes lois structurant le secteur (loi de 1975, loi 2002 et les suivantes) et d’autre part les différentes réformes de la formation et du diplôme (2000, 2018) viennent structurer les aptitudes professionnelles puis les compétences et rattacher la formation au monde universitaire pour aligner le diplôme sur une licence.
Par ailleurs, contexte libéral oblige, le secteur évolue vers une marchandisation du social, une mise en concurrence des services ou établissements, une rationalisation des actions, et des coûts. Le travail de l’éducateur d’hier est-il le même que celui d'aujourd’hui ? Est-il perçu de la même manière par les professionnels ? Quatre éducateurs, nous répondent en nous racontant leur parcours.
Ne jamais cesser de croire
NQ est éducateur depuis, trente et une années dans la protection de l’enfance. Il a été témoin des évolutions du métier et du cadre de l’exercice de ses missions. Il partage encore aujourd’hui le quotidien des enfants et, maître d’apprentissage, transmet le métier à de jeunes professionnels en formation.
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Il faut connaître la personne dans son quotidien
Joséfine est en seconde année de formation d’éducatrice spécialisée. Elle perçoit les possibles changements de fonctions de l’éducateur et nous explique sa vision du métier, ce qu’elle veut devenir, ce qu’elle ne souhaite pas, et surtout pourquoi.
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J'aime à me dire que j'y suis peut-être un peu pour quelque chose
Olivier Bonnaud n’est plus éducateur aujourd’hui mais il reste dans le secteur puisqu’il a évolué au niveau hiérarchique en devenant chef de service d’un secteur dans la prévention spécialisée. Une manière d’évoluer tout en restant dans le même champ d’action, toujours nourri d’un idéal de justice sociale.
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Je me sentais plus en capacité de protéger !
Clément Arnold a quitté le métier après treize années comme éducateur spécialisé dans la protection de l’enfance. Pour lui, c’est à la fois à cause des évolutions du secteur qui lui faisaient perdre le sens de ce qu’il faisait au point qu’il ne se sentait plus à même d’assurer sa première mission : protéger ; mais aussi le manque de moyens et de reconnaissance que le Covid est venu révéler.
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Crise des vocations ?
Rozenn Caris, Avec les apports de Hervé Chambrin, Gaëlle Lego, Joseph Rouzel, Jean-Marie Vauchez
Dans VST - Vie sociale et traitements 2022/1 (N° 153), pages 3 à 4
Voilà un nouveau phénomène qui s’amplifie : les établissements et structures peinent à recruter des travailleurs sociaux ! Dans certains départements c’est une vraie pénurie, le manque de personnel est prégnant. Les chefs de service appellent à l’aide, les équipes aussi (...)