Tchoukball

Deux équipes s'opposent sur un terrain où sont posées deux «cadres» inclinés, à surface rebondissante. Pour marquer un point il faut lancer la balle sur l'un ou l'autre des deux cadres, que cette balle rebondisse puis touche le sol
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Média secondaire

Deux équipes de même effectif s'opposent sur une aire rectangulaire bien délimitée. À chaque extrémité du terrain est posé un « cadre » incliné, à surface rebondissante, devant lequel est tracée une «zone» de 3 mètres de diamètre, interdite à tout joueur.

Une équipe marque un point lorsque l'un de ses joueurs lance la balle sur l'un ou l'autre des deux cadres, laquelle rebondit et touche le sol dans la partie « valide » du terrain. Est considéré «valide» l'espace compris à l'intérieur des limites tracées et en dehors de la zone interdite des 3 mètres. L'équipe opposée essaie de rattraper le ballon avant qu'il ne touche le sol, et en cas de réussite, elle reprend l'initiative à son tour.

Le dribble est interdit ; la «charge» d'un opposant n'est pas permise, et il n'est pas autorisé d'intercepter une passe entre adversaires. Ce duel d'équipes propose une confrontation intense mais originale et dépourvue de violence relationnelle ; c'est une autre façon de pratiquer un sport collectif.

Caractéristiques

Terrain: Le Tchoukball peut se jouer en salle, sur un terrain de basket ou de handball. Il peut également se jouer à l’extérieur, sur un terrain en herbe, sur le sable ou même dans l’eau. Les dimensions du terrain peuvent s’adapter à l’âge et aux capacités des joueurs (entre 20 et 40 mètres de longueur et 10 à 20 mètres de largeur). Il est nécessaire de matérialiser les lignes du pourtour et la ligne médiane.
Une «zone» interdite de 3 mètres de diamètre doit être tracée devant chacun des deux «cadres».

Effectif: Un même effectif par équipe, de l'ordre de 6 ou 7 joueurs semble bien adapté.

Matériel: Le Tchoukball utilise un matériel spécifique : deux trampolines particuliers d’un mètre carré (1m x 1m) inclinés à 55 degrés. Il est néanmoins possible de jouer en adaptant le ballon et le matériel (trampoline de gymnastique ou planche inclinée par exemple). On peut matérialiser la zone interdite par des plots.

Âge: Davantage adapté aux «grands», le Tchoukball peut cependant être pratiqué par des «moyens» et il accepte volontiers des enfants d'âges différents. C'est un sport collectif qui se pratique aisément avec des équipes mixtes.

Actions dominantes: Ce qui caractérise ce jeu, c'est la nécessité de prévoir le coup qui va être entre pris afin de se placer à l'endroit le plus propice, en fonction de la disposition des joueurs et des espaces libres. La vraie cible n'est pas fixe : ce n'est pas le «cadre», mais les portions de terrain délaissées par l'adversaire et susceptibles de recueillir le rebond.

Ce qui est capital, c'est la «lecture» des trajectoires potentielles de la balle : il faut anticiper le trajet de celle-ci et réagir, sachant qu'au cours du lancer, la trajectoire du retour après rebond va être, par rapport au «cadre», sensiblement symétrique à la trajectoire du départ. L'action motrice des pratiquants requiert ainsi une réflexion relativement complexe de décodage de la situation qui est à la base de décisions prises à brûle-pourpoint.

Cemea
Le jeu commence

Un joueur «engage» derrière la ligne du fond, en effectuant une première passe («passe zéro»). Il faudra obligatoirement que le ballon franchisse la ligne médiane avant d’être lancé sur un cadre. Une équipe a le droit à 3 passes au maximum. Tout joueur peut tirer indistinctement sur l'un ou l'autre des deux cadres

Le jeu se déroule
  • Chaque joueur a le droit de faire deux pas au maximum avec le ballon. Il est interdit de dribbler.
  • Le ballon tombant par terre après une passe non réceptionnée est donné à l’autre équipe.
  • Le contact de la balle en dessous du genou n’est pas autorisé.
  • Une équipe ne peut pas faire plus de trois passes avant de tirer, et un joueur ne peut pas garder la balle plus de trois secondes ; sinon c’est une «faute».
  • Après un point, la première passe d’engagement n’est pas comptée comme une passe («passe zéro»).

Après un tir sur un cadre

  • Si après le rebond sur un cadre, le ballon retombe au sol à l’intérieur des limites du terrain et en dehors de la zone interdite des trois mètres sans avoir été attrapé par l’équipe en défense, l’équi pe qui a tiré marque 1 point. L’autre équipe engage alors derrière la ligne de fond du côté du cadre où le tir a eu lieu.
  • Si, avant de toucher le sol, le ballon est rattrapé par l’équipe qui n’a pas tiré, le jeu continue et la nouvelle équipe peut à son tour organiser une attaque sur le cadre de son choix.
  • Si le ballon retombe à l’extérieur des limites permises, ou si un joueur tire à côté du cadre, on donne 1 point à l’autre équipe.
  • Si le ballon touche les montants du cadre (bords métalliques) et retombe dans les limites du terrain ou si le ballon est récupéré par erreur par un partenaire, personne ne marque de point : c’est une faute pour cette équipe qui perd alors la possession de la balle.
  • Si le ballon sort des limites, il y a remise en jeu par l'équipe non fautive.
  • Toutes les fautes se jouent à l’intérieur du terrain, à l’endroit où elles ont été commises ou à l’endroit de retombée du ballon. La remise en jeu se fait en faisant toucher la balle au sol à deux mains : c’est le signal de reprise du jeu. Tout geste de gêne de l'adversaire, volontaire ou non, est aussi considéré comme une faute.
Le jeu s’achève

La partie s’arrête à la fin du temps déterminé au préalable ou lorsqu’un certain nombre de points a été atteint.


Remarques pédagogiques

Ce jeu, qui s'apparente à un sport collectif classique, a été retenu dans ce fichier de jeux traditionnels car il peut aisément s'adapter à l'état d'esprit de l'Éducation nouvelle : suscitant un vif engagement des pratiquants, il provoque une confrontation physique intense mais indirecte et dépourvue de violence corporelle. Il présente l'avantage de permettre de faire jouer à rôle égal filles  et garçons, jeunes et plus âgés, participants réputés brillants et participants souvent considérés comme «faibles». On peut y faire intervenir avec profit les débutants dès la première séance, sans apprentissage fastidieux préalable.


Ce jeu sportif possède l'originalité de «déconditionner» les pratiquants des gestes habituels des sports collectifs. L'interception, la charge et le dribble sont interdits ; une équipe n'a pas à défendre une moitié du terrain qui lui serait affectée, les cibles à viser sont communes aux 2 camps, le point est gagné de façon insolite après rebond de la balle dont la réception n’a pas pu être interceptée par l'adversaire.


En bref, le Tchoukball offre un nouvel espace d'action qui suscite des relations d'opposition originales, intenses mais dénuées d'agressivité corporelle.


Us et coutumes

Le Tchoukball a été inventé dans les années 1960, par un médecin suisse, le Docteur Herman Brandt, consterné de constater que les sports collectifs provoquaient de nombreuses blessures. Aussi, au cours d'un Colloque organisé à l'École Normale Supérieure d'Éducation Physique de jeunes filles de Chatenay Malabry, en 1966, a-t-il demandé que soit organisée une démonstration de ce sport, animée par les jeunes étudiantes en éducation physique. Cette démonstration fut fort concluante et encouragea le Docteur H. Brandt à proposer et à diffuser ce nouveau sport qu’il avait imaginé.

Le livret pédagogique Jeux d'autefrois-Jeux d'avenir

L’univers des jeux est une corne d’abondance qui déverse ses trésors à profusion et qui n’est jamais épuisée. On découvre régulièrement quelques unes de ses pépites nouvelles dans des villages discrets, aussi bien que dans des pays inattendus.
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