Kulami

Un jeu allemand où les billes sont simplement posées
Média secondaire

L'illustration de la boîte du jeu édité par Steffen-Spiele (figure 1) représente un pavage de 17 pièces où les deux joueurs viennent poser leurs pions-billes en alternance, selon les modalités définies par les règles. La figure 2 montre une partie en cours avec un autre arrangement des pièces.

ÉQUIPEMENT

- 17 pièces dont quatre de 6 cases, cinq de 4 cases, quatre de 3 cases et quatre de 2 cases. La juxtaposition de ces pièces forme un pavage de 64 cases pouvant être différent à chaque partie (figures 1, 2 et 3).

- 56 billes dont 28 rouges et 28 noires. Dans la suite de cet article nous utiliserons le terme générique« pion ».

SITUATION INITIALE

Les 17 pièces sont en vrac sur la table. L'un des joueurs prend les 28 pions rouges et son adversaire les 28 noirs.

figures 1 et 2

BUT DU JEU

S'approprier la plus grande superficie possible de pièces afin d'obtenir le score le plus élevé. Un joueur gagne une pièce en fin de partie s' il a placé davantage de pions que son adversaire sur celle-ci. Le score final d'un joueur est égal à la somme de toutes les cases des pièces gagnées (une grande pièce rapporte 6 points, une petite 2 points). En fin de partie, une pièce de six cases occupée par t rois pions rouges et deux noirs donne six points à Rouge. Une pièce inoccupée, ou qui contient le même nombre de pions de chaque couleur, est exclue du score.

DÉROULEMENT DU JEU

Une partie se déroule en deux phases : la construction du pavage avec les pièces, puis la pose des pions en alternance par chacun des joueurs.

L'installation des pièces

Les 17 pièces doivent être juxtaposées par les joueurs pour former un pavage qui s' inscrira à l' intérieur d'un quadrillage virtuel de 10 x 10 dont 64 cases seront recouvertes par les pièces. Au début de chaque partie, l'arrangement des pièces est laissé à l'initiative des joueurs. En fin de partie, au maximum, 56 cases des pièces seront occupées par les pions.

La pose des pions-billes

Les joueurs posent à tour de rôle un pion sur une case libre du pavage qu' ils ont préalablement conçu. Celui qui a le trait pose son pion sur la case de son choix ; puis chacun joue à son tour en respectant les règles de pose présentées ci-dessous, à partir de l' illustration d'une partie donnée en figure 3.

Exemple des trois premiers coups :

- 1er coup : Rouge a le trait et pose son pion en « F6 ».

- 2e coup : Noir doit poser son pion sur une case appartenant soit à la ligne verticale « F », soit à la ligne horizontale « 6 » car leur intersection en « F6 » correspond à la case utilisée au coup précédent. Cependant, Noir ne doit pas jouer sur les cases « D6 et E6 » de la ligne « 6 » ni sur la case « F7 » de la colonne « F » car ces trois cases appartiennent à la pièce où Rouge vient de jouer : Noir choisit «H6»

- 3e coup : les deux pièces sur lesquelles les joueurs viennent de poser leur pion (1er et 2e coup) ne peuvent pas être utilisées, Rouge choisit « A6 » ( il ne pourrait pas jouer par exemple en « E6 » ni en « J6 »).

Un pion doit toujours être joué sur l'une des deux lignes (verticale ou horizontale) qui se croisent sur la case du coup précédent mais il ne doit pas être joué sur les deux pièces relatives aux deux coups précédents. Cette double contrainte peut bloquer le jeu et mettre fin à la partie.

FIN DE PARTIE

Lors des deux derniers coups, Rouge joue en « ES », Noir joue ensuite en « E1 » : la partie s'arrête car Rouge ne peut plus jouer; il est bloqué (figure 3)

LE GAGNANT

Chaque joueur prend les pièces où sa couleur est majoritaire puis il calcule le nombre total de cases qui détermine son score. Noir gagne la partie avec 34 points contre Rouge qui en compte 23 (figures 4).

figures 3 et 4

COMMENTAIRES

Kulami fut inventé en 2011 par Andreas Kuhnekath et distribué la même année par Steffen-Spiele. Cette société fut créée en 2003 par Steffen Muhlauser - inventeur génial de « jeux abstraits » depuis 1996 - car les grands éditeurs ont toujours refusé de diffuser ses jeux malgré leur originalité, et leurs qualités éducatives et matérielles. Les jeux de Steffen Spiele sont en bois peint, toujours parfaitement présentés tels « Six » et « Karo » dont les règles sont données en français sur le site : http://jeuxsoc.fr. Pour Kulami, elles sont fournies dans la boîte en plusieurs langues dont le français. Dans la courte présentation du jeu de cet article, nous donnons les règles de base mais l'éditeur propose des variantes appelées « Règles supplémentaires ». Néanmoins, avec les règles de base, la stratégie du jeu est subtile et change à chaque partie car le pavage n'est jamais le même.

La fabrication de Kulami est une réussite : les pièces en bois et les billes sont agréables à manipuler et donnent envie de jouer. Les règles sont particulièrement simples à expliquer et permettent de jouer en quelques minutes. Dans un centre de vacances, la fabrication des pièces pourrait être l'occasion d'une activité manuelle intéressante. Kulami est diffusé en France par « Oya » qui est un magasin de jeux parisien singulier où l'on peut acheter des jeux et jouer sur place devant une consommation. Pour jouer, acheter et découvrir les jeux de Steffen Spiele, on peut consulter les sites : 

http://www.oya.fr/

http://jeuxsoc.fr

https://steffen-spiele.de/index.php?id=2399

 


Les Cahiers de l'Animation (n° 81, juillet 2013)