On ne connaît que les choses qu’on apprivoise
Matériel : Ficelle, couteau de poche (on s’assurera au préalable de la maîtrise de cet outil), éléments naturels trouvés sur place (branches, feuilles, fougères, mousses, cailloux, etc.)
Durée : De 30 minutes à plusieurs heures
On peut raconter aux enfants une histoire pour amorcer un projet de construction de cabanes miniatures, lire des livres ou les mettre à disposition. On peut imaginer que des lutins ou des gnomes ont besoin d’aide ou alors construire dans l’idée que certains de ces petits êtres viendront peut-être s’y installer.
Cela peut aussi simplement rejoindre un projet de land art.
Seuls ou en binômes, les enfants vont choisir un emplacement pour y construire leur maison miniature.
On pourra ensuite organiser une visite du village pour présenter au groupe les différentes créations, et pourquoi pas imaginer des histoires à partir de ce lieu.
Les enfants vont devoir évaluer la taille des objets, leur poids, leur résistance, leur souplesse, la quantité nécessaire, puis tenter des gestes techniques : creuser, terrasser, chercher les points d’équilibre ou encore attacher ensemble deux morceaux de bois.
On retrouve ici la notion chère aux Freinet de « tâtonnement expérimental » : un cheminement par essais-erreurs au service de la réalisation d’un projet. Ici, cette démarche sera d’autant plus riche que la nature offre aux enfants des ressources non-standardisées. L’activité présente une réelle dimension collective. Les enfants coopèrent pour fabriquer une même cabane et l’idée de village implique celle de vivre-ensemble : va-t-on construire uniquement des habitations ? N’aurait-on pas besoin d’une école, d’un terrain de jeux, d’un hôpital ? Pour décider, les enfants seront amenés à réfléchir à leur idée du bien commun.
On ne connaît que les choses qu’on apprivoise
Antoine de Saint Exupéry
« Qu’est-ce que signifie “apprivoiser” ? […] Ça signifie “créer des liens” » écrit Saint-Exupéry dans Le Petit Prince. Ainsi, c’est parce que l’on a pu tisser un lien intime avec la nature autour de soi, parce qu’on y a vécu des expériences signifiantes, qu’il devient important d’en prendre soin. C’est là tout l’intérêt des approches “sensibles” du milieu : en s’appuyant sur l’imaginaire d’une part par le biais de contes, légendes et autres récits et sur la sensorialité d’autre part, appropriation des formes, couleurs, textures, odeurs, chacun·e va développer une relation unique et personnelle à son environnement.
Comme le remarque Édith Planche, fondatrice de l’association Science et Art : « L’approche artistique implique l’individu. En créant, chacun est porté par des émotions et donne de soimême en mobilisant tout l’être. (…) L’art permet de développer ces ancrages sensibles aux apprentissages et à l’environnement (milieu naturel comme milieu de vie) et donc à rétablir les liens et à réduire les distances entre soi-même et l’extérieur. »
Pour que l’imaginaire soit porteur, le ton et le thème doivent s’adapter à l’âge et aux caractéristiques du public. Avec les plus grands, on pourra utiliser l’humour et chercher des références culturelles mobilisatrices, comme par exemple les yōkai, esprits de la nature dans le folklore japonais, largement représentés dans la pop culture.