Ce n’est pas le monopole des psys que d’entendre le mal-être !
Autorisons-nous à recréer du lien social en prenant notre place
Comment vont les jeunes que vous accompagnez et comment allez-vous vers elles et eux ?
En Pays de la Loire comme en métropole, ils vont bien pour la plupart. La dernière étude ORS Pays de la Loire indique que 86% des 18-34 ans ont une perception positive de leur santé contre 73% chez les 18-75 ans (Étude 2021). À la Maison des ados et sur le Point Accueil Écoute Jeunes saumurois nous proposons des espaces d’accueil et d’écoute généralistes et confidentiels pour celles et ceux qui ont besoin de parler et peuvent être en mal-être. Ils peuvent y venir seuls, en couple, avec des copains ou leurs parents, comme ils l’entendent... Nous cherchons aussi à diversifier ces permanences, pour nous adapter à leurs emplois du temps et pour être bien identifiés. Pour cela, nous réfléchissons avec les partenaires, lycées, MFR, clubs sportifs, élus, centres sociaux, maisons de quartier, missions locales, à la meilleure façon de les mettre en confiance et de les rencontrer.
Pourquoi est-il important de travailler en partenariat et comment vous y prenez-vous ?
En milieu rural, quand on monte un projet d’accueil, il est indispensable d’avancer avec les partenaires qui ont un contact quotidien avec les jeunes car les dispositifs sont éloignés les uns des autres. On se donne ainsi la possibilité d’être au plus proche de leurs besoins, d’imaginer des dispositifs pour y répondre, de les évaluer et de les faire évoluer.
Cela suppose de bien connaître les institutions certes, mais surtout les personnes qui y travaillent et donc de les rencontrer “en vrai”. Orienter un jeune, c’est en effet autre chose que de lui donner une adresse et un numéro de téléphone. Enfin, les Groupes ressources jeunesse sont des espaces d’échange privilégiés avec les partenaires de la jeunesse pour aborder l’interconnaissance, nos pratiques et les évolutions sociétales de ce public.
Comment réagir quand un jeune manifeste un mal-être et que l’on n’est pas formé à cela ?
Ce n’est pas le monopole des psys que d’entendre le mal-être ! Le mal-être est à différencier de la pathologie mentale et peut concerner tout le monde et toute personne qui est en contact avec un jeune doit se sentir légitime à accueillir sa parole et à pouvoir en dire quelque chose. Chacun et chacune doit pouvoir oublier sa casquette institutionnelle – et non sa profession ! – pour interroger simplement : « Tu en es où ? Comment vas-tu ? De quoi as-tu envie de parler ? » On est tous légitimes à poser ces questions et à accueillir ces réponses. Bref, autorisons-nous à recréer du lien social en prenant notre place !