Jeux de mains

Les jeux de mains sont un patrimoine que les enfants se transmettent et font évoluer de génération en génération.

La plupart du temps, les paroles sont surréalistes, mêlant sonorités, rythmes, propos décalés et sous entendus, comme « Alice, pain d’épice, le petit chez la nourrice, demande un bonbon et tire le canon »

Mais parfois, elles font référence à l’histoire, tel Napoléon Premier, qui « descend les escaliers… » ou « Guillaume, le méchant homme, qui a tué trois millions d’hommes… » Évoquant Guillaume II de Prusse au pouvoir au moment de la première guerre mondiale et dont « sa femme, l’Impératrice, est la plus bête des saucisses… » Mais, les enfants se moquent complètement de savoir qui pouvait bien être Guillaume.

On voit aussi apparaître de nouvelles paroles avec des héros de film : Zéro – Zéro – sept 007, ou des marques et des pubs : Co- Ca- Co- La.

Les jeux de mains réapparaissent de façon cyclique dans les lieux de vacances, ou dans les cours d’écoles sans que personne ne sache vraiment ni pourquoi, ni comment. En général le phénomène est contagieux et il n’est pas rare de voir les enfants y jouer partout, dès qu’ils ont un moment : avant pendant ou après une activité, dans les rangs avant de rentrer en classe ou d’aller manger à la cantine, avec les copines ou les copains ou pour faire connaissance avec d’autres.

Ces jeux peuvent être très simples ou avoir des rythmes et des gestuelles complexes.

Les adultes sont complètement exclus de ces apprentissages, qui se font par mutualisation d’enfants à enfants et qui pourtant ont permis à ces mots, ces gestes et ces mélodies de traverser le temps. C’est parfois la surprise, en découvrant que leurs parents, leurs animateurs ou leurs enseignants connaissent eux aussi des paroles qui leur semblaient n’appartenir qu’à eux : - Comment tu connais ça ? - C’est simple ! J’ai eu 8 ans moi aussi…

Les Cahiers de l'Animation (n° 73 janvier 2011)