Nous et les autres. Parcours de sensibilisation, des préjugés au racisme

Promouvoir les droits humains, l'inclusion et la non-discrimination est un devoir de tous citoyens. Ce parcours vise à accompagner les animateur·ices dans la sensibilisation des publics à la lutte contre le racisme.
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Média secondaire

Avec le soutien de l'agence nationale de cohésion des territoires, la délégation interministérielle de lutte contre le racisme et l'antisémitisme, la MAIF, le musée de l'Homme et l'association Le Crayon


Agir contre le racisme, c’est aussi contribuer à la formation de la personne et du citoyen, qui s’inscrit dans le socle commun de compétences et de culture, qui vise à rendre l’élève capable de « participer activement à l’amélioration de la vie commune », dans et hors de l’école.

Ce projet de parcours éducatifs "Nous et les autres, des préjugés au racisme" a pour ambition :

  • De permettre aux jeunes de s’approprier les repères déconstruisant la notion de « races humaines ». 
  • D'ancrer durablement l’éducation contre les discriminations et le racisme dans les pratiques des équipes éducatives, afin d’amplifier un travail en profondeur avec des jeunes pour l’égalité des êtres humains dans la diversité.

Ce parcours propose d’aborder la question des discriminations raciales à travers 4 axes:

  • La discrimination, de quoi parle-t-on ?
  • Comprendre les concepts de préjugé et stéréotype. 
  • Quelles différences entre croyance, savoir et pensée 
  • Les manifestations du racisme dans nos sociétés

NELA, acronyme de « Nous et les autres », est le prénom d’un personnage fil conducteur de ce parcours éducatif.

Nous et les autres. Des préjugés au racisme

1. Qu'est-ce que la discrimination ?

La discrimination est le fait de traiter différemment une personne par rapport à une autre, dans une situation comparable, en raison de son origine, de son sexe, de son orientation sexuelle, de son opinion politique, de son âge, des convictions religieuses, de l’apparence physique, ...  Les discriminations prennent place dans l’accès à l’éducation, à l ‘emploi, au logement, aux soins,...

Les discriminations viennent des préjugés et stéréotypes, ancrés dans nos sociétés depuis des années. On a souvent tendance à considérer les stéréotypes comme une norme socialement acceptée, contrairement aux préjugés qui eux vont avoir une connotation négative.  Pour pouvoir combattre les discriminations il est donc important d'en comprendre leurs origines. 


≈ Suggestion de consigne  : Notez, en équipe, les messages clés de la ou des vidéos ci-dessous : 


 

C'est quoi la discrimination ?

1 jour, 1 question propose de répondre chaque jour à une question d'enfant, en une minute et trente secondes.

La discrimination en deux minutes

Une vidéo de Amnesty International.

25 critères de discriminations

Tenir des propos haineux, discriminants envers un individu ou un groupe d’individus en raison de son orientation sexuelle, ses origines, sa religion… est puni par la loi. Aujourd'hui, la loi compte 25 critères de discriminations, dont l'apparence physique, l'identité de genre, le handicap etc. 
 


≈ Suggestion de consignes pour un travail de groupe en présentiel : 

  • Le groupe tente d’identifier les 25 critères de discrimination. 
  • Quels types de discrimination qui ne sont pas mentionnés ici pourrait-on aujourd'hui ajouter à cette liste ?"

Les 25 critères de discrimination interdits par la loi

Nous et les autres. Des préjugés au racisme

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2. Définition des concepts de préjugé et stéréotype

a) Les préjugés c’est quoi ?

Ce sont des idées préconçues, souvent fausses et négatives, sur une personne ou un groupe d’individus. A la différence des stéréotypes, les préjugés sont souvent liés à notre affect, à nos émotions. Il constitue souvent un jugement de valeur simple, un a priori à l'encontre d'individus ou d'une catégorie sociale. Ces derniers vont ainsi engendrer des réactions émotionnelles par exemple : 

  • On peut «ne pas aimer les plombiers», «avoir de l’aversion pour les hommes politiques », «être dégoûté par les sans-domiciles fixe», «ressentir de l’antipathie pour les personnes ayant les cheveux très courts», «se méfier des Roumains », «avoir peur des réactions des jeunes qui portent des casquettes », etc. 
  • Les discriminations découlent des préjugés et des stéréotypes. Le racisme par exemple (préjugé fondé sur l’origine ethnique), l’âgisme (préjugé fondé sur l’âge), l’antisémitisme (préjugé contre les juifs), sexisme (préjugé fondé sur le sexe), etc. 
Mise en pratique avec le court-métrage contre le racisme "Voyageur noir" (Schwarzfahrer)  de Pepe Danquart

≈ Suggestion de consigne 1 : Présenter individuellement le court-métrage en quelques lignes (quelle est la situation ? Quels sont les personnages principaux ? Que font-ils ? ). 


≈ Suggestion de consigne 2 : Repérer en équipe les préjugés présents dans cette fiction. 


 

Schwarzfahrer

de Pepe Danquart

Un jeune homme noir est harcelé verbalement par une femme plus âgée dans un tramway, tandis que les autres passagers gardent le silence. Il finit par se venger...

Fiche d'accompagnement

Court-métrage contre le racisme Voyageur noir" (Schwarzfahrer) - de Pepe Danquart

Télécharger le PDF

b) Les stéréotypes, c’est quoi ?

Ce sont des images très répandues au sein des sociétés et souvent simplistes, permettant de catégoriser des personnes et ce plus facilement. Les stéréotypes peuvent être positifs comme négatifs. Ce sont des idées, croyances, rigides, fermées, résistantes à toute contradiction même avec des preuves.  Ce sont des généralisations excessives et souvent fausses sans fondement fiable. Le problème apparaît lorsque nous pensons que le stéréotype se vérifie toujours. 

Le mot stéréotype vient du grec « stéréos » (solide) et « tupos » (empreinte, caractère). Au 18ème siècle, le terme stéréotype désignait un procédé typographique permettant la reproduction massive de texte, rapidement, mais de piètre qualité. On avait tendance à appeler cette plaque un stéréotype, mais aussi un cliché.  Elle permettait de reproduire le même texte en grand nombre et avec les mêmes caractéristiques.

Ce terme sera repris dans les années 20 en sociologie par W.Lippman afin de désigner des «idées toutes faites» que nous avons sur les gens puis en psychiatrie pour définir des attitudes répétitives.

Les stéréotypes ont tendance à induire automatiquement des préjugés, par exemple: 

  • Les marseillais sont toujours en train de faire la sieste (stéréotype). Ils sont feignants (préjugé). 

Ici nous avons affaire à des groupes d’individus assez larges et auxquels nous attribuons des caractéristiques, étiquettes, devant les représenter. Nous faisons ainsi de ces caractéristiques une généralité devant représenter "tous" les marseillais. 

Pour conclure, les stéréotypes ont une valeur de « connaissance », les préjugés eux sont reliés à nos émotions, et ont une dimension affective. 

Mise en pratique: Déconstruction des stéréotypes et préjugés à travers l'analyse de deux vidéos publicitaires 

La démarche vise à permettre : 

  1. D’identifier les caractéristiques, mécanismes, langages, liés aux stéréotypes et préjugés ; 
  2. D’entamer une réflexion-débat sur l'impact des stéréotypes et préjugés sur les victimes ; 
  3. Développer l’esprit critique des jeunes face aux contenus discriminants
  • Pour un travail en ligne: 

≈ Suggestion de consigne : Décrivez en quelques lignes la situation présentée dans ces vidéos et notez les éléments vous permettant d'identifier les stéréotypes et préjugés mis en lumière par ces deux publicités (mécanisme, éléments de langage, mise en scène,...)


  • Pour un travail en présentiel en groupe :

 ≈ Suggestion de consigne : Le groupe est invité à regarder les vidéos ci-dessous et répondre aux questions présentes dans la fiche d'accompagnement.
 Le groupe est ensuite invité à restituer les éléments de réponse apportés, puis débattre sur l'impact de ces contenus sur les spectateurs.


 

MB Tramway

Clip publicitaire Monsieur Bricolage

Clip publicitaire Coloreria italiana

Fiche d'accompagnement

Analyse de publicité - Tramway et Coloreria Italiana

Télécharger le PDF

Films d'animation portant sur les discriminations

festival international du film d'éducation

Découvrez deux films d’animation, “La corneille blanche” et  Zebra, issus de la programmation du Festival International du Film d'Éducation

Pour un travail présentiel en groupe :

= Suggestion de consignes : 

  • Après avoir visionné une fois en groupe le film "White Crow" (La corneille blanche), proposer à des équipes de 4 à 6 personnes d’imaginer les dialogues des personnages suivants : la jeune corneille blanche, les parents, les corneilles moqueuses (2/3 personnes, qui pourront également doubler les mouettes à la fin du court métrage).
  • Une fois les dialogues créés, les équipes peuvent tenter de doubler le film en direct du visionnage. 

 

La corneille blanche, de Miran Miošić , 2018, Croatie, Animation, 9 min 
La petite corneille blanche est moquée et ridiculisée par les corneilles noires. Mais lorsque la pollution rend leur environnement invivable, c’est la petite corneille blanche qui se démène pour leur trouver un nouveau foyer tout en affirmant sa différence. 

Zebra, de Julia Ocker, 2020, Allemagne, animation, 3 min
Le héros, un zèbre tout mignon, a peur des moqueries des autres : il a perdu ses rayures. Va-t-il les retrouver ?

Nous et les autres. Des préjugés au racisme

 

1. N'oublions pas dans les discriminations, le racisme !

a) Qu'est-ce que le racisme ?

Origine du mot "racisme":

Le mot racisme apparaît pour la première fois en 1902, dans la revue "Blanche" des frères Natanson. Le mot "racisme" ne se généralise qu'à partir des années 1920 avec l'essor du colonialisme. 

C'est une idéologie, une manière de penser induisant le fait qu'il y aurait une hiérarchisation entre les êtres humains, entrainant des comportements d'exclusion. Le racisme se nourrit principalement des préjugés et des stéréotypes engendrant des actes de discriminations. Or comme le stipule la Déclaration universelle des droits de l'homme, article 1 et 2, adoptée en 1948, " Tous les êtres humains, naissent libres et égaux en dignité et en droits"

Bien que des progrès importants aient été réalisés au fil des ans, nos sociétés demeurent en proie à la discrimination et au racisme, et encore plus en période électorale. Ces derniers peuvent prendre place à l’école, dans la rue, chez soi, dans le sport, au travail, sur internet…

Mise en pratique : Animation d'un débat de position sur les questions de lutte contre le racisme

  • Pour un travail en individuel en ligne

≈ Suggestion de consigne : Parmi les huit situations de la vie courante décrites ci-dessous, repérer en quoi elles relèvent de la discrimination.


 

8 situations


  • Pour un travail en présentiel en groupe

≈  Suggestion de consigne : Parmi les huit situations de la vie courante décrites ci-dessus, repérer en quoi elles relèvent de la discrimination...


Qu’est-ce que le débat de position ? 

Le débat de position est une technique visant à créer l’échange, à partir d’une situation. On invite ainsi les participant·es à se positionner «Pour» ou «Contre» cette situation. Cette méthode est utilisable avec des groupes allant de 12 à 30 personnes. Elle peut être utilisée pour évoquer des sujets de société tels que l’égalité homme-femme, le racisme, la transition écologique…

Objectifs: 

  • Développement de l’esprit critique par l'argumentation
  • Travail de la prise de parole en public et écoute des autres
  • Lutter contre les discriminations

Déroulement : (30 minutes)

Pour gérer le temps, l'animateur·ice choisit au maximum trois situations en amont du débat. 

► Présentation d’une des 8  situations
  • La situation est projetée au tableau, pour que cette dernière soit visible par tous les participant.es.

ou

  • Deux participant.es prennent connaissance d’une des 8 situations et la jouent sous la forme d'une saynète au reste du groupe.
► Demander aux participant·es de se déplacer dans la salle :  à gauche les personnes pour qui cette situation n'a pas un caractère discriminant  à droite celles qui pensent qu'elle est discriminante. 
► L’animateur·ice donne ensuite un bâton de parole à l'un·e des membres des deux groupes et argumente son choix. Si un·e participant·e du groupe souhaite compléter la réponse, iel  devra demander le bâton de parole. Ensuite, c'est autour des participant·es de l'autre groupe de justifier leur choix  et ainsi de suite. 

Règles à respecter : on ne répète pas ce qui vient d’être dit - on apporte de nouveaux arguments - on respecte l’avis des autres.  

► Au cours des échanges,  les participant·es peuvent  changer de groupe, en justifiant leur changement de position. 

Retour sur le débat : (10 minutes)

Retour en grand groupe. L'animateur·ice partage les points importants des échanges et finalise ce temps par les questions suivantes : 

  • Quel groupe vous a le plus convaincu·e ? Pourquoi ? 
  • Les situations présentées sont-elles pour vous représentatives de nos sociétés ? En quoi ?
  • Avez-vous déjà été confronté·es à des situations similaires dans votre quotidien ? Comment avez-vous réagi ?

b) Croyance, savoir ou pensée ?

Les notions de stéréotype, de préjugé et de discrimination sont intimement liées. En effet, les stéréotypes liés à des croyances peuvent expliquer pourquoi une personne va faire preuve de discrimination envers les personnes d’un groupe donné. Les comportements discriminatoires peuvent à leur tour, d’une certaine manière, entretenir l’existence des stéréotypes et des préjugés.

Nos attitudes et comportements sont orientés par un certain nombre de facteurs, à la fois environnementaux, sociaux ou sociétaux. Il est donc important de s'interroger sur la manière dont ces derniers fonctionnent, se manifestent et se construisent. La compréhension de ces mécanismes permet de mieux cerner l'origine et la persistance de certaines idées faussées et haineuses dans nos esprits.

Les expériences que nous vivons tout au long de notre vie vont donner un sens à des croyances, convictions et ainsi façonner une ou des représentation·s du monde qui nous entoure. 

Plus nous avons d'expérience sur un sujet ou avec un groupe d'individu, plus nous prenons du recul et remettons en question nos croyances sur ces derniers.  Nos croyances peuvent ainsi évoluer, être nuancées par l'acquisition de nouvelles connaissances, la rencontre de nouvelles personnes, ou la confrontation à des situations différentes (par exemple : je croyais que la Terre était plate mais depuis plusieurs mois  je me suis plongé·e dans les travaux d'astrophysicien·nes, dont les sources ont été vérifiées, afin de mieux comprendre le fonctionnement et les mouvements des astres. Je sais maintenant que la Terre est bien ronde). 

A l'inverse, moins nous avons de connaissance, d'expériences sur un sujet, plus nous essaierons de combler ce manque en faisant des généralités le plus souvent fondées sur des expériences isolées ou faussées. (par exemple : Je me suis fait·e agressé·e la seule fois où je me suis rendu·e à Strasbourg. Je crois que Strasbourg est une ville peu sûre). 

Nous pouvons ainsi dire que notre "vision du monde", notre perception des personnes, des choses et des situations, se construit à travers trois grands principes : 

La Croyance :

Une croyance est une opinion, une conviction intime, une certitude, tellement forte que notre esprit en admet presque automatiquement sa véracité. Nous sommes là dans des stéréotypes, des assertions qui ne peuvent pas être expliqués et dont l'interprétation diffère d’une personne à une autre. (par exemple : l'Olympique de Marseille est le meilleur club de foot du monde). Il n’y a pas forcément de preuve dans les croyances, elles sont souvent transmises par les groupes sociaux d’appartenance (famille, groupe d'amis...). 

La Pensée :

La pensée est un ensemble de représentations et d'idées à partir desquelles l'être humain, au contact de sa réalité matérielle et sociale, construit un certain nombre de concepts et acquiert des connaissances. La pensée est une étape intermédiaire entre la croyance et le savoir. Elle est une activité de l'esprit consciente, de l'ordre de la réflexion ou de l'interrogation (tandis que la croyance serait tenue pour véritable). (par exemple : Avec ce bilan, ce candidat, cette candidate est qualifié·e pour gouverner le pays.)

Le Savoir :  

Le savoir est un ensemble de connaissances acquises par l'étude et l'expérience et pour lesquelles des références existent. Elles sont prouvées et validées par plusieurs personnes, à des lieux différents. Le savoir est à la fois produit, reproductible et vrai à un moment donné. (par exemple : La terre est ronde - Il faut de l’oxygène pour respirer....)


  • Pour un travail en ligne: 

≈ Suggestion de consigne : Parmi les propositions suivantes, lesquelles relèvent de la croyance (je crois), de la pensée (je pense) ou du savoir (je sais) ? 


 

Quiz – Croyance, savoir ou pensée ?

Promouvoir les droits humains, l’inclusion et la non-discrimination est un devoir de tous citoyens. Tous les êtres humains, naissent libres et égaux en dignité et en droits. C’est du moins un principe énoncé dans l’article 1 des Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée en 1948. Encore souvent, ce principe d’égalité n’est pas respecté partout dans le monde.Nous et les autres. Des préjugés au racisme

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2. Lutte contre le racisme, quelques points à retenir dans l'Histoire


≈  Suggestion de consigne :  Choisissez une loi, et recherchez en quoi le contexte de l’époque explique la mise en place de cette dernière. 


a) Dates clés des luttes contre le racisme en France

    
26 août 1789
Adoption par l’Assemblée nationale constituante du texte définitif de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Elle proclame dans son article 1 que les hommes naissent libres et égaux en droits.

27 avril 1848
Décret d’émancipation ou d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises, pris sur l’initiative de Victor Schoelcher.

29 juillet 1881
Loi sur la liberté de la presse. Elle sanctionne notamment : 

  • La provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence (art.24, al.6), la diffamation (art.32, al.2), l’injure (art.33, al.3), envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou non-appartenance à une ethnie, une nation, une race, une religion...
  • L’apologie (art.24, al.3) et la contestation (art.24bis) des crimes contre l’humanité.

1er juillet 1972
Loi 72-546 relative à la lutte contre le racisme, dite loi Pléven. Elle réprime et sanctionne l'incitation à la haine en raison de l'origine ou de l'appartenance ou de la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.

13 juillet 1990
Loi 90-615 tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe, dite loi Gayssot. Elle réprime notamment la contestation de l'existence des crimes contre l'humanité qui furent définis lors des procès de Nuremberg après la seconde guerre mondiale. 

21 mai 2001
Dite loi Taubira, tendant à la reconnaissance en tant que crime contre l'humanité de la traite et de l'esclavage des populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes à partir du XIVe siècle.


b) Quelques chiffres du racisme en France et dans le monde

6 % des injures racistes seraient signalées aux autorités, et 3 % seulement seraient enregistrées au titre de plaintes. Pour les menaces racistes, 1/3 des faits seraient signalés, et 19 % seulement seraient enregistrés au titre de plaintes. → CNCDH, 2016

59% des français estiment que « toutes les races humaines se valent », un chiffre qui a gagné 9 points au total depuis 2018. 33% des français rejettent même toute notion de race. → La lutte contre le racisme, l'antisémistisme et la xénophobie, 2019

37, c'est le nombre d'agressions physiques et verbales qui ont été recensées en mars 2019 à l'égard des Roms, à la suite d'une rumeur lancé sur les réseaux sociaux d'enlèvement d'enfants en Île-de-France. Les Roms restent la minorité la plus stigmatisée en France car contribuant à l'insécurité et mal intégrée. Cette tendance est tout de même en net recul. → La lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie. 2019

59% des Français pensent que l'Islam est une menace pour l'identité de la France. → CNCDH, 2020

70% (soit 530 000) des délits et crimes à caractère raciste en 2018 seraient constitués d'injures et de diffamations. Le nombre de personnes se déclarant victimes de violences physiques à caractère raciste a été divisé par deux, d’un pic de 236 000 en 2012 à 114 000 en 2018. → Centre d'observation de la société. 2021 

7433, c'est le nombre de dossiers traités par les Défenseurs des droits via la plateforme anti-discriminations  entre 2019 et 2021. 50% des appels en matière de discrimination concernent l’emploi, 25% concernent les discriminations liées à l'origine. → Défenseur des droits. 2022

c) Quelques figures emblématiques de la lutte contre le racisme

Martin Luther King (1929-1968)
Fervent défenseur des droits civiques aux Etats-Unis de 1950 jusqu'à son assassinat en 1968. Il joue un rôle important dans la suppression de la ségrégation légale des Noirs américains, et notamment dans le sud des Etats-unis. Il participera notamment au boycot des bus de Montgomery, à la suite de l'action de Rosa Parks le 1 décembre 1955. 

C'est qui Martin Luther King ?

Rosa Parks (1913-2005)
Fervente militante des droits civiques, elle devient une icône de la liberté et héroïne de la lutte contre la discrimination raciale de toute une nation. Elle a le courage de dire « NON » à la ségrégation raciale qui sévissait aux États-Unis.

Black Panther Party (1966-1982)
Le Black Panther Party est un mouvement révolutionnaire de la libération afro-américaine, formé en Californie dans les années 1960, par Bobby Seale et Huey P.Newton. Ce mouvement de lutte contre les violences policières portera durant de nombreuses années la voix d’une jeunesse noire, maltraitée et humiliée par une société américaine raciste. Des grandes figures du mouvement ont marqué l’histoire des luttes contre les discriminations raciales : Angela Davis, Malcom X...

Linda Brown (1942-2018)
Enseignante et militante du mouvement des droits civiques afro-américains. Elle a été au cœur d’une des victoires historiques de la lutte pour les droits civiques des Noirs. Celle du 17 mai 1954, déclarant la ségrégation raciale dans les écoles publiques contraire à Constitution. Elle fonde en 1988, avec sa sœur, « La Brown Fondation » afin de poursuivre la lutte contre les ségrégations et les ségrégations scolaires aux USA.

Nelson Mandela (1918-2013)
Nelson Mandela a consacré sa vie à la liberté, la solidarité, la paix entre les peuples. Il a triomphé des obstacles pour l’abolition de l’apartheid, non seulement de son peuple mais aussi celui de tous les exilés, exclus, résistants….

Amanda Gorman (1998 - ...)
Amanda Gorman, poétesse et militante pour les droits des afros-américain·es. Elle utilise sa plume pour lutter contre les discriminations et fonde en 2017, l'association " One Pen One Page", proposant des programmes d'écriture gratuits aux jeunes défavorisé·es. Elle est notamment connue pour avoir récité son poème "The Hill we Climb" à l'investiture du Président Joe Biden en 2021. 


3. L'art pour lutter contre le racisme

  • Pour un travail en ligne:

≈ Suggestion de consigne 1: En quoi les arts sont-ils mobilisés pour lutter contre le racisme ? A partir d'une des oeuvres ci-dessous (au choix), relevez son message, le contexte dans lequel celui-ci s'inscrit, puis analysez les éléments (visuels, langage etc) utilisés pour sensibiliser à la lutte contre les discriminations. 


  • Pour un travail présentiel en groupe: 

≈ Suggestion de consigne 2: L'art pour lutter contre les discriminations : Choisissez une des oeuvres ci-dessous et créez un support (une affiche de campagne, une vidéo préventive, textes, musique) dans le but de sensibiliser les publics à la lutte contre les discriminations. 


 

Poésies, discours

Nous et les autres. Des préjugés au racisme

The Hill We Climb de Amanda Gorman

Poème récité lors de l'investiture de Joe Biden le 20 janvier 2021

The Hill We Climb de Amanda Gorman

When day comes, we ask ourselves 
 Where can we find light in this never-ending shade? 
 The loss we carry, a sea we must wade 
 We've braved the belly of the beast 
 We've learned that quiet isn't always peace 
 And the norms and notions of what "just is" isn't always justice 
 And yet, the dawn is ours before we knew it 
 Somehow, we do it 
 Somehow, wе've weatherеd and witnessed a nation that isn't broken 
 But simply unfinished 
 We, the successors of a country and a time 
 Where a skinny Black girl descended from slaves and raised by a single mother 
 Can dream of becoming president 
 Only to find herself reciting for one 
 

→ Lire la suite 

Cher Frère Blanc de Léopold Sédar Senghor

Quand je suis né, j'étais noir,
Quand j'ai grandi, j'étais noir,
Quand je suis au soleil, je suis noir,
Quand je suis malade, je suis noir,
Quand je mourrai, je serai noir.

Tandis que toi, homme blanc,
Quand tu es né, tu étais rose,
Quand tu as grandi, tu étais blanc,
Quand tu vas au soleil, tu es rouge,
Quand tu as froid, tu es bleu,
Quand tu as peur, tu es vert,
Quand tu es malade, tu es jaune,
Quand tu mourras, tu seras gris.

Alors, de nous deux,
Qui est l'homme de couleur?

I have a dream de Martin Luther King Jr 

« Je suis heureux de me joindre à vous aujourd’hui pour participer à ce que l’histoire appellera la plus grande démonstration pour la liberté dans les annales de notre nation.

Il y a un siècle de cela, un grand Américain qui nous couvre aujourd’hui de son ombre symbolique signait notre Proclamation d’Émancipation. Ce décret capital se dresse, comme un grand phare illuminant d’espérance les millions d’esclaves marqués au feu d’une brûlante injustice. Ce décret est venu comme une aube joyeuse terminer la longue nuit de leur captivité.

Mais, cent ans plus tard, le Noir n’est toujours pas libre. Cent ans plus tard, la vie du Noir est encore terriblement handicapée par les menottes de la ségrégation et les chaînes de la discrimination. Cent ans plus tard, le Noir vit à l’écart sur son îlot de pauvreté au milieu d’un vaste océan de prospérité matérielle. Cent ans plus tard, le Noir languit encore dans les coins de la société américaine et se trouve exilé dans son propre pays. 

→ Lire la suite 

Martin Luther King I have a dream

Chansons

Nous et les autres. Des préjugés au racisme

A Change Is Gonna Come de Sam Cooke

A Change Is Gonna Come
Un Changement Va Arriver

→ Lire la suite

Peintures, photographies, sculptures

Nous et les autres. Des préjugés au racisme

→ Bansky - Hommage à George Floyd

Street Artist, Banksy est un artiste britannique engagé. À travers ses œuvres, il dénonce les fléaux causés par l'homme et lutte contre les discriminations raciales, les violences policières, la guerre, ...

→ JM Basquiat - Irony of black policemen

Mort à 27 ans, l'artiste américain Basquiat, mettra son art au service de la lutte contre le racisme omniprésent aux Etats-Unis dans les années 1960.

→ The problem we all live with - Norman Rockwell

Norman Rockwell est un artiste américain engagé et participera à la lutte des droits civiques des Noirs-Américains. Son oeuvre la plus connue est "The Problem We All Live With" de 1964. Elle représente la petite Afro-Américaine, Ruby Bridges, connue pour être la première enfant afro-américaine à intégrer une école pour enfants blancs en 1960.

→ Zanele Muholi - Bester I, Mayotte

Zanele Muholi est l'activiste sud-africaine la plus percutante de sa génération, elle débute sa carrière en 2006. A travers son art elle combat le racisme, la discrimination et toute forme d’inégalité dans la société post-apartheid d’Afrique du Sud.

Face au racisme, qui contacter ?

Nous et les autres. Des préjugés au racisme

 


Par téléphone au 09 69 39 00 00 
→ Par le formulaire de saisie en ligne


Plateforme pour signaler des faits illicite sur internet
→ Internet-signalement.gouv.fr


Plateforme d’écoute pour les victimes et témoins d’actes discriminants. Les équipes du Défenseur des droits vous répondent gratuitement et en direct pour vous accompagner au mieux selon les besoins de votre situation. Les échanges sont confidentiels.

→ Plateforme antidiscriminations

ou 3928 (du lundi au vendredi de 9h à 18h


Pôle juridique de SOS Racisme : servicejuridique@sos-racisme.org 
01.40.35.36.55
Permanence téléphoniques tous les mardi, jeudi et vendredi de 10h30 à 13h00


 

Halte au racisme

Ce parcours a été réalisé par le Pôle médias-numérique et lutte contre les discriminations des CEMÉA, avec le soutien du Musée de l'Homme, de la Fondation MAIF pour l'éducation et de la DILCRAH. Avec les ressources des CEMÉA, du Musée de l'Homme, et de l'Association Le Crayon.

Design des personnages NELA : Juliette Bys.

Photo: Tumisu sur Pixabay

Les CEMÉA participent à la transmission des valeurs de la République en s’engageant notamment auprès des différents acteurs éducatifs et équipes pédagogiques, jeunes et élèves, contre toutes les formes d’expression du racisme. Lutter contre les discriminations, c’est participer à prévenir les violences au sein des écoles et contribuer à un climat scolaire plus apaisé.

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