Éducation aux médias et à l’information concernant les représentations auprès des jeunes mineurs en situation d’incarcération.
Crédits photos : Josh Vuong sur Unsplash
Partie 1 – la thématique : La représentation et la diversité dans les médias télévisuels.
Cet atelier sera axé sur les genres télévisuels que sont les journaux télévisés ainsi que les formes documentaires/reportages. Ces genres sont supposés décrypter la société et ses événements, et sont au plus proche de l’information. Or, la subjectivité dont ils peuvent être les sujets est susceptible de montrer une réalité biaisée et plus ou moins éloignée de la réalité.
Œuvrant dans des centres pénitentiaires de banlieue francilienne, et étant donnée l’impossibilité de traiter de toutes les minorités existantes, cet atelier se concentrera autour des minorités raciales et des classes sociales, sujet plus que pertinent afin de toucher le public qui y prendra part. (1)
Les médias sont producteurs de sens, puisque comme le disait Stuart Hall “La représentation est un élément essentiel du processus par lequel le sens est produit (par) et circule entre les membres d’une culture”(2). La télévision donne ainsi des significations, qui ne sont pas neutres, d’autant plus que l’une des spécificités des images, c’est le pouvoir documentaire, l’effet de réel.
Ce qui est montré est présenté comme réel mais il y a un cadrage(3). Il y a toujours un point de vue, une manière d’appréhender le réel et d’en rendre compte. Le discours de la télévision est naturalisé avec un processus de transformation de l’idéologie comme allant de soi, évident (4).
Ainsi, les médias donnent une image des autres qui forme l’idée qu’on va se faire d’eux, ils jouent sur les imaginaires et sur les expériences de chacun pour faire cela. Ce sont des modes de production idéologique dominantes, qui proposent des représentations du monde social, des explications, des cadres pour comprendre le monde et son fonctionnement comme il nous le décrit. Par cela, ils structurent les représentations du monde social, et offrent un guide, un cadrage pour nos interprétations.
Cependant, d'après les rapports établis par le baromètre de la diversité de la société française, outil mis en place en 2009 par le CSA permettant chaque année de faire une « évaluation objective de la perception de la diversité à la télévision », les perspectives que la télévision donne à voir de la société française ne sont pas représentatives de la réalité.
En effet, d’après l’analyse des résultats de la vague 2019(5), les personnes perçues comme non-blanches ne sont représentées qu’à 15%, contre 85% de personnes perçues comme blanches. Le rapport de cette même année relève également une sous-représentation des banlieues au profit des villes-centres.
D’après les chiffres fournis, les habitants de la banlieue sont représentés à 7%, tandis qu’ils représentent 27% de la population française ; alors que le lieu de vie des personnes est perçu à 52% comme étant une ville-centre, contre 32% dans la réalité. Il existe donc une surreprésentation des habitants des ville-centres, et une sous-représentation des habitants de banlieues.
Ainsi, si les médias donnent à voir des minorités d’une certaine façon, ils deviennent alors des sources d’idées sur les minorités mais aussi un lieu où ces idées sont articulées, élaborées, travaillées, transformées. La télévision renvoie souvent à des stéréotypes et utilise la synecdoque afin de représenter tout un groupe à travers une personne(6).
Malheureusement, le président Olivier Schrameck déclare que depuis la mise en place du baromètre de la diversité par le CSA « nos programmes tendent à refléter majoritairement une image encore déformée»(7) de notre société. Cependant, il faut penser que même si cela participe à l’émergence du sens et impose une certaine idéologie, les chaînes de signification à l’origine sont construites et peuvent ainsi être à l’inverse déconstruites pour créer des nouvelles idéologies.
Ainsi, devant l’importance de représentations tangibles de la diversité dans les médias, afin d’éviter la création et l’alimentation de sentiments d’exclusion de la part de certains, il est apparu pertinent d’éveiller les regards des jeunes quant aux défauts de représentation relevés, l’importance de porter un regard critique et de prendre de la distance vis-à-vis du traitement de certains sujets par les médias.
Partie 2 – Mise en pratique
Titre de l’activité : Eveiller le regard des jeunes en situations d’incarcérations
Publics cibles : mineurs incarcérés
Objectifs généraux :
Ces ateliers d’éducation aux médias sont destinés aux jeunes mineurs en situation d’incarcération dans un établissement pénitentiaire de banlieue francilienne (ex: EPM à Mantes-la-Jolie).
Les objectifs sont centrés sur la réinsertion professionnelle et sociale :
- Initiation et découverte du journalisme : Théorie et pratique (création d’un mini documentaire avec courte initiation aux techniques).
- Clés pour comprendre le traitement médiatique, avoir un esprit critique et du recul sur l’actualité : ne pas être pessimiste, ce n’est pas parce-qu’on est montré d’une certaine façon que c’est la réalité et qu’on doit agir ainsi : choix de ce qui est montré, orientation des médias, choix éditoriaux (qu’est ce qui est info), question de la neutralité.
- Aborder la question de la diversité et des représentations dans les médias: qui sont les journalistes, qui est montré et comment ?
- Permettre une création des participants: redonner la main aux jeunes pour peut-être changer cela, les laisser s’exprimer et créer une production avec des enjeux pensés.
La démarche :
Cette démarche se veut de deux ordres, d’une part une éducation par la pratique et la participation en permettant aux participants de pratiquer en filmant un documentaire, mais aussi en permettant les échanges, les débats et l'analyse via les différentes réflexions participatives sur les représentations dans les médias, puis une éducation par la théorie avec une initiation au journalisme.
Les moyens/ressources/outils nécessaires :
- Lieu : Salle dans l'établissement pénitentiaire pour mineurs
- Intervenant.e.s : Encadrants et accompagnateurs dans le projet, professionnels ou personnes ayant des compétences dans l’audiovisuel ou le journalisme, agents de sécurité de la structure si nécessaire.
- Matériels, outils : Vidéoprojecteur, enceinte, mur pour projeter les vidéos, caméra pour filmer (un reflex par exemple permettant d’avoir une bonne qualité et de pouvoir former les participants facilement et à des coûts plus bas que pour des caméras professionnelles), micro (micro-cravate permettant de faciliter les prises de son avec un coût moins élevé), logiciel de montage, ordinateur, tables, chaises
- Documents, sources : Récoltes de parcours de journalistes, d’images de reportages et de recherches, études et chiffres sur lesquels s’appuyer (voir annexe)
Le cadre :
Ce projet peut s’inscrire dans des actions éducatives mises en place dans les établissements pénitentiaires pour mineurs. En effet, le droit à l’éducation est un droit fondamental qui doit être respecté auprès des publics détenus. Ce droit est garanti par une convention signée le 15 octobre 2019 entre le ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse via la direction générale de l’enseignement scolaire, et le ministère de la Justice avec la direction de l’administration pénitentiaire
Le code de procédure pénale8 prévoit plusieurs articles dans ce sens. Il assure un accompagnement des mineurs dans un parcours individuel, assurant une intervention éducative continue. Les activités doivent être assurées par différents acteurs et doivent être mise en place : des activités d’enseignement et de formation (Education Nationale), des activités socio-éducatives (Secteur Public de la Protection Judiciaire de la Jeunesse) et des activités sportives (Administration Pénitentiaire)
Ce projet, peut être intégrer dans le programme d’activité obligatoire auprès des mineurs de plus de 16 ans, permettant un développement personnel mais également des objectifs d’insertion sociale, scolaire et professionnelle (activités d’enseignement, de formation, socio-éducatives et sportives).
D’après un rapport de Zenith1 de 2019, il a été relevé que dans les 57 pays étudiés, la consommation médiatique quotidienne était en moyenne de 8h par personne et la télévision reste le plus grand média avec 167 minutes de visionnement par jour selon cette étude.
L’implication et la mobilisation des publics :
Il est pertinent de se concentrer sur un petit groupe de 4 participants, permettant d’apporter une attention particulière au souhait de chacun, et permettant une meilleure gestion des activités. Pour les mêmes raisons, il est important que les participants soient volontaires afin qu’ils investissent pleinement le projet.
Les partenaires :
- Établissement pour mineurs en détention, exemple : EMP de Mantes-la-jolie ce qui implique un partenariat avec l’Education Nationale, l'Administration Pénitentiaire et le Secteur Public de la Protection Judiciaire de la Jeunesse
- Partenaires pour le matériel : établissements scolaires : club vidéo/radio, école de journalisme, de cinéma et/ou boîtes de production pour le vidéoprojecteur, les enceintes, la caméra reflex et les micro-cravates
- Partenaires pour les ressources humaines: professionnels dans les écoles de journalisme, école de cinéma, formations universitaires info-com, ou audiovisuel pour l’initiation au journalisme, l’animation du débat autour de la diversité dans les médias, et l’initiation aux techniques pour filmer ainsi qu’une personne ayant compétences pour le montage.
La durée :
Ce projet se déroulera sur trois mois à raison d’une session de 2h par semaine (sauf pour l’avant-dernière semaine) soit 11 sessions en tout. Cet action, nécessite du temps dans l’installation du projet et dans son développement, néanmoins le projet ne peut pas dépasser 3 mois puisque les séjours en EMP sont souvent courts, moins d’un trimestre9 et qu’il n’est pas possible de changer les participants en cours de route.
Programme :
Session 1: Initiation au journalisme
Session 2 : Débat sur la diversité culturelle dans les médias et explication de la prochaine session : création d’un documentaire pour laisser les participants réfléchir entre les sessions
Session 3 : Écriture et réflexion sur ce qu'on veut faire pour le JT/Documentaire
Session 4 à 8 (4 sessions) : Formation technique au son et à l’image, apprendre à montrer ce qu’on veut à l’image et filmer le documentaire/JT
Session 9 : Ecriture de la trame pour le montage
Session 10 : (peut-être laisser une semaine entre les 2 session pour le montage) : Validation du montage + retour informel
Session 11 : Restitution du documentaire/JT
= 11 sessions sur 12 semaines = 3 mois environ
Le déroulement :
Etape 1 : Introduction au journalisme
Une introduction au journalisme, aux genres journalistiques, à l’orientation des médias. Cette étape permet de donner des bases théoriques sur le journalisme et comprendre les bases du traitement médiatique
Étape 2 : Débat et discussion sur la diversité culturelle dans les médias
Autour d’exemples de parcours de journalistes venants de divers endroits avec des profils et parcours différents. Cela peut leur permettre de se projeter dans ce domaine, de leur montrer que tout le monde peut devenir journaliste.
Autour de la diffusion d’extraits de reportages, de journaux télévisés afin de débattre sur qui est montré à la télévision, comment et la légitimité de ces derniers. Le but étant de montrer des choses assez évidentes pour demander au groupe de tirer des conclusions de ce qu’ils ont vu. Ainsi, il faut des choix d'extraits qui montrent des représentations stéréotypées (ex : les experts interrogés sont tous des hommes de 40-50 ans, grandes études etc., alors que lors de reportages sur des incidents/des délits montrent très souvent des jeunes issus de la diversité. A contrario, on ne montre que très peu ce qu’ils font de positif par exemple : pendant le premier confinement, on montrait dans les cités que le confinement n’était pas respecté, que les jeunes étaient dehors sans masque etc. mais dans les grands JT on ne montrait pas ou peu les jeunes qui se mobilisaient pour aider les plus vulnérables)
Étape 3 : Création par les jeunes d'un mini-documentaire (ou JT)
Avec interviews, mini reportage, ou autre formes qu’ils désirent afin de leur permettre de s’exprimer sur leurs parcours mais aussi de se mettre en position de journaliste. Le sujet est assez libre, il peut être par exemple sur : le parcours de vie des jeunes (parcours de vie dans l’établissement, leur quotidien, s'ils le veulent, pourquoi ils sont là, les réflexions qu’ils ont eu depuis, leurs envies pour après, leurs objectifs et ambitions futures), un démenti sur les stéréotypes vus précédemment.
Une éducation aux images par la formation technique pour les prises de vue et prises de son permettra aux participants d'acquérir des compétences qui pourront être valorisées dans le milieu professionnel. De plus, la création de ce documentaire demande l’écriture du fil conducteur, qui va permettre un montage par un professionnel/une personne avec des compétences, mais guidé par les participants pour ne pas dénaturer leurs propos (la durée limitée et les problèmes d’équipement ne permettent pas d’apprendre aux jeunes à maîtriser un logiciel de montage). Ainsi, cette étape va permettre aux participants de s’exprimer, d'acquérir des compétences pouvant être valorisées en se mettant dans une posture de professionnel.
Étape 4 : Animation d’une conversation informelle
Animation d’une conversation informelle permettant de savoir ce qu’ils ont retenu/appris pendant l’atelier. Cela permet aux responsables de l’atelier d’évaluer le travail mené (qualificatif) : cf voir grille d’évaluation
Étape 5 : Restitution du montage vidéo du documentaire des jeunes
Restitution du montage vidéo du documentaire des jeunes participants devant le groupe et certains autres détenus mineurs si les participants sont à l’aise. La restitution permet la valorisation de l'atelier, de donner un sens à ce qu’on a fait.
Les risques :
- en rapport direct avec l'atelier : démoralisant (effet inverse), manque d’enthousiasme, incompréhension de l’action, manque de participation ou de réactions dans les débats , manque ou absence d’envie de s’exprimer à travers le documentaire, dégâts matériels.
- en rapport avec l’environnement : non-participation, mauvaise collaboration/entente entre les participants, obstacle vis-à-vis de la direction, violence10.
Ressources utiles
Ressources yakamedia :
- « un guide pratique pour l’éducation à l’information » : https://yakamedia.cemea.asso.fr/univers/animer/activites-autour-des-medias-et-du-numerique/medias-internet/un-guide-pratique-pour-leducation-linformation
- « Je m’informe - les genres journalistiques » : https://yakamedia.cemea.asso.fr/univers/animer/activites-autour-des-medias-et-du-numerique/medias-de-linformation/je-minforme-les-genres-journalistiques
- « Formation journalisme scolaire » : https://yakamedia.cemea.asso.fr/univers/comprendre/des-ambitions-pour-lecole/formation-journalisme-scolaire
Exemples de parcours de journalistes :
- Karine Le Marchand (animatrice et actrice) : née à Nancy, père d’origine du Burundi qu’elle va connaître très tard, diplômée en musique.
- Rachid Arhabn (journaliste) : né en Algérie, diplômé de l’université de Strasbourg au centre universitaire d'enseignement du journalisme (Cuej), il a été membre du CSA.
- Bertrand Dicale (journaliste) : père guadeloupéen, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris et du Centre de formation des journalistes.
- Harry Rosenbach (journaliste et animateur) : Né à Tours de parents martiniquais,
étudie à l'École publique de journalisme de Tours.
Entretien avec Marie-France Malonga, À la télévision, « la représentation des minorités ne se réduit pas à une question arithmétique ». Capture d'écran du premier journal télévisé des présentateur et présentatrice Michel Reinette en 1984 et Audrey Pulvar en 2004 et propos recueillis par Justine Rodier. INA. Disponible via l’URL : https://larevuedesmedias.ina.fr/minorites-visibles-representation-television-stereotypes
Marie-France Malonga évoque les 3 principales représentations des minorités à la télévision. Pour elle, la première est celle de la victime, en les montrant comme dépendant. Il s’agit de montrer les minorités comme dans le besoin, assisté notamment au niveau économique. Pour elle, cela renvoie à des héritage de la période coloniale où l’autre est inférieur et a besoin d’être sauvé et dont la domination est donc justifiée. La deuxième figure est celle du délinquant, de l'individu à problème, violent, qui ne respecte pas les règles, et perturbe le fonctionnement de la société. Elle montre que cette figure est souvent associée aux populations des banlieues, en montrant cet endroit comme une “zone de non-droit”. Encore une fois elle montre le rapport avec la période coloniale, ou l’autre est le mal qui doit être combattu et dompté pour le bien du groupe. Enfin, la troisième grande figure est celle du sauvage avec une notion d’exotisme, différente de la civilisation moderne. Ainsi, on voit que les représentations des minorités et surtout des étrangers n’est pas souvent valorisantes. Ils sont souvent montrés comme différents et exclus de la population française.
Magali Nayrac, « La question de la représentation des minorités dans les médias, ou le champ médiatique comme révélateur d’enjeux sociopolitiques contemporains ».Cahiers de l’Urmis, October 2011.URL : http://journals.openedition.org/urmis/1054 ; DOI : https://doi.org/10.4000/urmis.1054
Magali Nayrac pose dans son texte la question de la mal-représentation et de la sous-représentation des immigrés ou des minorités en général dans les médias français en s'attardant notamment sur la télévision en s’appuyant sur plusieurs autres chercheurs. Elle cite notamment le linguiste néerlandais T. A. Van Dijk qui montrait que les médias représentent les étrangers et les minorités comme des problèmes, des individus à part, il y aurait «eux» et
«nous» de l’autre côté. Les médias ne les intègrent donc pas au reste de la population française, créant ainsi une opposition entre deux groupes distincts. Elle cite également Eric Macé qui a beaucoup travaillé sur cette question pour lui « les représentations télévisuelles (...) rendent compte, à un moment donné, des tensions propres aux imaginaires collectifs nationaux ». Ce fut également l’un des premiers à faire une étude sur la représentation des minorités à la télévision française après M-F Malonga en 2000. Il montrait alors dans un rapport avec le CSA que la représentation des personnes non-blanches avait seulement augmenté de 1% entre 2008 et 2000. Cependant, Eric Macé a également démontré que même si la non-reconnaissance amène une faible visibilité, l’inverse n’est pour autant pas le signe d’une grande reconnaissance. En effet, une minorité peut être souvent montrée à l’écran mais avec une représentation qui va la dévaloriser.
Alice Coffin, « Le génie Lesbien». Grasset, 2020 Alice Coffin aborde la question de la neutralité qui est différente de l 'objectivité. En effet, un journaliste doit être objectif mais ne peut pas être neutre, car tout le monde a un point de vue. Seulement, elle explique que dans les rédactions, l’un des points de vue est toujours préféré : celui des individus qui ne sont pas concernés, touchés par les sujets. En effet, dans les rédactions, une personne issus de la diversité peut rarement traiter du racisme, les femmes du sexisme car ils ne seraient pas neutre. Mais cela pose la question de la compétence, ces personnes seraient vu comme incompétentes, alors qu’au contraire être touché par un sujet peut sous-entendre qu’on s’est renseigné et qu’on s’y connait mieux. Ici, la notion d'incompétence n’a pas de réelle justification, à part des stéréotypes. Ainsi, ce sont souvent les hommes blancs qui ont ce genre de sujets car ils ne sont pas touchés mais aussi vu de par leurs apparences comme plus forts et robustes pour faire ce travail, bien que cela n’est pas réellement de rapport avec les compétences journalistiques. Ainsi, on invisibilise les minorités en montrant beaucoup d’hommes blancs et hétérosexuels à l’écran. Alice Coffin aborde également en lien avec cela, la question du militantisme qui est souvent associée à des sujets liés aux minorités et donc refusée par les chefs de rédaction même quand il s’agit d'informations.
CSA, « La représentation de la diversité des origines et des cultures à la télévision et à la radio». CSA.fr [en ligne], 2005. Disponible via l’URL : https://www.csa.fr/Informer/Collections-du-CSA/Rapports-au-gouvernement/La-representati on-de-la-diversite-des-origines-et-des-cultures-a-la-television-et-a-la-radio-Bilan-2005
Ce rapport du CSA sur la représentation de la diversité des origines et des cultures à la télévision et à la radio montre que les représentations des minorités sont souvent liées à la violence et au non-respect des règles. En effet, le rapport montre notamment le traitement des banlieues en les associant à la guerre, à la peur, à la violence mais aussi à la colonisation, à la religion musulmane, ainsi on a déjà une association entre une religion/origine, un lieu et un comportement. De plus, certaines émissions, veulent donner des clés pour « s’en sortir » ou pour « apaiser le mal des banlieues ». De plus, on retrouve des figures de représentation des personnes issus de la diversité assez négative, qui sont montrés comme violents ou assistés ou même hors la loi, fugitifs.
Sources citées dans le corps du texte :
Gallot Léonard. « L'influence des médias sur la société». Journaldunet.com [en ligne], 12 novembre 2015. Disponible via l’URL :
https://www.journaldunet.com/ebusiness/marques-sites/1166796-l-influence-des-medias-sur-l a-societe/ (consulté le 02/01/2021)
Stuart Hall. « Representation: Cultural Representations and Signifying Practices ». London: Sage Publications & Open University, 1997
Turkieltaub, Sandrine. « La violence dans les Établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM) : l'échec de l'éducatif en prison ? », Journal du droit des jeunes, vol. 306, no. 6, 2011, pp. 50-59. Disponible sur l’URL : La violence dans les Établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM) : l'échec de l'éducatif en prison ? | Cairn.info (consulté le 12/01/2021)
Veyrat-Masson, Isabelle. « Les stéréotypes nationaux et le rôle de la télévision », Hermès, La Revue, vol. 5-6, no. 2-3, 1989, pp. 237-253. Disponible via l’URL : https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-1989-2-page-237.htm?contenu=resume (consulté le 09/01/2021)
Code de procédure pénale - Section 4 : Des détenus mineurs. Disponible sur l’URL : Code de procédure pénale - Section 4 : Des détenus mineurs (codes-et-lois.fr) (consulté le 03/01/2021)
« Consumers will spend 800 hours using mobile internet devices this year ». Zenithmédia.com [en ligne], 10 juin 2019. Disponible sur l’ULR: Consumers will spend 800 hours using mobile internet devices this year – Zenith (zenithmedia.com) (consulté le 04/01/2021)
CSA, « Baromètre de la diversité de la société française - résultats de la vague 2019». CSA.fr [en ligne], 29 septembre 2020. Disponible via l’URL: https://www.csa.fr/Informer/Collections-du-CSA/Observatoire-de-la-diversite/Barometre-de-l a-diversite-de-la-societe-francaise-resultats-de-la-vague-2019 (consulté le 02/01/2021)
CSA, « Colloque Le Conseil encourage la diversité dans les médias », CSA.fr [en ligne]. Disponible sur l’URL : https://www.csa.fr/content/download/208524/555879/version/19/file/4_pages_colloque_diver site.pdf (consulté le 02/01/2021)
Notes :
1 : « Consumers will spend 800 hours using mobile internet devices this year ». Zenithmédia.com [en ligne], 10 juin 2019
2 : Stuart Hall. « Representation: Cultural Representations and Signifying Practices ». London: Sage Publications & Open University, 1997
3 : Veyrat-Masson, Isabelle. « Les stéréotypes nationaux et le rôle de la télévision », Hermès, La Revue, vol. 5-6, no. 2-3, 1989, pp. 237-253.
4 : Léonard Gallot. « L'influence des médias sur la société». Journaldunet.com [en ligne], 12 novembre 2015
5 : CSA. « Baromètre de la diversité de la société française - résultats de la vague 2019». CSA.fr [en ligne], 29 septembre 2020
6 : Veyrat-Masson, Isabelle. Op Cit.
7 : CSA, « Colloque Le Conseil encourage la diversité dans les médias », CSA.fr [en ligne].
8 : Code de procédure pénale - Section 4 : Des détenus mineurs
9 : Turkieltaub, Sandrine. « La violence dans les Établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM) : l'échec de l'éducatif en prison ? », Journal du droit des jeunes, vol. 306, no. 6, 2011, pp. 50-59.
10 : Turkieltaub, Sandrine. Op Cit.