L'histoire des Ceméa
À L’origine de la naissance des Ceméa il y a l’histoire d’une époque, celle de 1936 et du Front Populaire, époque pleine de promesses, de projets audacieux, de bouillonnement d’idées neuves et de réformes sociales.
Si, en 1936, les vacances des adultes sont une préoccupation nationale entièrement nouvelle avec l’avènement des congés payés et de la semaine de 40 heures, par contre le souci de développer les départs en vacances des enfants est ancien. En 1900, on comptait environ 14 000 enfants en colonies de vacances pour atteindre 420 000 en 1936 et la pression était forte pour une amplification de ces séjours. Les colonies dépendaient alors du Ministère de la Santé et les préoccupations pédagogiques y restaient le plus souvent absentes.
Plusieurs personnalités prennent alors conscience de la nécessité d’une formation des cadres, en particulier André Lefèvre, alors commissaire national des Éclaireurs de France et Gisèle de Failly, militante de l’Éducation nouvelle, agissant au sein de L’Hygiène par l’exemple. Celle-ci est persuadée que la réussite d’un séjour de colonie de vacances dépend avant tout de la compétence de son personnel. Elle lance l’idée d’entreprendre la formation de l’encadrement. À la simple surveillance, elle considère qu’il fallait substituer l’action d’éducateurs préparés à leur tâche et soutenus dans leur travail par une conception pédagogique, celle de l’Éducation nouvelle, une pédagogie qui crée des situations où chacun, enfant, adolescent, adulte, en prenant conscience de son milieu de vie, peut se l’approprier, le faire évoluer, le modifier, dans une perspective de progrès individuel et social.
La recherche d’une méthode de formation s’est faite en coopération avec le milieu du scoutisme laïque, aboutissant à l’idée de stage pour désigner une période de formation collective. Ce projet va être facilité par la création en juin 1936 d’un sous-secrétariat d’État aux Loisirs, rattaché au Ministère de la Santé et confié à Léo Lagrange. Celui-ci apportera un soutien actif à cette initiative.
Après la période de l’occupation et leur dissolution sous le Régime de Vichy (1er juin 1944), les Ceméa retrouvent des conditions plus favorables à leur développement. La création d’une direction générale de la jeunesse et des sports leur permet d’obtenir les moyens matériels nécessaires à l’amplification de leur action. La direction générale de l’enseignement du 1er degré met à leur disposition des instituteurs (1951). De 1945 à 1955, le nombre de stages et regroupements organisés annuellement passe de 120 à 551, le nombre de participants à ces diverses activités passe de 3 600 à 26 584. En 1955, 324 stages reçoivent 15 458 stagiaires et en 1968, 600 stages réunissent près de 30 000 personnes.
Les Centres d’entraînement bénéficient aussi de la confiance du monde ouvrier (syndicats, municipalités progressistes, mouvements de jeunesse, tels les Vaillants) qui, au lendemain de la Libération, se trouvent confrontés à un besoin urgent de personnels capables d’encadrer des groupes d’enfants et de jeunes.
Outre la formation de cadres de colonies de vacances, se développe la formation d’autres publics, enseignants et équipes pédagogiques, équipes de santé mentale, éducateurs spécialisés et directeurs d’établissements pour l’enfance inadaptée, animateurs et responsables d’animation socio-éducative, directeurs et gestionnaires d’équipements socio-éducatifs, candidats au service civique et assistants techniques pour le Ministère de la Coopération.
L’idée de stages de formation pour les infirmiers psychiatriques naît de la rencontre, en 1946, du docteur Daumezon, alors secrétaire général du syndicat des médecins des hôpitaux psychiatriques, et de Germaine le Hénaff-Le Guillant, militante aux Ceméa, et la même année, première rédactrice en chef de la revue Vers l’Éducation Nouvelle (VEN). Très vite un groupe constitué d’instructeurs des Centres d’entraînement, de médecins et d’infirmiers psychiatriques s’implique dans les activités de formation pour les équipes soignantes.
Les Ceméa s’engagent aussi dans le développement culturel, pour une culture ouverte à tous, et, à la demande de Jean Vilar, dans l’accompagnement des publics.
Parallèlement à ce développement des activités, leur action continue à s’étendre sur le territoire français, avec la création de nouvelles délégations régionales, ainsi qu’à l’étranger et dans les territoires d’Outre-mer. À partir de 1946, certains stages et colloques ont lieu à l’étranger et des associations autonomes et indépendantes sont créées dans différents pays, s’unissant, en 1954 en une Fédération internationale des Ceméa (Ficeméa), admise par l’Unesco à bénéficier du statut d’Organisation Non Gouvernementale (ONG), en 1964.
La diffusion des idées, des savoirs et des savoir-faire se concrétise dans l’édition de revues et d’ouvrages : la revue Vers l’Éducation Nouvelle et les Éditions du Scarabée en 1946, la revue du secteur « Santé mentale », Vie Sociale et Traitements, en 1954, le bulletin des membres actifs, Instructeurs, en 1957. Belles vacances, fruit de la réunion de cinq associations d’Éducation populaire, voit le jour en 1956.
Ce foisonnement d’actions à tous les niveaux permet à Bénigno Cacérès d’écrire en 1975 : « Aujourd’hui, en France, un adulte sur trente a été touché par les Ceméa »
Mutations associatives et diversification des activités (1970 à 2007)
À partir de 1969, le mouvement entre dans une phase de profondes et constantes transformations, liées à la crise de l’après mai 1968 et aux mutations politiques, économiques, idéologiques et géopolitiques que traversent notre société et particulièrement le monde associatif : crise des valeurs, effets de la décentralisation, réduction des moyens financiers accordés aux associations, professionnalisation et spécialisation de plus en plus importantes des personnels, implication accrue dans les dispositifs d’insertion socioprofessionnelle des jeunes et des publics en difficulté mis en place par les différents gouvernements...
Pendant cette période, l’activité continue à se diversifier : outre l’implication dans les dispositifs d’insertion, des partenariats avec différents ministères ou des universités concernant des travaux de recherches, tel Jeunes en errance en 1985 sont mis en place. L’engagement dans des actions d’accompagnement des publics des festivals (Avignon, Bourges, Aurillac, La Rochelle, Limoges, Arles...) s’accroît. Les productions éditoriales se multiplient : création de nouvelles collections d’ouvrages chez plusieurs éditeurs (Hachette, Actes Sud, Érès, ASH...), production de vidéos, CDRom et DVDrom, édités par les Ceméa ou en partenariat éditorial. Certaines de ces productions sont récompensées par des prix, tel le DVDRom Apprendre la télé : le JT, grand prix Möbius 2003.
Bien des associations ont traversé une crise identitaire pendant ces trente dernières années, mais la vitalité et la solidité de l’assise idéologique et militante des Ceméa leur a permis de survivre à l’institutionnalisation de l’organisme de formation. Si le mouvement a pu trouver sa place en tant qu’acteur social tout au long de son histoire, c’est que sa finalité sans cesse réaffirmée est de propager partout, vers le plus d’horizons possibles, les valeurs de l’Éducation nouvelle.
Origines et grands principes
A l’origine il y a un contexte, le Front Populaire, et une volonté : former les animateurs des colonies de vacances alors en plein développement. Et les former en inventant un dispositif alors inexistant, le « stage » mixte et en internat, où seraient mis en application les principes et les pratiques de l’éducation nouvelle. Il s’agit de s’appuyer sur la vie quotidienne partagée et organisée, de travailler à la fois avec chaque individu et avec le groupe, de renverser le rapport aux maitres et aux savoirs, de faire que celui qui apprend soit actif dans ses apprentissages, de parvenir à ce qu’il s’y engage en réponse à des besoins qu’il aura lui-même, peu à peu, perçus. Tout ceci en s’appuyant en permanence sur l’activité conçue comme l’inverse de la passivité, sur l’engagement dynamique de chacun et de chaque groupe dans leurs projets de formation. Et dernier point sur cette éducation nouvelle mise en œuvre par les CEMEA : elle est pour tous, elle n’est pas réservée à une élite sociale qui se l’approprie pour son propre intérêt de classe.
A l’origine il y a aussi le Front Populaire dans sa dimension radicalement politique. Gisèle de Failly, la fondatrice des CEMEA, l’a très clairement rappelé : il s’agissait de prendre place dans la nécessaire lutte anti-fasciste. Cette obligation de responsabilité existe toujours, même si les fascismes européens des années 30 ne sont plus là. Les CEMEA inscrivent toujours leur action dans la participation à la construction d’une société égalitaire, progressiste, respectueuse de chacun, contre tous les racismes et contre toutes les exclusions.
A l’origine, enfin, il y a aussi une construction commune avec les Eclaireurs de France, déjà grand mouvement laïque de jeunesse et d’éducation populaire. Promouvoir des cadres et des intelligences en dehors du système scolaire, faire que chacun puisse progresser, faire exister les groupes et la collectivité comme supports de développement, ouvrir à la culture, aux activités physiques, scientifiques, sans discrimination ni sélection ; nous sommes toujours engagés et actifs dans ce grand projet qu’est l’éducation populaire.
Ces origines dessinent une particularité des CEMEA, à la fois dans l’éducation nouvelle et dans l’éducation populaire. Parce que de notre point de vue il ne peut pas exister sur le fond d’actions collectives promotionnelles et libératoires en restant dans le cadre classique du rapport magistral au savoir, dans la logique classique de l’apprenant passif à convaincre, parfois à gaver. Pas plus que de notre point de vue il ne peut y avoir d’éducation nouvelle sans projet politique de changement de la société par ceux et celles qui sont concerné.es, sauf, nous le disions, à en faire un outil subtil et efficace au service de l’éducation des futurs dominants.
Avant tout mouvement d’action, nous sommes aussi un mouvement de pensée. Une pensée construite avec d’autres, étrangers aux CEMEA ou compagnons de route, car il est nécessaire, vital, d’être en permanence ouverts aux réflexions qui se développent autour de nous. Alors nous sommes allés chercher, et nous allons toujours chercher les sciences humaines et les sciences sociales, les sciences de l’éducation, la psychanalyse, la pensée interculturelle, afin à la fois de nous enrichir et de nous questionner. Et nous revendiquons d’être en interaction avec les chercheurs et les courants de pensée qui nous font avancer, pas seulement utilisateurs de ceux-ci mais, à notre place, co-constructeurs de pensée. Notre revue Vers l’Education Nouvelle en témoigne depuis plus de 70 ans.
Quels développements ?
Voilà pour les origines et les grands principes. Qu’en avons-nous fait en 80 ans, dans quels champs, dans quels secteurs, au profit de qui ?
La naissance est claire : former des animateurs pour les colos. Et cela se poursuit : en 2016, 19000jeunes -et moins jeunes- sont venus aux CEMEA préparer le BAFA et le BAFD. Ce que nous appelons « l’animation volontaire », cette intervention ponctuelle, non professionnelle, pour prendre en charge des collectifs d’enfants, reste aujourd’hui un fantastique moyen de grandissement, d’estime de soi et d’accès aux responsabilités sociales pour les centaines de milliers de jeunes qui s’y engagent le temps de leurs études, de leurs loisirs. Depuis les années 1970 ce secteur d’intervention s’est ouvert sur la formation des professionnels d’animation, allant de l’animateur vacataire au responsable d’équipement ou de service. Ils étaient 2600 stagiaires en 2016.
Une première ouverture a lieu dans l’immédiate après-guerre avec la prise en compte des besoins d’enfants sortis meurtris de cette époque, et la création des « maisons d’enfants » et de la fonction de moniteur-éducateur. Aujourd’hui 4 centres de formation de travailleurs sociaux sont dans le périmètre des CEMEA et ont accueilli 1300 stagiaires et étudiants en 2016.
Une seconde ouverture a lieu également après-guerre, en 1947, quand des psychiatres progressistes, engagés dans la rénovation psychiatrique et la psychiatrie sociale, demandent aux CEMEA de les accompagner dans l’humanisation de leurs services. Rapidement se créera alors un nouveau secteur d’intervention, la « santé mentale », avec la formation continue des soignants, l’engagement dans les réformes de fond de la psychiatrie, et l’arrivée des concepts de la psychanalyse dans notre outillage théorique. Aujourd’hui les CEMEA publient une revue trimestrielle de référence (V.S.T. Vie sociale et traitement), sont engagés dans le « Collectif des 39 » pour défendre une psychiatrie humaniste, et ont formé 900 professionnels de la santé mentale en 2016.
Années 1950, encore : en 1955 Jean Vilar nous appelle à ses côtés au festival d’Avignon pour y organiser l’accueil et l’hébergement des jeunes festivaliers. Nous ne faisons pas que cela, mais construisons avec le festival un accompagnement global de ces spectateurs dans l’évènement : préparation aux spectacles, rencontres avec ceux et celles qui font le festival, ateliers de pratique… Aujourd’hui nous sommes toujours à Avignon, et dans une vingtaine d’autres festivals régionaux et nationaux. Et, depuis 13 ans les CEMEA dirigent à Evreux un festival de cinéma qui a essaimé dans toute la France hexagonale et ultramarine, le festival international du film d’éducation, avec au total plus de de 20 000 spectateurs.
Le développement des actions d’aide à l’insertion sociale et professionnelle des jeunes, un des éléments forts du programme de la Gauche en 1981, nous mobilise. Dès 1982 nous ouvrons les premières actions expérimentales, suivies d’un engagement dans le processus des « nouvelles qualifications » lancé par Bertrand Schwartz. Aujourd’hui nous accompagnons des groupes d’allocataires du RSA, nous organisons des actions d’aide à l’insertion pour des jeunes et moins jeunes, nous agissons avec la Protection Judiciaire de la Jeunesse dans le cadre d’une convention nationale… 1300 personnes sont accueillies dans nos divers dispositifs d’aide et d’accompagnement.
1991 est une autre forte date avec le lancement, dans les festivals, d’une recherche-action portant sur la connaissance et l’accompagnement social des jeunes en errance. Nous deviendrons en une dizaine d’années le pôle national de formation et de ressourcement des professionnels ; nous avons aujourd’hui, par convention avec le ministère de l’action sociale, la responsabilité de l’animation d’un réseau national d’équipes au travail avec ces jeunes. En 2017, 280 équipes sont engagées dans les travaux du réseau.
Dès les années 1970 nous avons investi les technologies de l’image et du son et la presse en les intégrant dans des projets culturels. Depuis, nous sommes passés à une vision plus globale centrée plus sur les publics et leurs rapports aux médias. Aujourd’hui nos actions intègrent une approche politique et sociétale pour que les médias et le numérique, au regard de leur influence sur le développement des personnes, leur socialisation et de leur impact en termes de vie démocratique, s’inscrivent dans un projet éthique et humaniste.
Il y a les actions sectorielles, il y a aussi les intérêts permanent.
Nous apportons une attention particulière à ce qu’est l’école, l’Education nationale, dont nous sommes un partenaire actif et exigeant : formation continue des enseignants, place des élèves dans les établissements, soutien aux innovations pédagogiques… Ceci, là aussi, dans le cadre d’une convention avec l’Etat. Pour les CEMÉA, l’éducation est globale. Il s’agit d’éduquer et d’enseigner. L’école doit être un lieu de réussite de tous et d’apprentissage des valeurs d’égalité et de coopération. Les CEMÉA n’ont cessé de réaffirment le rôle central de l’école publique laïque et revendiquent l’importance du partenariat entre les enseignants, les parents, les acteurs éducatifs territoriaux, les mouvements pédagogiques et d’éducation. Les CEMÉA militent en faveur des pratiques pédagogiques centrées sur l’élève, favorisant tous les parcours différenciés, dans le cadre de la scolarité obligatoire, et en référence aux principes de l’éducation nouvelle.
Nous apportons une attention particulière à la petite enfance, après avoir été les passeurs qui ont fait arriver en France les recherches et les pratiques d’Emma Pikler en Hongrie.
Nous agissons en permanence pour l’égalité entre les sexes, pour une éducation non sexiste, pour une utilisation éducative de la mixité.
Nous sommes viscéralement laïques ; c’est-à-dire que nous sommes tolérants, mais exigeants, faisant vivre dans nos actions de formation une laïcité ouverte, respectueuse de chacun, sans jugement sur la foi ou la non foi de tous.
Nous sommes un mouvement international. Non pas seulement parce qu’existe une fédération internationale des CEMEA, mais aussi parce que systématiquement nous nous inscrivons dans l’Europe, dans la libre circulation des personnes et des idées, et parce que nous nous engageons pour la construction d’un monde égalitaire et social. Nos stagiaires en formation professionnelle font des stages, des séjours, des rencontres thématiques hors de France ; nous sommes intervenus dans les ghettos d’Afrique du Sud au temps de l’apartheid, aujourd’hui nous intervenons à Gaza, en Palestine…
Innover, être ouverts : être en vie
Notre histoire, nos engagements, nos actions passées et présentes nous obligent. Nous ne pouvons pas nous satisfaire de gérer l’existant, même s’il faut de plus en plus le défendre pour qu’il continue d’exister. Mais nous devons sans cesse questionner nos actions, nos engagements, au filtre des réalités sociales, culturelles, politiques. A quoi et à qui servons-nous aujourd’hui ? Que se passe-t-il autour de nous qui ne peut pas nous laisser indifférents : crise d’avenir de la jeunesse, souffrances des migrations, montée des populismes, racismes latents… _ Nous devons en permanence aborder ces réalités globales avec nos propres outils, nos propres démarches : la formation libératoire, et l’inscription dans une volonté de changement social préparé par tous.
A ces conditions, malgré nos 80 ans, nous resterons encore longtemps dans la fleur de l’âge. 1937-2017, les CEMEA, toujours passeurs d’avenir !
Chronologie :
1937 : Naissance à Pâques du premier Centre d’entraînement, à Beaurecueil en Provence : premier stage de formation de moniteurs.
1938 : Le 12 décembre, déclaration à la préfecture de police de l’association des Centres d’entraînement pour la formation du personnel des colonies de vacances et des Maisons de campagne des écoliers.
1939 : Premier stage de formation de directeurs de colonies de vacances.
11 stages ont lieu, dont 6 à la demande de la ville de Paris pour 400 membres enseignants du département de la Seine.
1942 : 43 stages sont recensés depuis 1937, ayant reçu 3 000 stagiaires environ
1943 : L’association prend le nom de Centre d’entraînement aux méthodes de pédagogie active.
Premier stage d’Instructeurs à Marly-le-Roi.
Premières structures régionales : Ile de France, Aquitaine, Bretagne, Centre, Est, Normandie, Nord, Poitou.
1944 à 1969 : Développement des Ceméa et montée en puissance des activités : Généralité, et aussi un film de 1952 "Grange Blanche" retraçant la vie quotidienne d’une colonie, ainsi qu’ un zoom en hommage à Lucien Bonnafé.
1944 : Le 1er septembre, Henri Laborde est élu délégué général lors de l’assemblée constitutive des Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (Ceméa) (déclaration le 20/09/44).
1945 : 1er stage sur l’Éducation nouvelle au CIEP de Sèvres qui venait d’être créé.
Gustave Monod, directeur de l’enseignement du second degré, charge les Ceméa de la formation des maîtres d’internat (de 1945 à 1955, 123 stages recevront 7 379 stagiaires).
350 000 enfants en colonies de vacances.
1946 : 1er stage de normaliens (officialisé par le Ministère de l’Éducation nationale par la circulaire du 9 mai 1949).
1947 : Création de la Nouvelle école de Boulogne sur Seine, expérience qui, jusqu’en 1956, permettra de mettre en pratique dans une école publique les principes de l’Éducation nouvelle défendus par les Centre d’entraînement (« L’Éducation nouvelle à l’école », Aymée Niox-Chateau et Blanche Harvaux in Ceméa publications).
1948 : Création du Théâtre de la Clairière (association agréée par le Ministère de l’Éducation nationale en 1953).
1er stage pour les éducateurs de maisons d’enfants.
880 000 enfants en colonies de vacances.
1949 : Création des diplômes d’État de moniteurs et de directeurs de colonies de vacances (arrêté du 5 février).
1er stage pour les infirmiers des hôpitaux psychiatriques (entre 1949 et 1974, 5 947 stagiaires en France et 1 515 à l’étranger suivront un stage).
1952 : Les Ceméa sont seuls habilités à recevoir les élèves des Écoles normales pendant leur scolarité dans un stage obligatoire de colonies de vacances (circulaire du 8 avril).
Le TNP offre une représentation exceptionnelle du Cid à 1800 militants des Ceméa.
1954 : Création de la Fédération Internationale des Ceméa (Ficémea).
1955 : Création avec Jean Vilar des Rencontres internationales de jeunes du Festival d’Avignon.
1 036 000 enfants en colonies de vacances.
1957 : Premier Congrès à Caen à l’occasion du XXe anniversaire de la création des Ceméa pendant lequel Gisèle de Failly prononce les Principes qui guident notre action.
1962 : Après 17 ans passés principalement à la formation des cadres des centres de vacances, la délégation régionale des Ceméa installée en Algérie se retire en juillet 1962.Une nouvelle équipe présidée par M.FARES crée l’Association Algérienne des Ceméa qui adhère à la FICEMEA.
1965 : Congrès d’Avignon.
Devant l’accroissement des relations et échanges internationaux, une structure de coordination est créée, la Délégation à la coopération internationale.
1966 Reconnaissance d’utilité publique de l’association (décret du 22 juillet).
1967 : Décès d’Henri Laborde, délégué général. Gisèle de Failly est nommée déléguée générale (jusqu’en 1969).
1 318 086 enfants en colonie de vacances.
1969 : Denis Bordat est élu délégué général.
Premières Journées de théâtre pour les jeunes spectateurs au festival d’Avignon.
1971 : Le Congrès d’Orléans réaffirme l’appartenance du mouvement au courant socialiste devant plus de 1 000 militants.
Création de l’INFPRASE (Institut national de formation professionnelle des responsables d’animation socio-éducative).
1973 : Décret du 8 février et arrêté du 7 mars instituant le BAFA et le BAFD.
Le Conseil de l’Europe accorde le statut consultatif à la Ficeméa.
Agrément pour la formation des moniteurs et éducateurs par les Écoles des Ceméa.
1976 : Publication aux éditions Maspéro de l’ouvrage de Denis Bordat "Les Ceméa qu’est-ce que c’est ?"
1977 L’assemblée générale décide d’une nouvelle structure pour la gestion des écoles d’éducateurs et crée pour les quatre centres de formation, des associations gestionnaires indépendantes.
1978 : Le Congrès de Toulouse accueille 1 100 personnes.
Déclaration commune Ceméa/Gfen/Icem « Pour un changement politique qui ouvre sur la transformation profonde de l’éducation et du système scolaire ».
1979 : Élection de Claude Vercoutère au poste de délégué général.
Création du DÉFA. Les Ceméa s’engagent dans la formation.
1983 : Engagement dans les Opérations anti été chaud et dans les premières formations des dispositifs d’insertion sociale et professionnelle des jeunes.
1984 : Rassemblement de Clermont-Ferrand. Deux orientations importantes sont arrêtées : diversification des actions de formation et d’animation, et décentralisation.
Organisation des premières Rencontres nationales de recherche et d’innovation en psychiatrie : Psychiatrie en chantiers.
1986 : Création de l’Institut de formation professionnelle (INFOP).
Mise en place de la décentralisation : création de 28 associations territoriales et réorganisation de l’ensemble pédagogique national avec la création de cinq grands secteurs nationaux d’activité.
1988 : Le premier Forum international pour l’avenir des vacances et des loisirs « 2010, l’Odyssée des loisirs » rassemble 500 personnes à Marne-la-Vallée.
1989 : Jean-Marie Michel est élu délégué général.
1990 : Création par les Ceméa et les Francas de l’association En Jeu Télé.
1991 : Restructuration de l’organisation institutionnelle de l’association visant à renforcer l’autonomie des associations territoriales par la décentralisation des fonctions de gestion et de direction.
Création de la revue interne des militants, Repères & Actions.
1992 : Congrès de Strasbourg réunissant plus de 800 personnes. L’assemblée générale de fin de congrès adopte le premier Projet national d’action et de développement (PNAD).
1993 : Adoption du premier Projet social.
Création des Cahiers de l’animation vacances-loisirs.
1995 : Le colloque Former pour agir localement réunit 400 participants au FIAP de Paris.
1996 : Publication chez Actes Sud de l’ouvrage de Jean-Marie Michel Passeurs d’avenir. Les Ceméa, un mouvement d’éducation face aux défis du XXIe siècle.
1997 : Le Congrès de Montpellier réunit plus de 700 militants.
Signature d’un accord-cadre entre quatre associations (Ceméa, Francas, Ligue de l’enseignement, Pep) et trois ministères autour du dispositif Nouveaux services-Emplois-jeunes.
1998 : 1ère Université de l’Éducation nouvelle aux Menuires dans les Alpes.
Jacques Demeulier succède à Jean-Marie Michel au poste de directeur général.
Ouverture du Café Pédagogique à Caen, lieu ressource pour le soutien pédagogique des partenaires éducatifs.
1999 : Forum international de Strasbourg : L’Intelligence des solidarités dans la construction européenne et face à la mondialisation.
2000 : Université de l’Education Nouvelle à Caen
2001 : Le 8e Congrès de l’association à Brest réunit environ 600 membres actifs sur le thème Pour l’Éducation nouvelle du XXIe siècle : passeurs d’avenir, défricheurs du quotidien.
2002 : Université de l’Education Nouvelle à Val Louron. Elle a rassemblé 200 personnes.
2003 : Forum mondial de la Fédération internationale des Ceméa à Dunkerque sur le thème L’éducation face à la mondialisation et à l’élargissement de l’Europe.
Université de l’Education Nouvelle à Risoul a accueilli 175 participants
2004 : L’université de l’Education Nouvelle a eu lieu au CREPS de Wattignies
Journées d’études internationales organisées par les Ceméa France sur le thème : L’interculturel, un enjeu de politique éducative
La Journée d’études sur les « Temps libérés » du 25 au 27 novembre à Saint-Denis rassemble près de 300 personnes.
2005 : Le Congrès de l’association à Amiens réunit, du 25 au 29 août plus de 650 militants sur le thème « L’éducation pour agir »
2006 : Jean-François Magnin succède à Jacques Demeulier au poste de directeur général.
AURILLAC : Adolescents - Adultes : la relation éducative
L’université de l’Education Nouvelle a eu lieu à Port-Leucate
2007 : Les Ceméa fêtent leur 70e anniversaire. Visionnez sur cette page, la frise qui retrace l’histoire du mouvement depuis 70 ans.
2010 : 10è Congrès des Ceméa à Aix en Provence : Le Manifeste
1937-2017 : Les CEMEA ont 80 ans
80 ans d’éducation nouvelle, 80 ans d’éducation populaire ; cela vaut la peine de revenir sur cette histoire qui continue de s’écrire.