Les Ceméa dénoncent les rumeurs autour de l’éducation à la sexualité

Entre fake news et panique morale, les Ceméa dénoncent les rumeurs autour de l’éducation à la sexualité et en rappellent son importance. On se souvient de la Journée de retrait de l’école en 2014 (suite aux ABCD de l’égalité). L’histoire se répète… à nouveau, l’adoption de la loi Schiappa sur les violences sexuelles suscite de nombreuses réactions et vives émotions en cette rentrée 2018.
Média secondaire

Adoptée le 1er août, ce texte renforce et rappelle la nécessité d’une éducation à la vie sexuelle et affective. Rappelons que la loi sur l’éducation sexuelle obligatoire depuis 2001, entérinée par une circulaire en 2003, n’est toujours pas appliquée. Ces enseignements sont aujourd’hui trop peu dispensés par les enseignant.e.s et les établissements scolaires et laissés à la libre appréciation de chacun.e.

L’objet de la circulaire annoncée par Mme Schiappa met en avant l’éducation au respect du non consentement, en lien avec la loi sur les violences sexuelles. Le texte de 2001 indique que trois séances d’éducation sexuelle doivent avoir lieu chaque année à l’école, au collège et au lycée.

Les Ceméa, mouvement d’Éducation Populaire, complémentaire de l’école, rappellent ici l’importance d’une éducation à la vie affective et sexuelle adaptée à l’âge des enfants et présentant une vision égalitaire des relations entre les hommes et les femmes. Parce que les Ceméa ont l’ambition de contribuer à la construction d’une société où chacun et chacune serait pris-e en compte, dans sa singularité et sa spécificité, il nous semble essentiel de rappeler qu’une telle société ne peut se construire que dans l’éducation au consentement et dans le respect d’autrui. L’éducation à la sexualité est, par là, un levier essentiel à l’éradication des violences sexistes et sexuelles dès le plus jeune âge. De plus, la circulation de ces fausses informations contribue à présenter la vie affective et la sexualité comme une chose menaçante là où une éducation éclairée et adaptée serait nécessaire pour lutter contre les violences en milieu scolaire. Aborder les questions de sexualité et de liberté face aux normes dans une vision globale, c’est permettre à chaque personne de construire son identité en sortant des injonctions, c’est donc travailler au bien vivre ensemble.

Nous déplorons la propagation sans commune mesure d’une fausse information détournant la loi de son propos, illustré par des documents erronés sortis de leurs contextes tout en attisant les réactions de peur et semant la confusion dans les esprits. Cette opération de désinformation tente d’empêcher d’agir celles et ceux, éducateurs et éducatrices, parents et corps enseignant, qui réfléchissent, se forment et œuvrent au quotidien. Le détournement du texte de loi et de son contenu est un procédé manipulatoire qu’il nous faut contrer en restant vigilant.e.s et en ouvrant les espaces d’échanges nécessaires à la réflexion et à la compréhension de chacun.e.

Les Ceméa continueront à se mobiliser aujourd’hui comme hier pour la liberté de tous et toutes et contre toutes les formes de discriminations, d’inégalités et d’injustices. Nous continuerons de proposer des espaces où s’interroger sur ses pratiques quotidiennes et trouver comment les faire évoluer pour construire un monde plus juste.

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