Un terrain d’expérimentation et de formation

Le festival "Du Bruit Dans l'Arène" a été construit par des personnes qui n'avaient jamais été confrontées à un tel projet. Elles ont pu mettre en pratique leurs compétences et en découvrir de nouvelles. Une aventure collective faite de partage et de prise d'initiative
Média secondaire

Le festival se construit comme un temps de formation autour de l'expérimentation. En effet, c'est l'occasion pour de nombreuses personnes de se former à des situations qu'elles n'auraient pas eu l'occasion de prendre en charge dans un autre contexte. Animer une réunion, gérer un groupe, construire des tables en palettes, coller des affiches en ville pour assurer la visibilité du festival, accompagner des festivalier∙e∙s pendant l'événement, construire des plannings bénévoles, sont des occasions pour les acteur∙rice∙s du festival de s'essayer à une pluridisciplinarité des tâches et cultiver leurs connaissances dans de nombreux domaines, pour un projet qui les regroupe et les passionne.

En amont du festival, les Ceméa accueillent chaque année des volontaires en service civique pour qui le festival est une occasion de se chercher, d'expérimenter autour du projet de manière plus ou moins surprenante pour eux et elles, ainsi que pour leur entourage parfois. Cette équipe de volontaires s'étoffe à chaque édition et représente maintenant une partie majoritaire des responsables de pôles au sein du comité du pilotage. C'est ainsi que cette année Alex s'occupait de la communication du festival, Charlotte se chargeait de l'émission de radio en partenariat avec Radio Clapas, Agathe gérait la mise en place du Village des Possibles, dont Léa était référente pour le quartier Europe International, et Jimi était responsable de la logistique en amont et pendant le festival. Ces personnes sont arrivées avec un bagage varié, ont pu vite gagner en confiance et devenir des incontournables dans l'équipe d'organisation. La confiance était de mise et cela a permis de créer un climat favorable à la prise d'initiative, à la connaissance de l'association et à la volonté d'agir ensemble.

Passage de relais, tuilage et mise en confiance

Cependant, cet aspect formateur du festival ne se limite pas à ces volontaires puisque l'organisation du festival est également une façon de voir d'une autre manière l'engagement de salarié∙e∙s, de formateur∙rice∙s, de militant∙e∙s ainsi que de stagiaires des Ceméa. En effet, le festival a été construit initialement par des personnes qui n'avaient jamais été confrontées à un tel projet mais qui ont pu mettre en pratique des compétences acquises et en découvrir des nouvelles sur le terrain.

D'années en années un tuilage se met en place de façon à construire sur des bases acquises et consolidées, en faisant ainsi faire prendre de l'ampleur à l'événement. L'idée n'est pas de réinventer la roue à chaque édition mais bien de permettre aux nouveaux et nouvelles arrivant∙e∙s de s'appuyer sur ce qui a été fait pour proposer un festival encore plus abouti. C'est ainsi que des personnes ayant participé activement les années précédentes restent présentes pour conseiller et accompagner les nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes dans les différents aspects auxquels ils et elles sont confronté·e·s. C'est ainsi que des personnes référentes sont volontaires chaque année pour faire perdurer le projet. Cet accompagnement n'a cependant pas valeur de dogme, c'est un échange positif visant à faciliter la tâche et à rassurer dans des moments difficiles tout en laissant à chacun et chacune la liberté de porter le projet comme il ou elle l'entend.

Les week-ends bénévoles sont l'expression de cette volonté d'expérimenter autour d'un projet commun. Bien que l'objectif reste concret, à savoir l'avancement du festival sous plusieurs thématiques définies (construction, communication, vie quotidienne des bénévoles), des logiques de partage horizontal de connaissance et d'intelligence collective se mettent en place d'elles-mêmes. En effet, des personnes qui n'ont jamais bricolé peuvent être conseillées par d'autres plus expérimentées afin de construire tables et tabourets en toute sécurité, des groupes hétéroclites vont arpenter les rues de Montpellier munis d'un seau, de colle et d'affiches en se partageant les meilleurs coins pour afficher et d'autres s'initient à la peinture au pochoir pour la signalétique...

Nous sommes en plein dans l'apprentissage par l'agir sur ces week-ends et cela se ressent fortement dans la cohésion générale du groupe. C'est en effet ainsi que cohabitent militant∙e∙s Ceméa, salarié∙e∙s ou non, bénévoles, éclaireurs et éclaireuses de France, autour du projet qui est finalement le prétexte à la rencontre et au vivre-ensemble.

Cette idée de partage est un point fort du festival, qui permet de construire un sentiment de confiance pour que chacun et chacune prenne des initiatives et puisse proposer des projets qui soient acceptés et soutenus par des personnes d'horizons variés. Il y a depuis le début cette volonté de créer un festival qui ressemble aux personnes qui le portent, dans la co-construction et l'envie de s'exprimer collectivement.