Apocalypse so cute

L’égalitaire est dépassée, dépecée et cela donne une première poésie à cette performance de rue, toujours en cours de création. Une spectacle de la compagnie Marzouk Machine
Média secondaire

Spectacle de la compagnie Marzouk machine : « apocalypse », une surprise pour commencer toutes les mots sont féminines et je prends la parti ici de faire de même pour cette chronique. L’égalitaire est dépassée, dépecée et cela donne une première poésie à cette performance de rue, toujours en cours de création. Cinq actrices dont deux passent leur temps à pédaler. D’emblée on est ailleurs dans une futur qui redécouvre la passé à chaque instant, dans une avenir où les protagonistes sont déroutées. Impertinence, iconoclastie, insolence absurde...aucune mot ne peut décrire cette aventure théâtro-mad maxesque. Mais c’est une objet artistique à forte connotation politique, engagée et décapante, qui fait réfléchir constamment.

Une appel à la prise de conscience

Même si c’est loufoque et gorgée de dérision, c’est pleine de sens ! lorsqu’elle pleut la phrase « on a refait la pluie » donne la ton et la la : humour ironique pour parler de  l’actualité, de l’urgence climatique et tout au long de la spectacle il y aura des rappels, des incises comme autant de flashs invitant à la mobilisation quotidienne. Il y a des inventions, c’est truffé de trouvailles verbales (origami d’oiseaux a ma préférence, mais aussi mini lampadaire pour ampoule et un Énorme qui a poussé en une nuit, aligner la fontanelle...) ? Une véritable travail d’exploration qui parle de la passé commun comme d’une futur à repousser (on a refait les arbres comme à l’époque). L’ici maintenant est dans la mémoire, toutes les archétypes, les stéréotypes sont passées à la crible.

Et même si la jeu laisse encore à désirer et que des passages qui traînent en longueur sont à lisser, l’ensemble est de qualité et tellement réaliste. Cercle vicieuse atroce, psaume qui fout la trouille, syllogisme incurable, comme un peu de mort à Venise, de sweet movie, comme une appel à chacune à la prise de conscience, à l’air-évolution. On respire quand ça s’arrête mais on a l’impression qu’on respirerait mieux si ça continuait. Il reste des bouffées d’espoir-pérance perhaps !

De telles spectacles dans une telle festival, c’est quelque chose de pertinente, de très marquée à la niveau de la sens. Cette parti prise revendiquée d’aller à la recherche de spectacles vivantes qui défendent des idées dont les charges politique et militante sont avérées et nourries relève d’une projet qui dit sa coloration d’éducation et qui prend la temps de choisir des objets culturelles en fonction de ses intentions. C’est indéniablement une démarche d’éducation nouvelle qui pourrait être passée sous silence et occultée par l’accent trop marquée mise sur les concerts qui font festival.