Que privilégie-t-on ? Faire un super repas à la fin du séjour ou bien manger chaque jour ?

Christine Coursières, maîtresse de maison au Centre de jeunes et de séjours au festival d’Avignon (CDJSFA) et directrice de stafe Bafa et Bafd, a mis en place un nouveau projet alimentaire pendant le festival d’Avignon.
Média secondaire

Le centre de séjours accueille 950 personnes par jour pendant le festival. Un nouveau projet alimentaire a été décidé. Comment l’accompagner ?

Sur une si courte période, il est essentiel de réfléchir à ce que l’on souhaite mettre dans les assiettes. Depuis 2018, nous limitons les protéines animales, renforçons les circuits courts et bio et proposons un repas équilibré. Cela nous demande un gros travail de déconstruction des schémas de pensée, que cela soit avec les cuisinier·es ou les festivalier·ères. Il faut aussi accepter de sortir de sa zone de confort, en finir avec un prix de journée le moins onéreux possible, accepter de passer plus de commandes car quand on choisit les circuits courts, on va nécessairement vers plusieurs producteurs.


Comment sensibilises-tu les équipes d’encadrement au changement ?

Par l’expérience, en acceptant de mal manger au départ, en faisant des bilans chaque jour : a-t-on mangé suffisamment ? Est-ce que c’était bon ? Qu’est-ce qu’on privilégie, le super repas de fin de séjour ou de bien manger chaque jour ? On travaille aussi sur la place que peut prendre l’alimentation en camp de vacances. Découvrir que faire à manger et aller au marché peuvent constituer une activité à part entière constitue une étape importante.


Comment faire quand les enfants mangent à la cantine ?

On peut changer des petites choses, faire des goûters avec les enfants, fabriquer une boisson pour améliorer le repas. Si on a un poste de direction, il faut aussi oser interpeller les commissions d’accueil de loisirs. Expliquer que la viande n’est pas nécessaire à tous les repas et que l’on préfère gagner en produits frais et locaux. Le changement sera lent à se faire du côté des décideurs et des politiques publiques, mais nous n’avons pas le choix : il faut accepter de faire de petits pas.