Penser la psychiatrie à visage humain de demain
Penser la psychiatrie à visage humain de demain
Parmi les professionnels de la psychiatrie, tout le monde connaît Jean Oury comme le fondateur de la clinique de La Borde, mais trop peu savent qu’il s’agissait du plus public des psychiatres privés, comme se plaisait à le dire son ami Jean Ayme, ancien président du Syndicat des psychiatres des hôpitaux, et qu’à ce titre il a contribué puissamment à développer la psychiatrie de secteur consubstantiellement liée à la psychothérapie institutionnelle. Les lecteurs de vst doivent se rappeller qu’il a soutenu Germaine Le Guillant et Georges Daumezon dans la mise en place des stages de formation organisés par les,ceméa, la revue devenant un des outils essentiels de diffusion des pratiques innovantes de la psychiatrie d’aujourd’hui. À un moment où la psychiatrie risque de devenir une branche de la médecine sans spécificité aucune et de glisser vers une pensée scientiste de ses développements, il est extrêmement important de mesurer l’importance que Jean Oury a eue dans l’avènement d’une véritable psychiatrie humanisante. Jean Oury, né en 1924, est psychiatre et psychanalyste, directeur de la clinique de La Borde à Cour-Cheverny en France. En 1947, alors qu’il est en quatrième année de médecine, il assiste au cycle de conférences hebdomadaires de la rue d’Ulm : Ey, Lacan, Bonnafé, Tosquelles… Il hésite entre la recherche en physique-chimie à l’institut Pasteur et la psychiatrie. Ajuriaguerra lui conseille un stage d’interne chez Tosquelles à Saint-Alban, où il arrive le 3 septembre 1947. C’est le début d’une amitié avec Tosquelles qui ne se démentira jamais.