Sept bonnes raisons pour faire de l'astronomie

L'astronomie : un outil pour comprendre le monde et en observer les rythmes comme pour rêver. C'est simple, c'est facile, cela peut même se pratiquer en plein jour et en plus c'est passionnant !
Média secondaire

Pour comprendre notre monde comme la lecture ou les mathématiques

J'ai rencontré l'astrologie, les OVNI, la parapsychologie chez « mes » élèves, « mes » parents, « mes » stagiaires. Quelques idées m'ont été apportées par une longue pratique d'instituteur, de responsable de centres de vacances et d'animateur… Comment repérer une preuve et séparer le vrai du faux ? Si l'on n'explique pas, il n'y a plus de différence entre science et magie. II suffit qu'une vedette des médias affirme un fait pour que le public le croit vrai. On accepte sans mal une certaine dose de mystère, surtout accompagnée d'un vocabulaire scientifique.

Cemea

 

Pour lutter contre l'irrationnel

J'ai cru aux vérités définitives. Je sais qu'il n'y en a plus en science. Mais tout de même, il est des forces, des phénomènes observables, prévisibles et utilisables. L'eau augmente toujours de volume quand elle devient glace : la bouteille qui éclate le prouve.
Que faire contre les pensées magiques et animistes ? II faut entraîner l'enfant à une démarche : observer, mesurer, faire des hypothèses, vérifier, expérimenter, prouver ou douter. L'informer ne suffit pas, il faut le faire agir. Je propose donc des trucs, des bricolages, des jeux, des montages avec des matériels très simples.
Au lieu d'affirmer que le Soleil se lève à l'Est, comme je le faisais, nous avons vérifié et nous découvert que c’était faux 363 jours sur 365. Le saviez-vous ? L’avez-vous vérifié ? Savez-vous aussi qu’un Français sur quatre croit que le Soleil tourne autour de la Terre ?

 

Pour observer des rythmes

Une différence essentielle entre l'institution permanente – école, club, maison de quartier – et celle temporaire  – centre de vacances, CLSH, classe de découverte – c'est que la seconde ne permet pas d'activités longues au cours d'une année ou plus. Or, ce sont ces mesures et constats répétés, phases de la Lune, position du Soleil, déplacements des planètes et des constellations qui suscitent chez l'enfant le plus de questions et le font s'approcher plus vite des rythmes cosmiques, vérités essentielles pour comprendre la mécanique de l'univers. C'est pourquoi, j'ai fait bien plus d'astronomie à l'école qu'en classe de découverte.

 

Parce qu’on peut se passer de matériel sophistiqué

Télescope Célestron, lentille de Barlow, équatorial, écliptique et précession des équinoxes, mots et objets inutiles pour initier et sensibiliser. A l'aide d'instruments rudimentaires comme le merkhet égyptien (nervure de palme et fil à plomb), le gnomon grec (tige verticale), le polos babylonien (cuvette et boule), des baguettes rectilignes, des cercles gradués, les Anciens observaient, notaient, prévoyaient. Leurs prévisions ont été retrouvées sur des stèles mayas, des tablettes assyriennes, des almanachs chinois ou arabes, des catalogues d'astronomes des XVe et XVIesiècles comme ceux de Nicolas Copernic, Tycho Brahé, Johannes Kepler. Avant la première lunette (1609), l'essentiel de la mécanique céleste était découvert. Nos yeux, un calendrier, des ficelles, nos mains comme mesures d'écarts ou d'angles nous révéleront des approximations suffisantes. Après, les enfants, mis en appétit, iront vers l'ouvrage spécialisé, le club d'amateurs et… pourquoi pas, la recherche…

Parce qu’on peut faire de l’astronomie en plein jour et à tout moment

Je ne nie pas que c'est seulement la nuit que nous pourrons admirer la Voie lactée, les satellites de Jupiter ou la nébuleuse d'Andromède mais des constats, des mesures, des montages sont possibles en plein jour. Un article de presse, une conversation, la lecture d'un livre, une information à la télévision, peuvent déclencher des questions, des idées de recherches, de clubs ou de projets. Alors le maître peut donner les moyens d'approcher les réponses : moments de travail personnel, club à heure fixe, rubrique dans le journal de la classe ; tout cela alimenté par des trucs simples, des jeux, des montages.

Parce que c’est facile, actuel et passionnant

Comment faire de l'astro en centre de vacances et de loisirs ou en classe de découverte ? Les enfants ne peuvent pas y vivre des observations longues. Mais nous avons emporté notre matériel sommaire habituel : calendriers, planiciels, jumelles et même la petite lunette fabriquée à l'école ou au centre. Le centre de vacances comme la classe de découverte ont deux avantages indéniables sur l'école. D'abord, les enfants y sont très disponibles ; s'il faut se lever à 5 heures ou se coucher à minuit, ce n'est pas un problème. Ni réveil, ni parents, ni voiture, la chambre est à quelques mètres du lieu d'observation et un pull-over sur un pyjama, ça suffit !

 


Cet article est issu du Dossier 15 des Cahiers de l'animation, L'Astronomie de jour comme de nuit

Cemea

 

 

 

 

« Au lieu de décrire sans expliquer, faisons comprendre ce qu'est la connaissance à travers des phénomènes simples, quelques minutes par jour,

à une heure de grande écoute, où l'on montrerait pourquoi le ciel est bleu ou pourquoi on peut dire que la Terre a quatre milliards et demi d'années... »

                                                                                                                                                                               Jean-Claude Pecker, astrophysicien