Lectures avec les enfants sur les cabanes et les maisons
Il y a les cabanes de notre enfance sous la table du salon ou en plein bois, ou les incroyables reconstitutions des abris préhistoriques à partir de quelques traces dans le sol. Il y a les mythiques « cabanes au Canada », ou celles du fameux Baron perché d’Italo Calvino… on ne se lasse de rien ! Un écho à l’événement artistique participatif bi-annuel la Grande Lessive dont le thème de l’édition 2023 est Ma cabane e(s)t la tienne.
L’occasion de revenir sur un certain nombre d’ouvrages qui mettent au centre cabanes et autres maisons !
Ma maison, de Byron Barton, Ed. L’école des loisirs
Un grand classique, incontournable pour les plus petits, bien connu des enseignants de maternelle qui y trouve tout le lexique de la maison ! Jim présente sa maison et nous en fait faire le tour du propriétaire. Jim, c’est un gros chat roux et tigré. C’est bien connu, nous habitons chez nos chats. Le texte, bref, laisse au dessin toute la place pour apprécier la visite. Couleurs vives, formes aux allures d’animation en pâte à modeler, et humour toujours présent : le chat sur le plan de travail dans la cuisine, vautré sur le lit, arrivée de Jane, présentée comme celle qui le nourrit… petits clins d’œil à tous ceux qui vivent chez leur chat ! La visite commence dans l’arbre du jardin, et c’est là que Jim retourne à la fin de l’histoire. Une maison du bonheur !
Ma maison à moi, de Sarah Zambello, ill. Chiara Raineri, Ed. Rue du monde
Déroutante cette maison ! Elle n’a qu’une seule pièce, les murs sont ridés, elle ne cesse de grandir, le sol peut être mouillé ou piquer les pieds et le plafond change tous les jours… Quand au nombre d’habitants, il est très variable aussi. Rassurez-vous, les illustrations aident à se repérer dans cette maison extraordinaire. Une ode à la Nature et à la maison à la fois, c’était donc possible ? Cet enfant aux pieds nus qui souffle sur un pissenlit vous raconte tout ce qui se passe dans cette drôle de maison, et on aimerait bien aller y déguster, nous aussi quelques biscuits, avec ses amis. Les illustrations au coup de crayon doux et décidé en même temps donnent envie d’être chez soi dehors, de sentir l’herbe mouillée sous ses pieds, ou le souffle du vent nous décoiffer !
La villa nuit, de Guillaume Chauchat, Ed. Biscotto
Ça commence par la recherche d’une chenille : où est-elle passée ? On ne disparait pas comme ça ! Mais peu à peu, c’est tout ce qui est dans la maison qui disparait, nuit après nuit, dans les rêves de Jean. S’il pouvait contrôler ses rêves, est-ce que ce ne serait pas plus simple ? C’est un premier aspect incontournable : une ouverture sur l’interprétation des rêves. Mais si La villa nuit a des allures de la Villa Cavrois de Lille, le traitement de cette petite bande dessinée renvoie immanquablement à Mondrian par l’agencement géométrique et l’utilisation des couleurs rouge, bleu, jaune, vert qui ne sont pas figées aux objets. Un petit album bien intéressant donc pour sa forme comme pour le fond, finalement philosophique et un brin surréaliste, dans lequel rêve et réalité s’entrelacent. Possiblement un album « refuge » pour aider à comprendre les doutes que chacun traverse.
Ma nouvelle maison, de Mélissa Castrillon, Ed. La Martinière Jeunesse
Un coup de cœur pour cet album au format vertical, quasiment sans texte, où tout est raconté par des illustrations merveilleuses aux tons roses. C’est l’histoire d’un déménagement d’une vieille maison à la campagne vers la ville. Fini la cabane en haut de l’arbre, les jeux avec ses amis les escargots, les écureuils et les oiseaux ! Cette petite fille va devoir s’adapter à une nouvelle maison, une nouvelle vie. En s’appuyant sur ce qu’elle aime et sait faire, planter une petite graine, elle va aussi se faire un nouvel ami, un petit voisin. Vivre au cœur de la ville, c’est aussi rencontrer les autres et la diversité du monde. On peut y amener un peu de nature qui va faire revenir papillons et petits oiseaux. De page en page le regard découvre dans les dessins aux traits subtils les éléments de l’histoire : la camionnette du facteur, la lettre qui déclenche le départ, les larmes de l’enfant, la complicité avec son papa… On adore !
Ici et là, les maisons d’Akira, de Claire Ubac, ill. Clotilde Perrin, Ed. Albin Michel Jeunesse. C2 C3
De sa première maison, le ventre de sa maman, à la dernière demeure où Akira finit de choisir ses jours, au bord du fleuve, entouré des siens, c’est toute la vie de cet aventurier au grand cœur qui est rythmée par les différents endroits où il habite. Après la hutte de pêcheurs balayée par la tempête à la maison en torchis qui abrite son enfance, il va connaître les nuits à la belle étoile auprès de son ami colporteur, la froide prison, la jonque au toit tressé de paille, la tente dans le désert… Il rencontre l’amitié, la défiance et l’amour. Les illustrations de la formidable Clothilde Perrin, aux tons bistres fourmillent de détails tendres et gais qui aident à suivre le héros, guident l’imaginaire., et amènent en douceur une réflexion philosophique sur le sens de la vie.
La maison qui fleurit, de Kang-mi Yoon, Ed. Rue du Monde. C1 C2
Dans La maison qui fleurit, les enfants retrouveront la situation du confinement : Obligée de rester enfermée chez elle, la petite fille dessine. Elle construit un immeuble, véritable « terrain de jeu où des fleurs poussent comme par magie ! ». Peu à peu, elle étend le territoire de son imagination à une ville entière où les plantes envahissent l’espace intérieur et extérieur. Et comme elle peut encore dessiner, ce sont toutes les villes du monde qui vont fleurir. Un bel album pour engager sa classe à inventer un monde où les arbres et les fleurs transforment la vie : écologie et urbanisme sont alors au rendez-vous.
Les cabanes de nos grands-parents, de Nicolas Henry, Ed. Actes Sud
Hors du champ de l’édition jeunesse, ce magnifique livre de photo nous fait faire un tour du monde de cabanes de grands-parents. « La cabane comme un théâtre du monde » est son projet de départ : lors de ses voyages, au fil des rencontres, en partant de son propre récit de ses cabanes avec ses grands-parents, se montent des installations, merveilleuses occasions d’échanges entre le voyageur et la famille qui entre dans le projet, mais aussi avec toute la communauté. Cela débouche sur un album très poétique aux photos presque oniriques qui célèbrent la diversité culturelle à travers un lien universel.
La maison aux 100 étages, de Toshio Iwai, Ed. Philippe Picquier
La maison aux 100 étages commence par une mystérieuse lettre qui invite Tochi à monter au sommet de ce bâtiment. Il partage à chaque palier la vie des habitants. Les 10 premiers étages forment la maison des souris, les 10 suivants celle des écureuils, les suivants celle des grenouilles, etc… Au 100ème vit la reine des araignées avec qui Tochi découvre les étoiles. Un livre à compter, imagier s’ouvrant à la verticale, chaque double-page montre 10 étages de la maison en coupe.