Drôles d'oiseaux
Selon une légende amérindienne, les oiseaux seraient des messagers pour les terriens qui le désirent. Pour d’autres, les oiseaux sont des médiateurs entre le ciel et ses divinités, et la terre… La fascination pour cet animal, symbole de liberté et d'omniscience, s’exerce aussi dans les rêves d’ailleurs et de lointain engendrés par les migrateurs. L’absolue poésie des vols d’étourneaux qui, par milliers, évoluent en formant d’étranges nuages mouvants, les fameuses murmurations… Dans l'imaginaire collectif, les oiseaux nous portent vers la liberté et le rêve, avec l’idée d’aller toujours plus haut, plus loin, de se dépasser, se soustraire à la gravité… Donnons des ailes à tous les drôles d’oiseaux !
Et en s'inspirant grandement des propos de La Grande Lessive qui en a fait son thème le 24 octobre 2021 : ne plus faire le pied de grue, ne plus bailler aux corneilles, ne pas attendre d'être ravitaillés par les corbeaux, ne pas pratiquer la politique de l'autruche, car petit à petit l'oiseau fait son nid ! Et même si une hirondelle ne fait pas le printemps et que faute de grives, on mange des merles, personne n'a réellement une cervelle d'oiseau, pas plus qu'une tête de linotte ! Enfin il ne s'agit pas de pousser des cris d'orfraie, d'être fiers comme un paon, ni de se contenter de la roupie de sansonnet. Tout au contraire, il s'agit de se donner des ailes !
Oiseaux : l'histoire se déroule dans une volière de près de 200 oiseaux, réels ou irréels, figés dans une pose de profil à la manière des illustrateurs du XVIIème siècle, et dessinés sur des cahiers d’écoliers. Un album comme une expérimentation graphique qui joue des contrastes, des lignes familières des cahiers, et des couleurs lumineuses. Il amène à interroger les liens entre imaginaire et réalité, et la place du fantastique au quotidien.
Mon oiseau, c’est une balade philosophique et poétique sur les liens entre un enfant et son oiseau. Aspect, sentiments, émotions, conscience de l’être, responsabilité de l’autre, respect… tout en finesse et en douceur sur des illustrations de papiers gouachés découpés. Une parenthèse poétique et philosophique pour les petits.
La révolte des cocottes, un classique incontournable : l’histoire d’une lutte pour l’égalité poules-poulets au sein du poulailler. Les poules en ont assez d'être les seules à nettoyer le nid et à couver, pendant qu'Hadoc le coq et les poulets fanfaronnent et se reposent. Manifestation, grève : il faut que ça change ! Leurs revendications finissent par être entendues. C’est une belle occasion de parler des combats contre les discriminations, mais aussi de permettre aux enfants de comprendre certains faits d’actualité.
Clic et Cloc, c’est l’histoire d’une amitié qui date depuis toujours. Mais le jour où Cloc disparaît, c’est la panique. La recherche de son ami va confronter Clic à son identité. Et lorsqu’il retrouve Cloc heureux de s’amuser avec d’autres oiseaux, comment dépasser la jalousie et le désir d’exclusivité ? Le texte qui joue sur les sonorités et le dessin épuré réservant en général la couleur aux personnages, en font un très joli album pour penser la séparation.
L’esclave qui parlait aux oiseaux raconte la dure histoire de la traite négrière, avec le double prisme de l’amitié et du conte. Mariama retrace pour Alexandre l'histoire de ses ancêtres qui furent enlevés et réduits en esclavage. Comment le père de l’arrière-grand-père du grand-père de son père, qui était un génie, put s’échapper et confier ses yeux à un bel oiseau pour qu’il puisse suivre les siens au-delà des océans et témoigner des violences subies. Les pastels gras colorés de Zaü accompagnent le texte avec une sorte de floutage, et de sobres gravures d’époque complètent les encarts historiques qui aident à comprendre le passé.
Poulorama, encyclopédie des poules : un documentaire très complet pour absolument tout savoir sur cet animal qui fournit un ingrédient de base pour de nombreuses recettes, mais où l’on apprend aussi que les poules aiment la musique, qu’elles peuvent apprendre à compter et jouer au bowling. Richement illustré, cet album est une mine sur les gallinacées.
La malédiction des flamants roses est un voyage au milieu de ces personnages roses, plein de grâce et qui se tiennent en équilibre sur une patte. Malgré le titre, on y trouve aussi une danseuse, un corbeau, un petit chaperon rouge et bien d’autres étranges créatures pour une histoire de flamants roses. Un grand format aux dessins plein d’humour, et qui finit par une invitation à continuer l’histoire.
Oiseaux, merveilles et compagnie : manuel de construction d’oiseaux, avec un ensemble de pièces détachées. Un assortiment à choisir de plumes, becs, corps, queues, pattes, ailes… avant de suivre le notice d’assemblage en 7 étapes. Un formulaire de commande clôt cet ouvrage particulièrement créatif !
Les deux perroquets et la liberté est une fable : un riche marchand possède un perroquet qu’il adore. De tous ses biens, c’est assurément le plus précieux. Il l’apprécie tant qu’il le garde précieusement dans une cage en or. C’est par la ruse et l’amitié que l’animal retrouve un jour la liberté et fait comprendre à son maître que la liberté, c’est bien plus précieux que la nourriture, l’eau et tout l’or du monde.
- Oiseaux, de Jochen Gerner, postface Emanuele Coccia, B42
- Mon oiseau, de Christian Demilly, ill. Marlène Astrié, Grasset
- Clic et Cloc, d’Estelle Billon-Spagnol, Talents Hauts
- La révolte des cocottes, d’Ariel Tariel, ill.Céline Riffard, Talents Hauts
- L’esclave qui parlait aux oiseaux, d’Yves Pinguilly, ill. Zaü, Rue du Monde
- Poulorama, de Barbara Sandri et Francesco Giubilini, ill. Camilla Pintonato, Actes Sud Junior
- La malédiction des flamants roses, d’Alice De Nussy, ill. Janik Coat, Grasset
- Oiseaux, merveilles et compagnie, de Kate Samworth, Actes sud junior
- Les deux perroquets et la liberté, de Rashin Kheirieh, Rue du Monde