Lecture collective : mettre en place une atelier d'arpentage. Parole de militant.e.
Quelle est votre posture quand vous organisez un arpentage ?
Une fois les consignes énoncées, je m’efface pour laisser le groupe et le collectif s’emparer du sujet. D’ailleurs, lorsque je présente l’activité, je demande au groupe si l’un d’entre eux a déjà vécu un arpentage. Dans ce cas, je le laisse expliquer ce qu’il a vécu, pourquoi il a souhaité renouveler l’expérience. Si nécessaire, je complète. Le rôle de l’animateur est de maintenir un cadre sécurisant pour les participants, de rappeler qu’il n’y a pas de bonne manière de lire, qu’on peut déchirer un livre, le corner, écrire dedans, etc. L’important est de ne pas systématiser la pratique, il faut sans cesse s’adapter. Je ne conseille pas d’avoir un déroulé type qui pourrait être trop rigide. Le support utilisé, que ce soit un livre ou une série d’articles par exemple, doit être adapté au temps dont nous disposons, à notre objectif et au public.
Comment se passe la restitution ?
Je propose de faire la restitution sur des affiches. Les participants et participantes peuvent écrire des textes, dessiner, faire des schémas, etc. Mais s’ils ne souhaitent pas se servir du support que je propose et le faire à l’oral, mimer, lire, partager leurs ressentis par exemple, ils sont totalement libres de le faire. Au début de la restitution, je précise toujours que nous ne sommes pas dans la performance, que ce n’est pas un concours de références. Personne n’a lu le livre en totalité donc il faut être vigilant à ce que personne ne s’impose au risque de briser le collectif. Bien sûr, certains sont plus à l’aise à l’oral que d’autres. Je préconise des groupes de trois personnes maximum, ce qui favorise une restitution par le groupe et évite la désignation d’un restituteur.
Comment faire lorsqu’il y a de fortes disparités entre les personnes du groupe ?
C’est d’abord une question de temps. Si le format est trop court et que c’est la course, certaines personnes seront d’autant plus en difficulté. Il est préférable de prendre le temps pour tout le monde. Ensuite, il faut bien choisir le texte en fonction de son niveau de difficulté. Par exemple, si le public est militant et habitué à un certain jargon, on peut choisir un texte très engagé. Si ce n’est pas le cas, on choisira autre chose et on rappellera qu’il ne faut pas hésiter à poser des questions et à chercher les définitions. Aussi, on peut jouer avec la répartition des différents textes en proposant des passages ou des chapitres de tailles variées et en laissant les personnes choisir selon leurs préférences.