Un séjour itinérant équitation
Un camp d’adolescents, qui dans le Vercors partagent un projet équitation, c’est d’abord un groupe vivant au quotidien.
Pour ces jeunes qui avaient l’habitude de monter des chevaux dans des haras, c’était l’occasion d’une perception différente de l’activité équitation dans un autre environnement, avec d’autres paysages et d’autres références.
Vivre ensemble un projet dans un camp d’ados représente une globalité dans laquelle la gestion de la vie quotidienne joue un rôle essentiel, comme participer à l’élaboration des menus ou faire la cuisine à tour de rôle. Des activités qui font partie du projet et amènent ces jeunes à s’organiser et vivre ensemble. Discuter en cuisinant, c’est aussi créer des liens, qui font sens.
S’occuper des chevaux, c’est prendre en compte tout ce qui touche à leur entretien et pas simplement faire un simple bouchonnage après les avoir montés. Les nourrir, nettoyer le fumier, changer la litière font pleinement partie de l’activité.
Des activités peu communes, qui ont soudé le groupe et dans lesquelles les jeunes se sont investis avec plaisir et bonne humeur, dans une ambiance décalée. Une manière de se confronter à un autre univers, mais aussi d’établir un véritable lien aux chevaux en fonction de leurs réalités. S’occuper des chevaux, c’est aussi gérer ce qui concerne les soins.
Une forme de confiance et de prise de responsabilité pour ces adolescents qui ont participé à cette prise en compte globale de l’animal dans son environnement et en fonction de ses besoins multiples.
Mais un projet de randonnée équestre, c’est aussi la somme de nombreux autres moments.
Comme les repas, temps d’échange où l'on entre en relation à partir des activités du séjour et de ce que l'on a vécu, mais qui sont également l'occasion de partager des idées et de réfléchir à d'autres points de vue.
S’organiser pour la vaisselle fait également partie d’une gestion globale de la vie collective, dans laquelle les adolescents sont confrontés à une forme d’autonomie et sont responsables de la globalité de leur fonctionnement.
Un projet randonnée équestre, c’est une organisation en termes de choix d’itinéraires, de lieux de bivouacs… Mais c’est aussi une préparation matérielle.
Ces jeunes avaient l’habitude de centres équestres, avec des références différentes et une conception de l’activité plutôt sportive et tournée vers les concours. La préparation de la randonnée les a amenés à repenser leurs pratiques. Ils ont dû s’entraîner à mener leur cheval sur des chemins de montagne et se sont confrontés à des situations inhabituelles.
Lors d’une randonnée en montagne, les chemins croisent régulièrement des clôtures. Les jeunes ont donc dû s’entraîner à pouvoir les franchir sans descendre de cheval les ouvrir et surtout à les refermer. Une activité technique qui nécessite la maîtrise de sa monture, mais également une découverte et un respect des réalités écologiques locales, dont fait partie le pastoralisme.
La randonnée équestre fut un projet construit, dans lequel les jeunes n’ont pas consommé du cheval, mais où ils ont été partie-prenante à tous les niveaux. Ils ont pu mesurer l’importance de l’organisation, de la préparation, de la prise en compte nécessaire des cavaliers et des animaux, mais aussi des conditions liées au milieu environnant.
Ce projet de randonnée a également amené ces jeunes à coopérer entre eux. Il était nécessaire de pouvoir compter les uns sur les autres pour vivre tous ces moments parfois complexes.
Une coopération qui ne se décrète pas mais se construit par la vie en collectivité, la gestion du quotidien, parfois la régulation de petits conflits et par des activités auxquelles les jeunes participent ensemble.
Tous les moments informels dans lesquels les jeunes ont eu l’occasion de se retrouver, de discuter, de s’amuser et de bâtir des relations ont permis de donner toute sa valeur humaine et éducative à ce projet de randonnée équestre.