Retour « samson »

Spectacle de Brett Bailey, en anglais, xhosa et zoulou. Huit jeunes lycéens, le retour se déroule en trois parties sous la houlette de deux animatrices Elena et Elsa.
Média secondaire

Photo : Samson, Brett Bailey, 2020 © Nicky Newman

La première partie requiert un téléphone portable et des écouteurs ; il y s’agit de s’échanger des musiques qu’on écoute lorsqu’on a tel ou tel sentiment ; des duos se forment , les musiques sont diffusées, et puis de nouveaux duos naissent et s’évanouissent. Oreilles et voix sont en éveil. c’est un retour sensible original et le processus se fait concept. Il y a des interrogations, du partage, des explications, des questionnements qui sont de l’ordre de l’intime et que chacun ·e dévoile à un degré qu’il se choisit. Parfois la musique s’échappe des écouteurs et vient mordre l’espace, le territoire sonore où le collectif peut en saisir des bribes. Il n’est pas si facile de garder pour soi un air qui nous ravit et puis de donner à entendre un air qui est notre madeleine lorsqu’on a un coup de blues. D’un côté on lâche la bête fauve musicale, de l’autre on garde pour soi un trésor qui apaise. On est dans un silence partagé comme un son, à deux, on est si proches mais si lointains, si éloignés l’un de l’autre alors qu’on pourrait se toucher. Un monde commun réunit et en même temps sépare.

Cette expérience captive les adolescent·e·s.

La seconde propose de se placer sur un curseur qui va de tropical à arctique, sur lequel il va falloir déplacer sa chaise en fonction de son avis par rapport aux cinq items suivants.

  • Costumes
  • Langues
  • Vidéo
  • Références historiques
  • Musique

Il apparaît très vite qu’une seule personne n’a pas apprécié ce spectacle et que les autres ont tous et toutes à des degrés divers mais proches pris du plaisir à assister à celui-ci. Les impressions sont franches et sauf pour un item (la vidéo, qui divise) les retours sont globalement unanimes. Et la musique exacerbe les positions (l’un veut se jeter par la fenêtre alors qu’un autre sort de la salle tellement pour l’un c’était insupportable, tellement pour l’autre c’était le summum de la magnificence.)

Enfin, le troisième temps voit des mots découpés être dispersés sur les tables et chacun·e doit en choisir cinq et les disposer sur une feuille puis les mettre en lien (flèches, texte…). Le groupe dans son ensemble se prête au jeu avec engouement, désinvolture ou dérision. Puis les feuilles sont exposées. Elles rendent compte de ressentis textuels très divers.

Un vrai moment convivial et qui donne une belle idée de comment chacun·e s’est emparé·e du spectacle à son niveau personnel de spectateur ou de spectatrice. Ces activités ont été les déclencheurs de retours sensibles et sincères.

Le choix opéré par les animatrices a permis l’extériorisation de ceux-ci et leur mutualisation.