Préparation de « de toute façon, j’ai très peu de souvenirs »
En arrivant dans la roseraie, une dame s’exclame « il n’y a pas beaucoup de soleil dans cette cerisaie, j’allais dire »
L’atmosphère est installée, les gens sont détendus.
Pas mal d’humour dans les expressions
Agathe déroule son échauffement tranquille, et les neuf mercenaires (j’allais dire) s’exécutent sans barguigner. Et ce jusqu’au bâillement qui clôt ce temps d’échauffement (ils et elles ont eu froid à la cerisaigre, encore un bon mot). Pas tout à fait, il faut encore dégouliner le corps jusqu’à la mollesse pour finir. L’échauffement est presque terminé.
Elle demande au groupe de faire comme si il s’agissait d’une nouvelle promo de l’ENSATT (École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre), en lien avec les comédien·ne·s du spectacle qui a lieu tout à l’heure au gymnase du Lycée St joseph et dont il est question dans cet atelier.
Tout le monde sur le plateau qu’il faut équilibrer en se plaçant dans l’espace tout en marchant en fonction des autres qui se déplacent aussi. De l’envie, de l’entrain, de l’humour. Ce groupe qui donnait l’impression d’être un bloc d’intellos coincé·e·s dévoile une autre facette et les personnes qui le composent de véritables boute-en-train, respectueux des consignes et partants pour jouer le jeu.
Et la séance continue de se dérouler sans accroc : dire des répliques célèbres de diverses manières, tenter de trouver de quelles pièces elles sont tirées, il y a de vraies découvertes.
Dans la deuxième partie Hélène (enseignante et militante aux Ceméa dans le Grand Est) propose à chacun et chacune un exercice d’écriture qui consiste avec la même trame pour tous et toutes à inventer une histoire en remplaçant des passages rayés en cherchant au maximum le décalage. Le texte de départ est une présentation de la démarche du spectacle : « de toute façon, j’ai très peu de souvenirs » auquel le groupe va assister un peu plus tard.
Ici aussi chacun·e se lance dans l’écriture, seul le mistral participe du silence qui règne en le troublant légèrement. L’application est perceptible, y compris chez les animatrices qui s’exécutent également. Lors du partage qui valorise les écrits, il y a de belle surprises et l’humour est toujours présent. C’est un expérience réussie avec des textes inventifs et une participation qui ne s’est jamais démentie. Comme tout le monde n’a pas eu le temps de lire sa production, Hélène invite les personnes à se retrouver le soir au repas pour terminer la socialisation des textes.
La mise en activité présente sous un nouveau jour des personnes qui donnaient l’impression d’être venues non pour vivre des vacances mais plutôt pour bouffer du théâtre. Et dans le cadre de cet atelier elles se sont montrées sous un autre jour et ont pris un réel plaisir à s’adonner à des activités d’expression.