Éducation à la parentalité à Mayotte (1/5)

Pour soutenir des débats, une série d’une dizaine de fictions courtes tournées avec les habitants sur la thématique de la vie quotidienne
Média secondaire

Chaque film, d’une durée moyenne de 3 mn, est un support de questionnement, de débat, d’échanges sur le thème de la parentalité. Nous les avons regroupés dans plusieurs fiches ressources en fonction de grandes thématiques. Vous pouvez les retrouver dans Yakamédia : A propos de la relation éducative ; de l’autorité ; de la notion d’autonomie ; de la transmission et des apprentissages.

Dans le cadre d’un vaste projet d’éducation à la parentalité, les Ceméa de Mayotte ont réalisé plus de 50 films de fiction courte avec les habitants. Les thématiques sont issues des ateliers menés dans le cadre de l’école des parents mis en place sur l’ensemble du département. Ces films ont été diffusés sur le réseau Mayotte Première (RFO Mayotte), juste avant le JT le soir, en langue locale le Shimaoré. Ils ont été vus par un très large public, d’autant plus que face à leur succès et à leur intérêt toujours d’actualité, Mayotte Première les a rediffusées plusieurs fois. Cette série de films a pour objectif d’aborder les différentes problématiques que rencontrent les parents dans l’éducation des enfants.

Pour en savoir plus sur le projet

Le projet consiste à former à la fonction parentale des parents Mahorais d’enfants scolarisés ou non. Ces formations sont prévues en Français, en Shimaoré et en Shibouchi suivant les nécessités. On sait que, malheureusement, une grande partie de ce public maîtrise mal (ou pas) le français. Elles se déroulent en s’appuyant sur un espace qui permette relations et échanges entre parents, une démarche qui favorise la compréhension parents-enfants, et un temps concourant à rapprocher les parents et l’école, lieu de vie de leurs enfants.

Les objectifs du projet sont de donner aux parents des clés de compréhension autour du développement de l’enfant, de responsabiliser, clarifier le rôle des parents, de parler d’autorité et d’améliorer la confiance des parents en valorisant leur rôle de passeur d’identité (histoire familiale et valeurs).

Cette action vise à améliorer la réussite scolaire des enfants, l’intégration sociale à une société en mutation, le dialogue intergénérationnel, et la citoyenneté active des parents et de leurs enfants. Les contenus de la formation sont conduits par le biais de discussions, projections de situations problématiques (films, power points, diaporamas,…), contenus magistraux appuyés par des exemples du quotidien et des témoignages identifiés lors de rencontres avec les parents dans les établissements scolaires (travail préparatoire en cours depuis un an) autour des thèmes suivants : échec scolaire, désobéissance et incivilités, les ‘‘enfants du juge’’, les droits de l’enfant.

Sont traitées ainsi les questions suivantes : le développement de l’enfant, les besoins de l’enfant, le développement de l’enfant mahorais dans sa société traditionnelle et dans le modèle républicain, l’éducation, les acteurs de l’éducation dans le village, la santé, l’hygiène, l’alimentation, les rythmes de vie, les rythmes scolaires, les parents, le rôle dans l’éducation de l’enfant, les droits, les devoirs des enfants, les droits, les devoirs des parents, les conditions de réussite scolaire…

.Ces actions ont accueilli chaque année plus de 250 participants dont majoritairement des femmes. Le projet s’inscrit dans le cadre des Actions Educatives Familiales et l’action Education à la Parentalité menée par les Ceméa de Mayotte. C’est une action soutenue par la DTEFP dans son programme d’alphabétisation et de lutte contre l’illettrisme. Les partenaires clés et actifs de terrain sur les animations sont nombreux : les présidents d’associations de parents d’élèves, les parents, des villageois, les directeurs d’écoles, les chefs de projets CUCS, les chefs de projets et les référents des Ceméa, le personnel non enseignant des collèges et lycées…

Les contenus abordés, selon les ateliers, ont également permis à bon nombre de parents d’avoir une certaine autonomie dans les démarches demandant l’usage de la langue française : lire une facture, se présenter, savoir répondre en donnant le nom et prénom, écrire et lire des renseignements sur leur identité.

Il a été noté qu’au cours de la formation, les parents ont pu acquérir certains comportements positifs par rapport à leurs activités de la vie quotidienne. Ils sont plus interrogatifs et ont acquis une certaine mobilité intellectuelle. En plus de l’apprentissage de la langue française, les formateurs des Ceméa de Mayotte ont pu faire prendre conscience aux parents de l’intérêt d’assurer leur fonction parentale.