Avec les jeux paradoxaux, nous pouvons travailler à la fois le développement des potentialités de chaque personne et la qualité des relations entre ces personnes.
Comment se passent les jeux paradoxaux ?
3 Questions à Charline Ramaugé, propos recueillis par Laurent Bellenguez.
Charline Ramaugé est formatrice BPJEPS Activités physiques pour tous et toutes (APT) et militante des Ceméa.
Média secondaire
Pourquoi jouer à des jeux paradoxaux?
Les jeux paradoxaux apportent une complexité supplémentaire par rapport aux autres jeux. En équipe, comme dans les Trois camps, ils permettent l’incertitude quant à la finalité du jeu. Et en individuel, comme dans La balle assise, ils créent une ambiguïté dans la prise de décision dans le jeu: « avec qui je m’allie, est-ce que je joue seule, est-ce que je trahis mon alliance ? » Ce qui me semble intéressant avec les jeux paradoxaux, c’est qu’ils amènent de nouvelles manières de jouer, des stratégies différentes de celles que l’on observe dans le sport ou les jeux symétriques car les relations de partenaires et d’adversaires ne sont pas définies à l’avance. Dans les jeux paradoxaux, elles peuvent changer.
Comment les utilises-tu?
Ils peuvent se jouer très vite en début de stage ou de séjour car ils sortent les pratiquants de leurs habitudes. Cela amène une certaine dynamique dans les temps de jeux, notamment en mettant les joueurs et les joueuses sur un pied d’égalité. Ces jeux sont en effet tous accessibles d’un point de vue technique et ils permettent donc à tous et toutes d’oser agir et s’exprimer, de faire des choix et de prendre des décisions. Avec les jeux paradoxaux, nous pouvons travailler à la fois le développement des potentialités de chaque personne et la qualité des relations entre ces personnes.
Que faut-il savoir pour animer ces jeux?
Il faut déjà avoir soi-même joué à un jeu paradoxal avant d’en animer car il est important de s’attendre à avoir des retours négatifs et des frustrations de la part de stagiaires. En effet, il n’y a parfois pas de fin ou de « vainqueur » dans les jeux paradoxaux ! Cela déstabilise souvent les joueuses et joueurs novices. Quand on pratique aussi un sport, on est généralement mis en difficulté dans les jeux paradoxaux, car on ne sera pas le centre de l’attention. C’est une étape à dépasser et notre rôle est alors d’aider des personnes qui ont souvent été habituées à des compétitions surtout excluantes, à prendre de nouveaux repères.
Laurent Bellenguez et Pierre Parlebas présentent le concept de jeu paradoxal dans le numéro 592 de la revue Vers l'Éducation Nouvelle
Les jeux paradoxaux dans les fichiers des Ceméa
Certain·es joueuses et joueurs sont à la fois et en même temps partenaires et adversaires : la relation entre eux est ambivalente, ce qui présente un aspect déconcertant.
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