Quand les dirigeants des institutions d'aujourd'hui doivent apprendre à parler deux langues

Les structures de notre secteur sont de plus en plus instrumentalisés par une multitude de contraintes de nature administrative. Procédures, normes, contrôles, démarches qualité, évaluations viennent envahir l’espace de la clinique et de la pensée
Média secondaire

Les dirigeants et les cadres sont en première ligne, c’est par eux que la consigne s’impose par voie hiérarchique, alors que sur le terrain le temps manque et que les problématiques dont ils ont la charge les inciteraient à chercher et à construire d’autres modèles. Dans les institutions du secteur social et médico-social, les positions adoptées par les dirigeants face à cette normalisation sont très différentes et, nous le verrons, elles ne sont pas étrangères à l’évolution des rapports de pouvoir, qui eux aussi cavalent dans des escalades inquiétantes.

Plus que le contrôle en lui-même, c’est sa forme, son idéologie et son référentiel qui deviennent plus questionnants. Au-delà, il est question de mode de pensée, de conception, et donc de normalisation des institutions. L’État, dont on ne sait plus où s’arrêtent ses prérogatives – ni finalement sur quelle légitimité il construit lois, circulaires et règlements –, l’État s’impose plus que jamais dans tout, dans les rapports sociaux, dans l’éducatif, dans le soin, dans les cuisines, dans le rapport aux enfants et aux familles et, bien sûr, au cœur des dispositifs institutionnels eux-mêmes, dans leurs formes et leurs structures, dans les modalités de leur gestion, de leur création, de leur devenir.

Il conviendrait d’analyser le pourquoi historique de cette instrumentalisation, d’en comprendre les rouages et les places que chaque acteur y a tenues, ou n’a pas été en mesure d’y tenir. Plus une association est importante, plus elle devient un acteur fort, mais plus elle est grosse, plus elle est contrainte à de la normalisation transversale (...)

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