LA MÉDIATHÈQUE ÉDUC’ACTIVE DES CEMÉA

Des rythmes pour grandir

Conjuguer animer, verbe d’action, au futur pour les enfants, c’est une condition sine qua non de la qualité des conditions de leurs apprentissages et de leur réussite dans la conquête de l’autonomie. Cela passe par le maintien de la semaine de 4,5 jours.
Média secondaire

L’importance de la co-éducation (qui demande aux acteurs et actrices une autre manière de travailler ensemble), la réalité des territoires ainsi que l’attention portée aux plus défavorisé·e·s conduisent à une évidence : le retour à la semaine de 4 jours est une hérésie qui nie tous les aspects cités plus haut. Les enfants pour apprendre ont besoin de tous les temps de l’éducation. C’est à ce prix et seulement à ce prix que le pari de la réforme des rythmes sera gagné.

L'éducation des enfants est l’affaire de tous et de toutes. Le retour à la semaine de 4,5 jours a eu des impacts positifs sur l’éducation des enfants de notre pays. Pour autant, nous avons conscience que la réforme a été mise en œuvre de façon différente, et que par endroit elle n’a pas encore eu les effets attendus. Depuis la rentrée scolaire 2017, un certain nombre de communes ont proposé une organisation scolaire sur une semaine de quatre jours sans réelles évaluations de la réforme précédente. Il est vrai, et nous l’avons déjà dit, que certains reproches attribués à cette réforme sont réels – la possibilité de libérer un vendredi après-midi sans raison valable, l’écart entre les collectivités, certaines activités n’étant pas de qualité, à certains endroits une sur-sollicitation, ailleurs de l’activisme... Cependant, il nous semble qu’elle a apporté plus d’éléments positifs que négatifs. C’est pourquoi nous soutenons les collectivités souhaitant maintenir une semaine d’école à 4,5 jours.

Les quatre jours d’école défavorisent ceux qui sont déjà défavorisés // Les « bons » élèves réussissent quelle que soit l’organisation pédagogique proposée. Les élèves en « difficulté » scolaire ont besoin de régularité et d’avoir le moins de coupure possible avec l’école.

Tenir compte de l’ensemble des temps sociaux // Lorsque l’on parle de la semaine de quatre jours ou de 4,5 jours, on ne parle que de l’école ; alors qu’il faudrait parler plus globalement des temps sociaux. La semaine de 4,5 jours a permis à de nombreuses femmes de (re) travailler le mercredi.

Prendre en compte la globalité des temps de vie d’un enfant // Un enfant passe 10% d’une année à l’école, 42% à dormir et 48% dans d’autres espaces : famille, centre de loisirs, colos, cantines, sports. Il faut sans cesse penser les articulations de ces espaces.

Maintenir une égalité pour tous // Les activités pédagogiques proposées, dans le cadre de la semaine de 4,5 jours, ont permis à de nombreux enfants de pratiquer de nouvelles activités, notamment ceux dont les parents sont en difficulté financière.

Faire évoluer les pratiques professionnelles // Il ne faudrait pas passer à côté de l’opportunité de mettre en relation plus permanente les différents acteurs qui interviennent dans et autour de l’école. Cela passe par la formation des enseignants.

Prendre en compte le temps, les temps // Le temps de l’éducation n’est pas le même que celui de l’action politique ou de la communication. Les enfants ont besoin de tous les temps pour apprendre: à l’école, en famille et dans tous les temps d’accueils et d’activités.

Renforcer la qualité par la complémentarité éducative // La dynamique des Pedt (Projet Éducatif Territorial) a participé au renforcement ou à la mise en œuvre de la cohérence entre les différents acteurs éducatifs ainsi qu’à leur complémentarité. Elle a permis la rencontre de plusieurs métiers.

Tout ne se joue pas dans l’école // Tout ne peut pas être confié aux enseignants. Les apprentissages se font dans différents lieux et au travers de différents parcours culturels, sportifs, citoyens... L’éducation est globale.

La question des territoires : ruralité – montagne – ville // L’organisation d’activités périscolaires de qualité ne peut se penser et se mettre en œuvre de la même manière sur l’ensemble du territoire hexagonal et des territoires d’outre-mer.

Renforcer la professionnalisation des acteurs // Le passage à la semaine des 4,5 jours a permis à de nombreuses communes de mesurer l’importance de la formation des animateurs intervenant dans et autour de l’école pour proposer des animations de qualité.

La fatigue, un débat plus complexe // Effets ou prétextes ? Les travaux de nombreux chronobiologistes ont montré que ce n’est pas tant la semaine de 4,5 jours qui est fatigante que l’organisation de la journée et du trimestre.

Favoriser l’école, comme lieu de vie // Le passage à la semaine des 4,5 jours a fait en sorte que l’école ne soit plus uniquement le lieu des apprentissages scolaires mais un réel espace d’éducation globale.