LA MÉDIATHÈQUE ÉDUC’ACTIVE DES CEMÉA

Carnet de voyage

Garder trace d'un séjour, par des textes, des photos ou des dessins. Les souvenirs de chacun deviennent alors marques d'un apprentissage au service du collectif
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Média secondaire

Les séjours internationaux se développent. Les objectifs sont multiples, les formes de séjours également. Se posent également de façon continue la question de la trace, de la mémoire de ces séjours de ces rencontres. Le carnet de voyage semble être une piste intéressante à creuser.

Présentation du séjour

Cet échange s’est fait entre vingt-cinq jeunes de cinq pays (La République Tchèque, la Slovaquie, l’Espagne, l’Italie et la France) pendant quinze jours. Les objets de cette rencontre étaient l’éducation à l’environnement et la sensibilisation au développement durable. Pour ce faire, l’équipe internationale s’est appuyée sur la gestion de la vie quotidienne : tri des déchets, déplacements en vélo quand c’est possible, activités de découverte de l’environnement jurassien, débat à partir de l’exposition de Yann Arthus-Bertrand. Cette action s’est déroulée dans une commune du Parc du Haut-Jura à Gellin en collaboration avec la maison de la Réserve de Remoray. Un carnet de voyage va être imprimé et permettra à chacun de garder un souvenir des activités de l’échange et une trace des débats engagés.

 

Présentation du carnet

L’idée du carnet est née lors de la conception du projet car nous avions envie de garder une trace du séjour. Nous imaginions un document qui soit à la fois un souvenir pour les participants au projet et un support pour l’extérieur afin de montrer ce que peuvent être nos séjours. L’équipe internationale des encadrants avait en tête un document collectif, géré de manière démocratique. Lors de la demande de subvention au programme Jeunesse en Action, nous avons demandé un financement pour ce carnet.

Suite à la réponse positive du financeur, nous avons travaillé avec une jeune graphiste, que j’accompagne dans son projet de volontariat européen sur la maquette du carnet. Nous souhaitions avoir un cadre général dans lequel chacun puisse apporter sa contribution. Le document a été présenté au début de l’échange.

En effet, l’écriture se faisait dans les moments libres de la journée. Toute personne qui en avait envie faisait un petit texte et le posait dans une enveloppe collée au mur à cet effet. Un animateur recueillait, centralisait les textes. Certaines personnes écrivaient beaucoup et d’autres pas du tout. Nous avons donc posé des moments d’écriture formelle de manière à ce que chacun puisse se retrouver dans le carnet.

Ces moments pouvaient avoir des supports comme des jeux d’écriture (Je me souviens, mon moment préféré, mes souvenirs par rapport à une photo) ou des temps de bilan des journées écoulées.

Finalement, la participation des personnes n’a pas été comme on l’imaginait. Certains ont écrit, d’autres ont fait des photos, d’autres des dessins, d’autres ont tapé les textes. Nous avons pris beaucoup de temps pour choisir les contributions. À la fin du séjour, nous avons organisé une lecture collective globale de manière à ce que les écrits devant figurer dans le carnet final soient choisis par le plus grand nombre. Après l’échange, plusieurs personnes de l’équipe française se sont retrouvées pour mettre en forme les articles à partir de la sélection, choisir les photos correspondantes et faire les corrections. Ce carnet a représenté beaucoup plus de travail que nous imaginions. Notamment après le séjour ce qui rend difficile la mobilisation de l’équipe internationale.


Du carnet au site


Nous pensions que le carnet se ferait dans des moments informels et finalement il a demandé un grand investissement de la part de chacun. Nous avons voulu poursuivre deux objectifs : constituer un document de souvenirs pour les participants et élaborer un document de communication extérieure. Ce double choix et l’acceptation d’un financement nous ont placés devant une obligation de résultat. Aujourd’hui nous sommes très satisfaits du carnet final mais nous reconnaissons que cela nous a demandé beaucoup d’énergie. Les financeurs (programmes européens), les organisateurs de séjours sont très demandeurs de ce type de documents. Un carnet de voyage prendre différentes formes (document personnel ou collectif, recueil papier ou fichier numérique) et différentes fonctions : compiler les éléments retraçant des moments personnels importants de son séjour, échanger dans un document collectif sur son ressenti, donner un témoignage personnel, rendre compte de ce qui se passe… Du carnet de voyage intime au site officiel d’un organisateur, il y a tout un monde de carnets. Il convient de choisir le document adapté à nos objectifs et à nos moyens en terme de temps, de personnes, d’investissement. À l’heure où la lisibilité et l’évaluation sont omniprésentes, il conviendrait de mettre en commun nos expériences empiriques, recenser les documents possibles et affiner une démarche d’éducation nouvelle au service d’un échange international ou d’un séjour de vacances.


Cet article est issu du Dossier 17 des Cahiers de l'animation, Séjours à l'étranger