LA MÉDIATHÈQUE ÉDUC’ACTIVE DES CEMÉA

Lycée St Joseph, rue du portail Magnanen, Avignon

Pendant le festival, cet espace c’est l’agora, la place publique, le lieu des palabres sous les arbres de la cour, et il y en a des arbres. Et il y en a des palabres.
Média secondaire

Il se passe toujours quelque chose dans ce creuset où on refait non pas le match mais le monde du théâtre. Le bar vend des boissons à prix coûtant, et ça permet de se rafraîchir le gosier après un spectacle et de débriefer à chaud, de se tenir au courant de l’actualité du festival.

Ça et là des affiches présentent des spectacles, un peu plus loin il y a des flyers du off avec des critiques de spectacles déjà vus qui donnent ou pas envie d’y aller, des tables pour déjeuner.

Des rires fusent, ici quelques applaudissements, ailleurs autour d’un café un concert de conciliabules et là-bas un air de saxo.

Ça va ça vient, ça circule ça péristyle ça parle ça se parle ça se dit ça ne se dit pas aussi, on ne sait pas toujours qui est qui sauf ceux et celles qui se connaissent déjà, ce sont comme des buissons de rencontres, des taillis de relations, des sous-bois d’échanges, parfois un geste, un regard suffisent, c’est comme toutes les premières fois, il y a l’attrait réservé et un enthousiasme à freiner.

On dirait un iceberg vivant et mouvant…

La cour a un aspect cour des miracles, avec son côté saltimbanque, ce serait peut-être St Hasard (« je pense que si j’ouvre le dictionnaire et que je tombe sur le mot miracle c’est un hasard, et que si je tombe sur le mot hasard c’est un miracle » disait Hervé le Tellier dans son bouquin « les amnésiques n’ont rien vécu d’inoubliable »). Même s’il est peu question de hasard dans le possible des rencontres dans cet espace où le cadre invite à échanger.

L’accueil est fluide et les personnes qui arrivent sont reçues comme des hôtes d’importance qu’elles sont d’ailleurs. Il règne dans ce lieu une sérénité de bon aloi où chacun·e vaque et sait où et quoi vaquer. C’est réglé comme du papier à musique. Des têtes connues, d’autres qui le deviendront, certaines déjà croisées et les dernières qu’on ne verra qu’une fois sans doute. Il se passe toujours quelque chose dans la cour St Hasard.

Des gouttes en pointillés et des larmes de vent caressent les épaules et les bras, mais ça ne dure pas.