LA MÉDIATHÈQUE ÉDUC’ACTIVE DES CEMÉA

Atelier prépa pour « la cerisaie »

Ce temps de préparation pour la pièce d’Anton Tchékov doit permettre à chaque personne de se faire une idée de l’ambiance du spectacle auquel elle assistera.
Média secondaire

Le groupe est hétérogène avec des jeunes et des moins jeunes

Pour l’approche sensible, trois temps sont proposés :

  • Présentation des liens entre les personnages
  • Photo-langage, quelle photo symbolise le mieux pour moi le changement ?
  • Chacun sa chaise, quoi en faire avec les autres ?

Dans le premier temps

Laurence énonce les personnages principaux et leurs liens de parenté, ou amoureux et demande à des festivalier·lières de prendre le rôle d’un·e des personnages. Le cadre est posé, le décor planté. Et des participant·e·s se prêtent de bonne grâce à cet exercice.

Si au début les plus jeunes font la gueule, au fil des minutes ils et elles se dérident et participent pleinement aux entrées proposées. 

Deuxième temps

De nombreuses images sont disposées sur les tables et il s’agit pour chacun·e des participant·e·s de choisir celle qui symbolise le mieux la question du changement. En 5 minutes tout le monde a trouvé sa photo et on se divise en trois groupes où chacun·e présente sa photo et argumente son choix. Qui choisit une chute, qui une clé, qui une métamorphose, qui un truc pépère (parce que avant que ça change, il faut bien que ça soit pareil et pas satisfaisant). Qui encore une situation de rupture (avec des étapes), un jeune a choisi l’idée de l’argent : « avec l’argent on peut devenir ce qu’on veut, ça change forcément quelqu’un·e d’avoir de la maille ». Se dessine une querelle anciens/modernes en l’état vaine puisqu’il ne s’agit pas du sujet même si quelqu’un fait remarquer justement que dans la cerisaie le changement est provoqué par une question d’argent. Une dernière intervention parle du changement à travers l’histoire (par le biais de l’esclavage, de la hiérarchie…).

Ce temps a permis à chacun et chacune de s’échauffer quant à une des principales thématiques de la pièce, même s’il aurait demandé à durer un peu plus longtemps.

Troisième temps

Le collectif se reforme et chacun·e prend une chaise et doit aller s’installer dans un espace délimité en essayant de se répartir pour occuper chaque zone de l’espace donné. Il suffit d’évoluer lentement et de placer sa chaise sur le plateau dévolu au jeu pour s’y asseoir et ainsi marquer, en quelque sorte, son territoire. Puis au top chacun·e se déplace (sans parler) avec sa chaise, il·elle la porte à sa convenance. Plusieurs tempos sont donnés et la consigne qu’il ne faut toucher personne.ensuite il est question d’utiliser sa chaise d’une façon décalée.

Puis on se retrouve par trois et chaque groupe fait une proposition, avec quelques regards qui évaluent l’existant (qui est où et qui me ressemble, qui je connais, qui j’ai envie de connaître) les gens jouent le jeu, l’osmose prend forme. Puis retour au grand groupe et d’une manière aléatoire se retrouver par six pour réfléchir à une performance en trois étapes, trois images, photographies successives pouvant être reliées par des chorégraphies :

  • Avant le changement
  • Changement
  • Après le changement

Précision est apportée sur le fait qu’il n’y a pas d’enjeu, les chaises peuvent seules être agencées, les personnes peuvent se mêler au jeu. Chaque groupe est constitué de membres de parcours différents. C’est le projet de la maison, celui de la mixité des publics et ça fonctionne pleinement, du tonnerre de miaou, ça argumente sévère. Les installations prennent des formes différentes et les négociations sont âpres, on peut constater que les jeunes ont des facilités à donner leur avis, écouté·e·s par les plus âgé·e·s et ceux·celles-ci prennent toute leur place. Le pli est pris, les groupes sont prêts, c’est l’heure des derniers réglages. La scène est ouverte, six petites scènes proposent chacune une performance différente.

Dans beaucoup de groupes le mot CHAOS est prononcé par la voix mais physiquement également. Mais il ne se matérialise pas de ma même manière dans les saynètes jouées. Une vraie réussite qui a permis d’aborder les thématiques principales du spectacle joué sur la scène, le plateau de la cour d’honneur du palais des papes.

Des méthodes d’éducation active, au service d’une prépa de spectacle.