Festival du Film d’Education de Bruxelles : bien plus qu’un festival ?

Pour sa 3e édition, le FFE de Bruxelles a une nouvelle fois revendiqué sa volonté de mêler cinéma et éducation permanente, mettre la culture au coeur d’un évènement public tout en portant une multiplicité de regards sur l’éducation et donc, immanquablement, sur la société !
Média secondaire

Du 12 au 16 mars 2019, dans la commune d’Ixelles, l’écrin de velours rouge qu’est le Théâtre Mercelis a ouvert ses portes au Festival du Film d’Éducation de Bruxelles pour mettre l’accent sur la convergence des luttes ! Pendant 5 jours le festival a proposé au public de partir à la rencontre de personnages authentiques au cœur de films de fiction, d’animation ou de documentaires. Les projections étaient généralement suivies d’un débat, invitation à (se) questionner, échanger, créer des liens. Finalement ne serait-ce pas là l’un des rôles de la culture de réussir à tricoter du lien social pour, in fine, ré-enchanter la société, la transformer, collectivement ?

Via de nombreuses projections, des rencontres avec des réalisateur-trice-s, des échanges et débats avec des acteur-trice-s de l’éducation, du monde associatif ou non, mais aussi des citoyen-ne-s, le FFE de Bruxelles a souhaité mettre l'éducation - à l'école, aux questions migratoires, à la solidarité, à la lutte contre les inégalités, à la question du genre, à la citoyenneté, aux luttes sociales, à la liberté, à la rêverie aussi… - au cœur d'une véritable réflexion.

Un festival accueilli par le département de la Culture de la commune d’Ixelles.

 

La culture est multiple, à la fois vivace, rayonnante, dérangeante aussi. Pas toujours simple à définir, elle recèle ainsi de nombreuses facettes. Elle permet à la fois de (se) construire et de déconstruire une pensée, une réflexion, un acquis. Elle stimule l’imagination et nous bouscule aussi parfois, elle peut nous émouvoir, nous faire enrager, nous aider à (nous) questionner… En fait, la culture est… sans limites.

 

A l’occasion de cette 3e édition du FFE, nous avons rencontré Kelountang Ndiaye, échevin (conseillé communal) de la Culture de la Commune d’Ixelles, et nous avons notamment échangé sur les liens entre culture et éducation. La culture, en tant que levier d’émancipation peut-elle parler d’éducation ?

 

Mais la culture - ou les cultures - doivent alors veiller à rester accessibles à toutes et tous. Pour cela le cinéma semble «un choix pertinent» comme nous l’explique Delphine Cugnon du Service de la Culture de la Commune d’Ixelles.

Une idée renforcée par Kelountang Ndiaye.

Au FFE de Bruxelles, après les projections, on prend donc le temps de parler du film. Avec un public particulièrement hétérogène (élèves et professeur-e-s, étudiant-e-s, enseignant-e-s en devenir, travailleur-euse-s, demandeur-euse-s d’emploi, retraité-e-s, citoyen-ne-s), cet évènement est ouvert à toutes et tous, de 7 à 107 ans et souhaite mélanger les publics et susciter des échanges parfois improbables. Il propose alors un autre rapport à la culture, en invitant à l’échange, à la discussion, le festival offre bien plus qu’une simple culture du « divertissement ».

 

C’est une véritable parenthèse qui est proposée pour comprendre et s’interroger sur le monde qu’on veut construire, la société qu’on souhaite laisser aux jeunes générations.

« Atelier de conversation » « Ne pas nous déranger nous sommes en séance », « Même qu’on naît imbattable !», « Tous au Larzac », « Deux cancres », « Section professionnelle », « L’accord du pluriel », « Volontaire » ... Autant de films aux thématiques diverses. C’est le reportage « de Charybde en Scylla » et le film « Illégal » qui ont notamment ouvert le festival avec une soirée consacrée à la question migratoire et à ses enjeux, un sujet bouillonnant d’actualités.

Rendez-vous du 10 au 14 mars 2020 pour une 4e édition exceptionnelle faite de véritables espaces de rencontres, au croisement de regards et de façons de penser l’éducation et avec elle, la société.