Les activités "brise-glace" pour faire connaissance, décryptage

Au début, dans un groupe, personne ne se connaît. L’ambiance peut être un peu froide et un silence maladroit s’installe parfois. Des activités dites de « briseglace » réchauffent l’ambiance, rassemblent et invitent à coopérer.
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Les activités brise-glace pour amorcer la journée 

Idéalement, ces jeux servent à débuter une journée, faire rentrer dans une activité, amorcer une vie de groupe. Plusieurs objectifs y sont convoqués dans leur mise en œuvre : des basiques comme détendre, échauffer, favoriser l’aisance de chacun et chacune, stimuler les interactions, encourager la participation aux plus soutenus ou apprendre à mieux se connaître, développer un esprit d’appartenance dans un groupe restreint, induire une réflexion collective propice à dynamiser et enrichir les échanges. L’intention ludique se transforme en une incitation pédagogique plus explicite. Ces jeux pour briser la glace sont des temps courts, le contact visuel, la gestuelle y sont à l’oeuvre, la parole, sans excès.  Comme tout outil à prétention pédagogique, le Icebreaker contient aussi sa critique ou sa limite.

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Malgré une simplicité d’utilisation, celui-ci peut être vécu avec réserve pour des raisons de convenance ou de comportement. Des personnes introverties pourront se retenir ou se sentir incommodées devant l’exercice sans que cela remette en cause leur présence et contribution effective dans le groupe. De même un usage trop facile ou rapide de ces outils pourrait nuire à leur pertinence et semer le doute quant à leurs effets. 

Une participation active 

Le postulat « tout passe par le jeu » est contestable si on fait primer l’activité.  Pour se garder d’une facilité – le fun et le ludique en simplifiant – il y a un intérêt à cadrer l’exercice. Pourquoi choisir cette activité brise-glace, quelle variante élaborer pour penser l’accessibilité quand les exercices requièrent d’être debout, et quelle lecture en ressort-il ?  Dans les règles de conduite rappelées dans La boîte à outils d'éducation active, d’autres pistes s’ouvrent : observer les interactions, les réactions, la dynamique du groupe, faire preuve d’humour mais aussi relativiser, se libérer des tensions, oser, et enfin pourquoi pas proposer au groupe d’inventer soi-même une activité brise-glace.  Dans l’Éducation nouvelle, la participation active de chacun·e, la confiance dans les ressources de la personne, le libre choix des activités sont fondateurs.  La part de rituel, l’incitation à la coopération ou l’approche égalitaire dans les pratiques sont des traits qui ressortent des « brise-glace ».  Un premier pas dans la convivialité, les prémisses d’un groupe, l’émergence d’un climat propice à la mise au travail, de ces dix ou quinze minutes vécues, quelque chose s’est déclenché, peut-être une métaphore du dégel ? 

Une technique d'animation popularisée dans le cadre des échanges interculturels

Le brise-glace, ou icebreaker, est cette technique d’animation banalisée à la faveur des échanges interculturels. Multipliés et vulgarisés sous l’impulsion des institutions européennes tel le Conseil de l’Europe et les politiques jeunesse type « Jeunesse pour l’Europe » Erasmus +, ces jeux sont présentés dans le kit pédagogique Tous différents- tous égaux diffusé à partir d’une campagne promouvant « idées, ressources, méthodes et activités pour l’éducation interculturelle informelle avec des adultes et des jeunes ». La première version date de septembre 1995.  Le kit, Education pack, fait partie des outils de réponse à la montée des intolérances à l’égard des minorités au cours de la décennie 90. Connus dans la langue anglaise, la majorité des jeux désignés sous l’anglicisme icebreaker se répand autour d’une galaxie institutionnelle déjà rompue à cette langue des échanges internationaux. Au-delà d’une appellation très imagée, leur succès tient dans la capacité à être investies, tant par le corps que par une gestuelle simple, immédiate, expressive et pouvant rapidement s’analyser.