L'atelier d'échanges de savoirs
« Être acteur et actrice de sa formation », voici une phrase qu’on utilise souvent pour évoquer les méthodes d’Éducation active auprès des stagiaires. « Le groupe fait formation », en voici une autre qui rappelle que le savoir ne vient pas que de l’apprenant ou de l’apprenante mais que l’on peut s’enrichir mutuellement de nos échanges et de nos expérimentations communes. C’est ce que l’activité « Échanges de savoirs » rend possible. Que l’on ait emmagasiné des savoir-faire tout au long de sa vie, quel que soit son âge, n’est pas une évidence. Même lorsque l’on n’a que quelques années derrière soi, découvrir que l’on sait faire des choses et que l’on peut le partager est parfois une révélation. Cet atelier apprend à apprendre aux autres tout en apprenant d’eux. Il est aussi l’occasion pour le groupe d’expérimenter qu’en mettant en commun ses savoirs, on augmente son champ d’action.
Mise en place
La personne qui anime l’atelier le présente en expliquant que chacun, chacune, va pouvoir faire découvrir un savoir-faire qu’elle maîtrise en 10 ou 15 min. Il est important à cette étape de donner un bon nombre d’exemples : faire une tresse africaine, un scoubidou, dessiner un éléphant, apprendre une chanson, un jeu, faire un point de crochet ou un nœud marin, apprendre cinq mots d’Occitan, un pas de salsa, etc.
Un rendez-vous est alors donné, une heure plus tard ou le lendemain, afin de laisser aux personnes le temps de s’organiser, éventuellement de prévoir du matériel. Le groupe est alors divisé en sous-groupes de trois personnes, par exemple par un tirage au sort. Chaque trio choisit un lieu pour échanger ses savoirs et chacun de ses membres dispose de 10 à 15 minutes pour faire découvrir son savoir-faire aux deux autres participant·es, soit environ 40 minutes d’échanges. Il est ensuite possible de réunir tout le monde pour partager sur cette expérience. Très souvent, les stagiaires regrettent de n’avoir pas pu vivre tous les apprentissages (ce qui est très bon signe !). On les incite alors à faire des propositions : recommencer en échangeant les trios, rédiger la liste de tous les savoirs et les afficher afin que chacun puisse être sollicité à l’avenir suivant sa compétence.
Un atelier pour tous et toutes
L’atelier peut se mettre en place auprès de tous les publics en apprentissage, en formation, à l’école ou en structures de loisirs, et avec des groupes de différentes tailles. En Accueil collectif de mineurs (ACM), ce temps peut rythmer l’année, par exemple une fois par mois. Il fonctionne particulièrement bien avec des jeunes de 8 à 10 ans qui sont en recherche permanente du savoir qu’ils vont pouvoir transmettre. Une fois qu’ils ont compris en être les détenteurs, ils vont solliciter leurs parents, grands-parents, frères et sœurs, etc. Une bulle d’oxygène pour l’adulte qui anime !
En stage pour le Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA), cette proposition prend bien sa place car cela permet aux stagiaires d’être en position d’animation dans des tout petits groupes, ce qui est rassurant. Pour les CPJEPS, BPJEPS et DEJEPS, mais aussi dans les formations professionnelles des diplômes du travail social (DEAES, DEME)*, l’atelier facilite l’interconnaissance.
C’est l’occasion de découvrir l’intérêt de la « médiation par l’activité » qui fait partie des compétences que les stagiaires auront à acquérir pour devenir professionnels.
* Diplôme d’État d’Accompagnement Éducatif et Social, Diplôme d’État de Moniteur-Éducateur et Monitrice-Éducatrice.
Crédit photos : Julien Coudsi et Olivier Ivanoff