Hors-d’œuvres variés

Les Ceméa renouent avec une bonne habitude qui consiste à participer au moyen d’une recherche-action à l’innovation pédagogique afin de contribuer à la production de ressources multimédia au service de la formation et de la réflexion politique.
Média secondaire

L’alimentation pose aujourd’hui un certain nombre de situations nouvelles qui ne manquent pas d’interroger le sens du vivre-ensemble. Elle est également au cœur de sujets brûlants qui nécessitent une prise de conscience collective. Là où accords et désaccords doivent trouver un point d’équilibre.


 

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Une trentaine de participant·e·s sont réuni·e·s pour écouter Jean-François Magnin, membre du bureau du conseil d’administration de l’Association Nationale des Ceméa tenir les propos d’ouverture de la semaine d’étude sur l’alimentation organisée par les Ceméa du 11 au 15 mars 2019. Notre mouvement renouant à cette occasion avec une bonne habitude qui consiste à participer au moyen de la recherche-action à l’innovation pédagogique afin de contribuer à la production de ressources multimédia au service de la formation et de la réflexion politique.

Cette semaine de travail s’intitule : « l’alimentation un choix de société » et s’appuie sur 5 piliers indissociables : équilibrer son assiette, s’éduquer au goût, sauvegarder la planète, manger ensemble et respecter les pratiques personnelles en matière de laïcité.

Après une introduction rapide où il informe l’assemblée des sources sur lesquelles il va s’appuyer (« sociologies de l’alimentation » de Jean-Pierre Poulain aux PUF et « les alimentations particulières » de Claude Fischler chez « Odile Jacob »), l’orateur prend le temps de faire un tour d’horizon historique du sujet et insiste d’emblée sur la mutation significative de l’alimentation contemporaine. Diagnostic synthétique mais précis d’une situation alarmante s’il en est. En effet le tableau brossé (individualisme, montée des segmentations) insiste sur la détérioration progressive des façons de se nourrir. Il alerte plus qu’il ne rassure.

La faim dans le monde est en augmentation et on en meurt encore aujourd’hui plus que des conséquences de la guerre. Et les écarts entre les pays riches et les pays pauvres n’ont jamais été aussi abyssaux. L’internationalisation, l’industrialisation, l’évolution des manières de manger sont les conséquences principales des mutations des comportements alimentaires contemporains. Ce sont peut-être des questions de riches mais ce n’est pas une raison pour ne pas les aborder !

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Le groupe est ensuite invité à lire deux bandes dessinées (une, américaine, montrant une tablée de thanksgiving sans dinde et indiquant pour chaque convive une particularité ayant trait à un choix alimentaire particulier et l’autre racontant en 4 images l’évolution sur une centaine d’années de l’idée d’un repas collectif, puis à prendre connaissance d’une étude du Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) sur la typologie des comportements en matière d’alimentation.

Quelques réactions font apparaître que la fracture alimentaire est une réalité au cœur des questions de classes sociales, que la santé est aujourd’hui un enjeu majeur, que l’aspect budgétaire n’est pas à négliger et enfin qu’il est nécessaire que l’on se penche sur l’interrogation suivante : « en quoi la collectivité peut-elle contribuer à réduire les inégalités ? ».

Une belle mise en appétit pour des débats qui tenteront de répondre à une question essentielle : « mangerons-nous encore ensemble demain ? » (sous-titre du livre de Claude Fischler)

Une semaine pour débattre de tout cela et proposer des pistes étayées, des préconisations novatrices et bousculant les idées reçues. Trois parcours sont proposés à cet effet aux participant·e·s.

- L’un autour de la question de l’animation des temps de repas où l’élément central pose la question du « pourquoi est-ce un véritable temps éducatif ? » et où sera également travaillée l’éducation au goût.

- Le deuxième traite la gestion, de l’économat, de la confection des repas (équilibre alimentaire, prise en compte des régimes et des allergies) et enfin de la question des quantités, qui est davantage gorgée de sens qu’il n’y paraît.

- Le dernier parcours aborde la problématique politique de l’approvisionnement, à travers l’éducation (mettre au courant celles et ceux qui mangent) et la prise en compte de l’environnement quand on sait qu’acheter peut sauver la planète.

Un menu alléchant !