Quand et comment contribuer, hors de l'école, à aider un enfant à apprendre à l'école ?

La réussite ou l'échec dans les études faites à l'école ou au collège se joue pour une part sur la qualité des première et dernière phases du processus d'apprentissage, la sensibilisation et le réinvestissement, qui le plus souvent se vivent hors de l'institution scolaire.
Média secondaire

Si les enfants qui vivent dans des milieux plus riches culturellement éprouvent moins de difficultés que les autres à entrer directement dans ce qui se fait à l'école, ce n'est pas parce que leur parents leur font l'école avant l'école ou leur refont l'école après l'école. C'est parce que la vie que vivent ces enfants donne du sens à l'école et que ce qu'ils vivent à l'école prend du sens dans ce qu'ils vivent hors de l'école. Et c'est particulièrement vrai au collège.

Même les parents qui ont le moins de familiarité avec l'école peuvent montrer à leurs enfants le lien entre ce qu'on apprend à l'école et ce qui se vit hors de l'école. Par contre, il est extrêmement difficile, quand on n'a pas fréquenté le collège, d'aider les enfants à trouver du sens à ce qui se vit au collège.

Attention ! Que l'on me comprenne bien. Je ne suis pas en train de faire l'apologie de l'utilitaire. Il ne s'agit pas de répondre à la question : à quoi servent les mathématiques ? Il s'agit de savoir ce que sont les mathématiques. Quand vous demandez à un élève de troisième ce qu'est la géographie, soit il vous récite les titres des quatre ou cinq dernières leçons qu'il a apprises, soit il vous dit que la géographie lui sera utile, plus tard, à ceci ou à cela. Il faut tomber sur une perle rare pour qu'il réponde à la question posée : ce qu'est la réellement la géographie. Or, les élèves de troisième ont huit ans de géographie derrière eux…

On voit bien là que la fréquentation, même correcte, de l'école et particulièrement du collège, ne suffit pas à donner du sens. Ce qui donne du sens, c'est l'expérience extra-scolaire, soit pour préparer l'école – et c'est la première phase, la phase de sensibilisation - soit pour valider l'école - et c'est la phase de réinvestissement. Ce dont il est question, c'est donc bien de fournir à tous les enfants et non aux seuls enfants issus de milieux relativement privilégiés, la possibilité de vivre cette première et cette cinquième phase.

Et si la famille ne peut assumer seule cette éducation périscolaire, il faut l'y aider. Tant que la famille n'est pas en mesure de proposer à ses enfants les activités périscolaires qui leur permettent de donner du sens à l'école, il faut que des organisations éducatives donnent aux enfants la possibilité de pratiquer ces activités. Notons au passage que cette aide ne doit pas être réservée à des catégories socio-économico-culturelles particulières. J'ai souvent été confronté à l'angoisse de parents cultivés que leurs activités sociales et professionnelles empêchent d'être aussi présents à leurs enfants que ceux-ci le souhaiteraient.

Donc, aucune catégorie de famille n'est à exclure de ces activités.

Ces activités pourront répondre aux objectifs suivants, entre autres :

  • Le développement de l'inventivité, des aptitudes logiques notamment par la pratique de jeux individuels et collectifs ;
  • Le développement de la curiosité et de l'esprit scientifique par l'expérimentation ;
  • L'aptitude à la communication, en particulier par l'utilisation des technologies de l'information et de la communication ;
  • La connaissance de son corps et sa maîtrise par diverses activités sportives et d'éducation à la santé – le développement de la sensibilité, de la curiosité et de la créativité par l'accès aux pratiques artistiques et culturelles ;
  • L'amélioration des résultats scolaires grâce à des actions respectant les principes de la Charte de l'accompagnement scolaire ;
  • L'apprentissage de la vie collective et de la citoyenneté.

 


Extrait de l'article paru dans « Les Actes de Lecture » n°68