Bien accueillir les enfants à l'école maternelle

L’accueil à l’école maternelle, c’est l’accueil des enfants, mais aussi de leurs parents. À cet âge, l’enfant n’est encore que faiblement « dissocié » de son milieu familial. L'école est le lieu de la première séparation.
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Si le processus de séparation fait partie intégrante du développement, il peut aussi être un moment de profondes souffrances. Se séparer de l’autre est une opération psychique qui va de pair avec l’identification de soi et qui permet de grandir. Ce moment sur lequel Winnicott a longuement travaillé a permis de réhabiliter l’objet transitionnel, le fameux « doudou ».

La difficulté de la gestion de ce moment est de réussir à personnaliser l’accueil pour faire une place à chaque enfant tout en prenant en compte les contraintes du grand groupe. C’est aussi accueillir les adultes qui l’accompagnent : parents, grands-parents, fratrie. Et parfois de manière complexe quand ceux-ci ne sont pas autorisés à aller jusqu’à la classe à cause des contraintes Vigipirate. Difficile alors d’établir la relation de confiance nécessaire entre eux et l’enseignant·e pour rassurer l’enfant. Enfin il faudra également accueillir les enfants venant du périscolaire, avoir anticipé, avec les personnels de l’accueil du matin et l’équipe enseignante, un outil de transmission des informations délivrées par les parents.

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Une affaire d’équipe, un cercle vertueux à créer

L’accueil, c’est plus simple quand c’est l’affaire de tous et toutes ! Chacun et chacune dans ses fonctions de direction, d’enseignement ou d’Atsem a un rôle à jouer. Il s’agit de créer les conditions de pleine disponibilité : avoir réglé la gestion et la préparation de la classe, les tâches matérielles, une solution pour la gestion du téléphone, les missions des Atsem…
L’accueil est un sas affectif spatial et temporel qui implique un ensemble d’attitudes devant imprégner les conduites quotidiennes : être disponible, à l’écoute, observer, entrer en communication, rassurer ; il faut se mettre à hauteur d’enfant et lui signifier que c’est à lui, individuellement, que l’on s’adresse.

En début d’année notamment, il faudra gérer des pleurs qui peuvent être contagieux ! Ainsi rassuré, l’enfant doit se voir proposer une activité motrice, un jeu, une chanson, une lecture, une exploration des coins de la classe…

La durée de cet accueil est variable (15-20 minutes en général) et diffère selon la classe en prenant en compte son climat, la personnalité de l’enseignant·e, les besoins de l’enfant. Il peut aussi évoluer en cours d’année scolaire.
Les aménagements doivent donc être pensés pour permettre la circulation des personnes en toute fluidité. Le porte-manteau, la gestion des affaires, du doudou, l’étiquette-prénom, saluer les adultes, les autres enfants, investir les lieux, jouer : jeux libres, mais aussi activités responsabilisantes, selon le niveau (date, météo, tableau des présences, soins aux plantes, aux animaux…).


Un accueil est réussi quand tous les enfants ont trouvé leur place pour écrire, lire, dessiner, jouer, s’acquitter des tâches obligatoires… L’ambiance, le climat sont déterminants pour mettre en œuvre une journée réussie et propice aux apprentissages.

Et si, à l’école élémentaire, au collège, au lycée… l’élève avait, lui aussi, besoin d’un accueil de qualité ?