Jeunes et discriminés

Selon l’Injep, les jeunes se déclarent plus souvent victimes de traitement inégalitaire que les plus âgés. La jeunesse, au-delà de constituer un critère potentiel de discrimination en tant que tel, joue un rôle d’amplificateur des autres phénomènes discriminatoires.
La jeunesse, prétendu âge d’or, est loin d’être un moment d’insouciance et de vie paisible pour nombre de jeunes adultes.
Média secondaire

En effet, la fiche repère de l’Injep1 sur le ressenti et le vécu des discriminations des jeunes rappelle que les 18-30 ans ont été davantage touchés par des discriminations au cours des cinq dernières années2. Un constat confirmé et amplifié par l’Eurobaromètre et l’enquête du Credoc Conditions de vie et aspirations où là aussi, les jeunes sont deux fois plus nombreux que les plus âgés à se déclarer victimes de discriminations. 

L’école, l’université et l’emploi sont les contextes de discrimination les plus cités par la jeunesse (7% des 18-30 ans). Les principaux motifs de discrimination sont l’origine, la nationalité ou la couleur de peau pour 9% des jeunes, liés au sexe pour 6% d’entre eux, majoritairement des femmes. Viennent ensuite l’âge (5%), la façon de s’habiller (3%) et le poids (2%). L’âge est donc parmi les trois premiers motifs de discrimination ressentis. 

Des différences de vécu 

Les jeunes femmes se déclarent davantage concernées par les discriminations que les jeunes hommes, 23% contre 17%. Elles sont davantage concernées par des discriminations sexistes (11% des jeunes femmes contre 1% des jeunes hommes), par celles liées au poids (4% contre 1%) ou la façon de s’habiller (4% contre 2%). 

Les contextes de discrimination sont pour 9% des jeunes femmes leur lieu de travail, pour 5% lors d’une recherche d’emploi, pour 6% dans les transports en commun et pour 5% lors de loisirs. Les jeunes hommes, eux, évoquent plus souvent des discriminations liées à l’origine ou la couleur de peau. Les jeunes immigrés, descendants d’immigrés et natifs ou descendants de natifs d’Outremer sont deux fois plus nombreux à faire état de discriminations que les jeunes sans ascendance migratoire ou ultramarine. 

Ce ressenti discriminatoire diffère également selon l’origine géographique. Les jeunes issus de l’immigration africaine hors Maghreb (42%) et Maghreb (37%) sont plus touchés par des situations de discriminations.

Issu de la revue VEN 593

Dossier : Être parent en 2024

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Note

1 - Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire, fiches repères Discrimination subies par les jeunes. 

2 - Enquête Trajectoires et origines 2019-2020 (TeO2)