Ce monde nous rend dingues. La santé mentale des enfants est un enjeu de société

Le rapport 2021 de la défenseure des droits pointe l’urgence à trouver les moyens pour faire bénéficier tous les enfants du droit au bien-être.
Média secondaire

« La crise sanitaire a jeté une lumière nouvelle sur les risques pesant sur l’état psychique des enfants, mais elle a surtout révélé un mal-être structurel, trahissant le niveau d’investissement insuffisant que, de manière récurrente, notre société et ses institutions concèdent au bien-être des enfants. L’urgence est là, nous ne pouvons plus l’ignorer »

Le mois de novembre est chaque année l’occasion de se pencher sur la convention internationale des droits de l'enfant adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 20 novembre 1989. En France la défenseure des droits remet un rapport annuel sur les droits de l’enfant centré sur un thème important du moment. 2021 : Claire Hédon Défenseure des droits et Éric Delemar Défenseur des enfants rendent public leur interpellation en demandant des actes pour assurer le bien-être des enfants.

La crise sanitaire a agi comme un amplificateur des inégalités sociales et frappé plus durement les familles les moins privilégiées alors que paradoxalement les confinements qu’elle a entraînés ont pu avoir quelques effets bénéfiques pour celles et ceux qui ont pu profiter du rapprochement avec leurs parents, du desserrement de la contrainte scolaire et de l’accroissement de leur temps de loisirs.

Ce bien-être est pour beaucoup un horizon bien lointain.

Dès son origine, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a donné une définition large de la santé mentale comme « un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté. Dans ce sens positif, la santé mentale est le fondement du bien-être d’un individu et du bon fonctionnement d’une communauté »

La Défenseure des droits rend compte des réclamations récurrentes qu’elle reçoit sur le manque de professionnels du soin et de structures adaptées, le manque de psychologues, de médecins et d’infirmiers scolaires, les listes d’attente de plusieurs mois voire années pour intégrer un suivi en centre médico-psycho-pédagogique (CMPP), ou un institut médico-éducatif (IME), le manque de places en pédopsychiatrie, avec de fortes disparités territoriales. Elle note la difficulté pour les professionnels, au-delà de leur spécialité propre, d’avoir une approche globale de la situation d’un enfant, notamment du fait d’un manque de coordination de leurs actions.

Cemea

Ce rapport donne une grande part à la parole des enfants accompagnant ses 29 recommandations d'expressions recueillies lors d’entretiens ou d’ateliers de réflexion collective.

"La santé mentale c’est quand on est bien dans sa tête. J’ai le droit d’aimer et de recevoir de l’affection"

"En se sentant aimé, à l’aise avec notre entourage, ça va mieux"

Ces paroles montrent le lien qu’ielles font naturellement entre bien-être et santé mentale, ils et elles expriment aussi le fait que l’école peut être une source de difficultés, en particulier quand elle génère de la pression ou que des situations de harcèlement ne sont pas bien prises en charge.

"Il faudrait nous laisser la parole et mettre en œuvre nos idées"

“ Notre parole est écoutée en dernier quand tout le monde a parlé. Elle n’est pas toujours prise au sérieux, on l’écarte pour nous protéger ”

De nombreuses saisines mettent en lumière des situations de « violences ordinaires » parfois sous couvert d’un objectif pédagogique, en lien avec la culture de la performance et de la discipline.

Le harcèlement sous toutes ses formes est très souvent rapporté, et de manière plus large le non respect de l’autre dans sa  personne.

 "Je ne suis pas que mon handicap, acceptez-moi comme je suis"

 

2016 DROIT FONDAMENTAL À L’ÉDUCATION : UNE ÉCOLE POUR TOUS, UN DROIT POUR CHACUN

2017 AU MIROIR DE LA CONVENTION INTERNATIONALE DES DROITS DE L'ENFANT

2018 DE LA NAISSANCE À 6 ANS : AU COMMENCEMENT DES DROITS

2019 ENFANCE ET VIOLENCE : LA PART DES INSTITUTIONS PUBLIQUES

2020 PRENDRE EN COMPTE LA PAROLE DE L’ENFANT : UN DROIT POUR L'ENFANT, UN DEVOIR POUR L'ADULTE

2021 SANTÉ MENTALE DES ENFANTS : LE DROIT AU BIEN-ÊTRE

Santé mentale des enfants : le droit au bien-être

Rapport 2021 sur les droits de l’enfant