Ados : un atelier pour prendre conscience de son rapport au corps

L'égalité entre les sexes est l'un des 17 objectifs de développement durable fixés par l'Onu pour sauver le monde. Les éclaireuses et éclaireurs de France proposent, parmi les nombreuses activités du kit pédagogique "savoir-faire", les ateliers corpo-réels pour les 15-18 ans.
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Notre corps, et celui des autres, peut être autant un lieu de mal-être, de gêne, d’oppression qu’un espace de liberté, d'estime de soi, d'émancipation. S’interroger sur le rapport que l’on entretient avec son corps, ce qui se joue dans le regard, le jugement que l’on porte sur le corps des autres, savoir aller chercher de l’information et exercer son esprit critique... Voici les objectifs de ce parcours.
Média secondaire

Ateliers corpo-réels

Public

15-18 ans

Objectifs

  • S'interroger sur notre rapport au corps et pourquoi le dévaloriser souvent : travailler sur l'estime de son corps ;
  • S'interroger sur son rapport avec le corps des autres : attitudes, jugements
  • S’interroger sur ce qui façonne notre regard sur l'idée de ce qu'est un beau corps
  • Donner envie de changer son attitude pour la suite

 Points de vigilance

  • Cet atelier suppose que les participant·es se sentent en confiance et à l’aise.
  • Les responsables sont garant·es de l’atmosphère et du cadre.
  • Il est important que les responsables s’engagent personnellement dans les exercices, pour consolider ce climat de confiance réciproque et soient disponibles pour les participant·es si besoin.
  • De la même façon, être attentif·ves aux mots utilisés pour mener l’atelier, notamment, ne pas sous-entendre que tous les corps sont identiques ; des enfants identifiés « fille » ou « garçon» peuvent avoir un corps qui ne colle pas à la définition « normée » de cette identité).

Déroulé / logistique

  • Temps minimum 1h30. Idéalement : 2h.
  • Nombre de participant-e-s : environ 15 + 2 responsables
  • Matériel : un espace calme et sécurisant, des post-it, des stylo

Temps 1 : l’accueil (5mn)

Il est important que ce temps soit solennel, même si cela peut paraitre – en amont – « ridicule ». Il doit permettre de poser le cadre, et d’entrer dans « l’espace temps » de l’atelier dans un climat serein.

Cemea

Il s’agit d’indiquer ce qui va se passer, le cadre de respect, de non-jugement, et de liberté de participer ou non.

Par exemple :

« C’est un atelier durant lequel on va parler et réfléchir sur notre corps et celui des autres. Comme ce sont des sujets intimes, il est important que tout le monde se sente en confiance et à l’aise. Pour ça, on s’engage tous.tes à être respectueux de ce que les autres expriment, à ne pas se moquer maintenant ou plus tard, à s’écouter. On précise aussi que même si le but est d’apprendre à parler de son corps sans penser que c’est tabou, personne n’est obligé de dire quelque chose qu’il n’a pas envie de dire. »

Temps 2 : le rapport à son corps et à celui des autres (50 mn)

  • Premier exercice : l’anagramme
  • Deuxième exercice : jugements sur post-it
Cemea
Premier exercice : l’anagramme (15-20mn)

L’objectif est de promouvoir une réflexion positive sur son corps et son apparence, alors que l’on réfléchit essentiellement à ce que l’on n’aime pas habituellement.

  • Chaque participant·e a un post-it et un crayon. Iel écrit son prénom et son nom, verticalement au milieu du post-it. Avec chaque lettre, il s’agit d’écrire quelque chose de positif sur soi (corps/apparence) : un adjectif, un verbe, une expression. L’orthographe n’a pas d’importance et la lettre n’est qu’un support. Pour illustrer, un·e responsable peut donner un exemple avec son propre prénom, en montrant que l’utilisation des lettres peut être souple (cf image). Iel explique qu’à la fin, il ne faudra pas montrer son post-it à tout le monde, c’est juste pour soi. On arrête l’exercice au bout de 10mn, ce n’est pas grave si toutes les lettres ne sont pas utilisées.
  • On échange quelques minutes : « Etait-ce facile ? Plus que d’écrire des choses que l’on aime pas sur son corps ? Si le papier tombait de votre poche et que quelqu’un le trouvait, cela vous embêterait-il ? Pourquoi ? »
Cemea
Deuxième exercice : jugements sur post-it (30mn)

L’objectif est de verbaliser auprès des autres les remarques qui nous blessent et de prendre conscience combien nous-mêmes, nous pouvons juger et blesser les autres.

  • Chaque participant·e dispose d’autant de post-it que nécessaire. Iels écrivent sur les post-it d’abord des insultes, remarques, qu’ils ont subis sur leur corps et qui les a marqué, blessé au cours de leur vie – « bigleuse », « gros », « sale arabe », « t’es trop laide », « le hobbit » – puis les remarques blessantes qu’iels ont eux-même prononcés envers d’autres et dont iels se souviennent.
  • Tour à tour, chacun·e va exposer au groupe les remarques qu’iels ont subi, post-it par post-it, en le collant sur son corps au fur et à mesure ; puis celles qu’iel a prononcée en les collant sur le corps d’un.e des responsables. Chacun·e finit par retirer ses post-it, les déchirer, les jeter symboliquement au feu, dans un chapeau… Le ou la responsable « victime » garde les siens tout le long. Il n’y a pas de commentaires sur ce que chacun dit, on garde la discussion pour la fin.
  • On échange ensuite: « Ces remarques ont-elles influencé votre réflexion sur votre corps ? Ont-elles toutes été dites « méchamment » ? Est-ce que « pour rire », ça ne blesse pas ? »

Temps 3 : un pas en avant (25mn)

L’objectif est de se mettre à la place de quelqu’un·e qui n’a pas forcément le même corps que nous. Il s’agit aussi de prendre conscience que les personnes qui ont un corps « normal » dans notre société – blanc, mince, grand, valide, conforme à l’idée qu’on se fait du corps d’un homme ou d’une femme – vivent au quotidien une forme de privilège, celui de la normalité et de la tranquillité. L’atelier suppose d’utiliser des personnages et des situations – cf les exemples un peu plus bas.

Cemea
  • Chaque participant.e reçoit, au hasard, un papier qui décrit une personne et son corps – une femme blanche, plutôt mince, qui mesure 1,50m, les cheveux noirs, avec une cicatrice de césarienne, sans handicap physique
  • On se met en ligne, avec de l’espace devant soi pour pouvoir avancer. Chacun·e essaie de visualiser qui iel est dans sa tête, d’imaginer son corps, de se mettre dans cette peau. Le ou la responsable énonce alors des phrases, et si les participant·es, incarnant leur personnage, s'y retrouvent, alors iels avancent d'un pas. Sinon iels ne bougent pas. Chacun décide en fonction de comment iel s’imagine, il n’y a pas de bonne réponse.
  • À la fin, certain·es sont loin devant, et d'autres ont peu avancé. Chacun.e reste là où il est et lit la description du personnage qu’iel incarnait.
  • Ensuite, un temps d’échange en cercle : « Qu'avez-vous ressenti en avançant (ou pas) beaucoup alors que les autres ne bougeaient pas ? D’où viennent les critères d’un « corps normal » ? Qu’est-ce qui les entretient ? ».

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