Construire son igloo
Ah, le plaisir ineffable de construire un igloo, de voir brique après brique la voûte s’ériger et l’abri prendre forme et constituer un lieu idéal et insolite pour passer la nuit. Cela demande un peu de savoir-faire et de nombreux·ses ouvrier·ères avec chacun et chacune un rôle précis à jouer. Le partage du travail permet d’avancer plus vite et de parvenir à terminer l’ouvrage. Les bâtisseurs et bâtisseuses (tous ceux et toutes celles qui ont participé à la construction) peuvent être fier·ères de leur collaboration. Il reste à s’équiper pour y aller dormir, des instants inoubliable s’il est !
Vivre dans la neige c'est aussi s'abriter, soit pour se protéger en cas d'intempérie, soit pour pique-niquer, soit pour bivouaquer, soit tout simplement pour avoir le plaisir de construire un abri dans un milieu inhabituel.
Pour construire des abris, le terrain peut offrir diverses possibilités, ravins, grottes, arbres couchés, dépressions qu'il conviendra d'exploiter au mieux. En terrain nu, on peut se protéger en aménageant un trou dans la neige, adossé à une butte du côté opposé au vent. Si la couche de neige est faible, on creusera jusqu'au sol, source de chaleur. L'igloo est un abri très efficace. De plus sa construction bien que longue et nécessitant un assez grand nombre de participants passionne souvent les enfants car l'igloo a un grand pouvoir évocateur d'aventure. Une fois construit, il sera une source de jeux innombrables (jeux de cachettes, jeux dramatiques agrémentés de batailles de boules de neige, etc.).
Une véritable sensation de chaleur
Avec des adolescents il pourra être l'occasion de passer une nuit dehors. Coucher sous l'igloo que l'on a construit est une expérience pleine d'aventures mais qui nécessite de prendre plusieurs précautions concernant l'aménagement de l’igloo et le matériel de couchage.
Il fait en général relativement "chaud" à l'intérieur de l'igloo car la différence de température avec l'extérieur est très importante. C'est pourquoi en pénétrant dans l'igloo on aura une véritable sensation de chaleur qui permettra de quitter les plus gros vêtements.
On pourra aussi élever la température d'au moins 5° simplement en allumant une bougie au centre de la pièce (mais attention au feu avec les duvets, les anoraks etc.) les "gouttières" ne sont pas à craindre car l'eau de fonte s'écoulera le long de la voûte intérieure si celle-ci a été bien lissée et gèlera progressivement, ce qui amènera la création d'une croûte de glace.
Les chaussures au fond du sac
L'igloo devra comporter une fosse à froid (tranchée de 30 cm de profondeur environ creusée à l'intérieur sur le pourtour de l'igloo) dans laquelle s'accumulera l'air le plus froid. Le problème essentiel du couchage sous l'igloo est la protection contre le froid et l'humidité venu du sol puisque l'on couchera sur la neige. On pourra utiliser un tapis de sol de tente ou une bâche de plastique de chantier avec, en plus, une couche de carton ondulé qui est un très bon isolant. On peut bien sûr utiliser les couvertures de survie des alpinistes, mais c'est une solution relativement onéreuse. Le matériel de couchage devra être très chaud ; duvets épais, de forme sarcophage pour protéger tout le corps. On évitera de trop se déshabiller.
Les vêtements seront mis dans des sacs plastique (sauf s'ils sont mouillés) et glissés dans le sac à dos. Les chaussures ne devront pas être laissées dans l'igloo. Elles pourraient geler et il serait très désagréable et douloureux de les remettre ainsi le lendemain. La solution pas très agréable il est vrai car elles tiennent de la place et sont souvent froides - est de les glisser au fond de son duvet après avoir ôté la neige qui y serait accrochée. On aura ainsi le plaisir d'enfiler le matin des chaussures chaudes et un peu plus sèches pour rentrer à la maison, prendre un bon repas bien chaud... Pour être solide, l'igloo ne doit pas être construit avec n'importe quelle neige. La neige la plus favorable est une neige non transformée mais tassée, ce qui lui donne une bonne densité pour être découpée en briquettes. Attention au refroidissement de la température en cours de construction qui réduira les briquettes en poussière.
Il faut prévoir un nombre suffisant d'enfants pour une réalisation rapide de la construction. Ils se répartiront en différents corps de métiers entre lesquels on organisera une rotation:
- Les briquetiers qui réalisent les briques de neige en les découpant avec des scies égoïnes (attention après l'emploi les sécher et les passer à l'inoxydol), des pelles à neige ou des pelles bêches ;
- Les transporteurs qui font la navette entre la carrière et les bâtisseurs;
- Les bâtisseurs qui travaillent à l'intérieur de l'igloo à la pose des briquettes;
- Les façonneurs qui travaillent à l’extérieur à la finition du mur en "fignolant" les joints.
Construction
Choisir un terrain relativement plat et où la neige a la consistance voulue. Tracer le pourtour de l'igloo avec l'aide d'un bâton de ski utilisé comme compas.
Les premières briquettes seront tirées de l'intérieur du cercle sur une ou deux couches car plus on "enfonce" l'igloo dans la neige plus on est isolé du froid. Il faut très vite amorcer la voûte de l'igloo (dès le 2e rang) qui ne doit pas être trop haut pour avoir plus de solidité.
Le moment crucial est la pose de la dernière briquette qui est une véritable "clé de voûte". Les bâtisseurs la placent de l'intérieur.
La porte est taillée dans le mur une fois l'igloo entièrement fermé. Elle doit être ni trop haute, ni trop large pour permettre l'entrée à quatre pattes. On peut faire un tunnel d'entrée qui amène à la porte. L'entrée peut être obstruée par une grosse plaque de neige, une bâche... etc.
Des aménagements intérieurs sont possibles pour une utilisation effective de l'igloo : des banquettes, une bonne aération et aussi une fosse à froid ■