Journee d’étude « migration et sante mentale »

Journée d’étude « migration et santé mentale » samedi 28 mars 2020 à Paris.
Média secondaire

Vivre un parcours de migration non choisi est souvent très traumatique pour les individus. Le « voyage », vers un territoire souhaité/rêvé comme plus sûr est souvent ponctué de moments douloureux (morts violentes de proches, violences, agressions sexuelles, etc.), qui viennent renforcer les fragilités déjà très présentes du fait du départ de son pays, en laissant derrière soi, sa famille, ses proches, ses repères culturels, son histoire.

Face à ces situations complexes et douloureuses, comment est-il possible d’accueillir ces personnes avec leurs douleurs, leurs fragilités, qui seront des facteurs importants pour renforcer une précarité affective et matérielle à laquelle chacun.e va être confronté.e en rentrant dans un espace inconnu ?

Dans ce contexte difficile, renforcé par des politiques nationales et européennes peu enclines à favoriser l’accueil des plus fragiles, les ONG, les mouvements d’éducation, les collectifs citoyen.ne.s qui s’organisent pour accueillir au mieux ces personnes, ont besoin d’être soutenus et accompagnés. Car, porter un projet politique dans ce champ, c’est réfléchir aux liens entre éducation, culture et soins, c’est permettre d’identifier les enjeux liés à l’identité, à l’appartenance, les systèmes de valeurs, mais c’est aussi réfléchir aux modes de relations dans une approche transculturelle entre les personnes migrantes, les acteurs du soin et de l’éducation.

Les Ceméa, de par leur actions (en direction de publics migrants ou dans le cadre des formations qu’ils portent auprès des professionnel.le.s et des bénévoles sont confrontés à ces problématiques et interrogent donc régulièrement leurs engagements et leurs pratiques. Rappelons en effet, que les Ceméa sont inscrits historiquement dans le champ de la santé mentale, convaincus qu’une parole soignante singulière, inscrite dans le champ de la psychothérapie institutionnelle, est indispensable. Cette dynamique invite les soignant.e.s à inscrire leur pratique dans une confrontation de points de vue et une élaboration collective d’une pensée théorique, gages de la solidité de l’intervention.

Les Ceméa par leur ancrage dans le champ de la santé mentale, avec des équipes de psychiatrie, avec des équipes médico-sociales et éducatives souhaitent par cette journée ouvrir un espace d’information, d’échange, pour problématiser ce qui fait sens pour nous : les trajectoires et les circulations des personnes ne sont pas une question nouvelle en soi.

La dimension d’accueil au sens du soin et de l’humanisme est pour nous au cœur de ce sujet, prise dans son acception la plus large. Prendre soin et coordonner la prise en charge une urgence dans un contexte de raréfaction des moyens. Les initiatives prises ici et là, dans les marges, sont selon nous bien inspirantes. Dans le contexte plus globale de ces arrivées, migratoires et singulières, quelles sont les réponses que nous pouvons construire, co-construire avec d’autres ?

Le samedi 28 mars 2020

à Paris lieu à confirmer

Cette journée se déclinera principalement autour de 2 temps de travail complémentaires, ouverts aux militant.e.s de Ceméa, mais aussi à leurs partenaires :

  • une conférence qui permettra d’ouvrir la réflexion.
  • un table ronde proposant à des acteur.rice.s engagé.e.s sur le terrain de venir partager leur regard, leurs questionnements, leurs analyses.

Ces deux temps de travail (qui se dérouleront de 9h30 à 12h30) seront prolongés, l’après-midi, pour les militant.e.s des Ceméa, par un temps de travail qui permettra de :

  • analyser la problématique, au regard de l’engagement des Ceméa dans l’accueil des personnes en situation de migration.
  • réfléchir à la suite de l’engagement du mouvement, en identifiant les attentes, les besoins, les limites, etc…

Pour participer à cet événement, il suffit de s’inscrire sur le lien suivant : https://framaforms.org/journee-detude-migration-et-sante-mentale-samedi-28-mars-2020-a-paris-1580895787