Souvenirs de vacances

Un petit bateau en fougères navigue sur l’eau. Souvenir vivant et lien entre passé et avenir.
Média secondaire

Nous étions en vacances en Haute Loire pour quelques jours. Nos pas nous conduisirent tout naturellement vers des lieux aux noms qui nous étaient évocateurs et au détour d’une balade, de grands bâtiments se dressèrent devant nous au bord du chemin :

« C’est là, que j’étais en colo… J’y suis venu trois fois: en 1970, 71 et 72… Je reconnais bien. Cela n’a pas tellement changé. Ici, c’était le bâtiment où nous mangions et au fond il y avait les chambres où dormaient les petits. Là, c’étaient celles des grands avec les salles d’activités et au bout les douches et la lingerie.

Il y avait une quantité phénoménale de bottes de toutes les tailles rangées sur des étagères en face du linge . Elles servaient à équiper les enfants qui n’en avaient pas».

Les fenêtres ouvertes sur une des façades, un véhicule de transport d’enfants garé à proximité et quelques rumeurs de jeu nous indiquèrent que le lieu était toujours en activité.

« Je vais te montrer où l’on ramassait des myrtilles. »

Je me laissai guider et nous débouchâmes dans un sous bois à environ un kilomètre. Il était tapissé de myrtilles. Les fruits étaient mûrs à point. Un plaisir:

« Tu as vu, j’ai retrouvé l’endroit du premier coup. Plus de trente ans après. Quand j’étais petite, on venait ici à plusieurs avec des boîtes de conserves et on les remplissait. Après on retournait à la colo et on se faisait des tartes. »

Nous continuâmes notre balade, qui nous conduisit sur les bords, d’un lac :

« On venait jouer par là, mais le lac n’existait pas encore. Il y avait juste plusieurs ruisseaux qui coulaient.

On faisait des barrages. L’eau montait et formait un petit gour, dans lequel on pouvait se tremper jusqu’à la taille.

Nous nous assîmes sur les berges pour regarder l’étendue du lac et profiter de la vue sur tous les environs.

Des ajoncs faisaient transition entre la rive et l’eau. Dans leur prolongement de grandes fougères étalaient leurs feuilles :

« Avec les fougères, nous faisions des lances. Mais on fabriquait aussi des radeaux… »

Quelques tiges soigneusement choisies et coupées en tronçons réguliers furent liées entre elles avec des ajoncs. Une autre fut dressée comme mât et un petit morceau du sac qui nous servait à transporter notre pique-nique eut le privilège de se voir élever au rang de voile.

 

Le radeau fit ensuite fièrement un petit tour sur les eaux du lac, voguant entre passé, présent et futur...

 

Ces quelques moments ne sont pas la nostalgie d’un passé révolu.

Bien au contraire. Ils nous rappellent que nous sommes construits de toutes ces expériences de vie et que les centres de vacances sont un milieu d’Education privilégié et de tous les instants.

Ils ont permis, permettent et permettront à des enfants de vivre avec d’autres, de découvrir, d’apprendre, de se construire et de se projeter vers l’avenir.