Question de vocabulaire
Exclusion
Latin exclusio, exclusere → Fermer, ne pas laisser entrer, mettre dehors
Courante : « Action d’exclure quelqu’un ou un groupe en le chassant d’un endroit où il avait auparavant sa place ou en le privant de certains droits ». Ex : Chômeurs
L’exclusion sociale est la relégation ou marginalisation sociale d’individus, ne correspondant pas ou plus à un modèle dominant d’une société (incluant personnes âgées, personnes LGBT, personnes sujettes à un handicap (physique ou mental) ou autres minorités). Elle n’est généralement ni véritablement délibérée, ni socialement admise, mais constitue un processus plus ou moins brutal de rupture parfois progressive des liens sociaux.
Ce terme a commencé à trouver un usage social courant dans les années 1980 dans les sociétés post-industrielles. Alors que le phénomène de mise à l’écart se retrouve dans de très nombreuses sociétés et remonte à des temps anciens, le phénomène actuel d’exclusion sociale ne recouvre pas forcément, ni exactement celui de la pauvreté.
Séparation
Action, fait de constituer quelque chose en unité distincte par rapport à une autre chose ; fait pour quelque chose de constituer une unité distincte par rapport à autre chose ; absence de relation, de lien de dépendance avec une autre chose.
Fait, pour une personne ou pour un groupe, d’être exclu d’une communauté, de constituer une unité distincte par rapport à elle. Action, fait de mettre à part, d’isoler l’un de l’autre/les uns des autres, pour les regrouper éventuellement par catégories, les éléments d’un ensemble, d’un mélange hétérogène. Exemple : ségrégation vis-à-vis des personnes de couleurs aux États-Unis, Apartheid en Afrique du Sud.
Insertion
Insertio → Paré
Insere → introduire
Courante : « intégration d’un individu ou groupe dans un milieu social différent Assimilation/Incorporation »
Société : « Un groupe ou une société sont intégrés quand leurs membres se sentent liés les uns aux autres par des croyances, des valeurs, des objectifs communs, le sentiment de participer à un même ensemble sans cesse renforcé par des interactions régulières » selon Durkheim.
Le concept d’insertion est indissociable du concept de socialisation car pour être inséré, l’être humain doit intérioriser un ensemble de valeurs, de normes, de règles communes. L’insertion sociale revêt donc plusieurs dimensions, que ce soit au niveau professionnel, du logement, culturel ou encore de la santé.
Insère un individu ou un groupe s’il se conforme aux usages de la société. Ex : Immigrés et politiques d’insertion
Assimilation
« L’assimilation se définit comme la pleine adhésion par les immigrés aux normes de la société d’accueil, l’expression de leur identité et leurs spécificités socioculturelles d’origine étant cantonnée à la seule sphère privée. Dans le processus d’assimilation, l’obtention de la nationalité, conçue comme un engagement « sans retour », revêt une importance capitale. »
« L’assimilation est le processus par lequel un ensemble d’individus de fond dans un nouveau cadre social plus large. Le meilleur indice d’assimilation est la disparition totale des spécificités des assimilés, ce qui implique leur renonciation à leur culture d’origine, leurs différences ethniques ou religieuses, au sein de la société qui les absorbe. »
« L’assimilation, consiste à refuser l’affirmation des différences culturelles, ethniques ou religieuses et à favoriser l’insertion des individus au sein de la collectivité nationale dans laquelle ils doivent se fondre à terme. »« Le terme d’assimilation, hérité de l’époque coloniale, désigne une adhésion totale par les immigré aux normes de la société d’accueil, les expressions de leur identité et de leurs spécificités socioculturelles d’origine sont alors strictement limitées à la sphère privée. L’individu est alors « moulé » dans un modèle social unique. »
Intégration
Integratio →rétablissement
Integrare → rendre complet, achever
Philo : « Établissement d’une interdépendance plus étroite entre les membres d’une société »
Courante : « Opération par laquelle un individu ou une groupe incorporé à une collectivité, à un milieu »
Citation : « intégrer c’est permettre à chaque individu d’exploiter son potentiel. »
Société : Anthropophagique => Intègre un individu ou un groupe qui était auparavant exclu.
Absorbe « l’anormalité ». Adaptation d’individus « différents » à des systèmes « normaux », fait référence au contraire exclusion ou ségrégation. Dans le domaine scolaire l’intégration consiste à la réinsertion d’un élève ou d’un groupe d’élèves dans le cadre « normal » de l’école.
L’intégration exprime davantage une dynamique d’échange, dans laquelle chacun accepte de constituer partie d’un tout où l’adhésion aux règles de fonctionnement et aux valeurs de la société d’accueil, et le respect de ce qui fait l’unité et l’intégrité de la communauté n’interdisent pas le maintien des différences. Intégrer consiste à faire entrer un élément extérieur dans une ensemble, à l’incorporer.
Cet élément extérieur est appelé à s’ajuster au système préexistant. Ainsi, dans l’intégration, ce qui prime est l’adaptation de la personne : si elle espère s’intégrer, elle doit, d’une manière souvent proche de l’assimilation, se transformer, se normaliser, s’adapter ou se réadapter.
Inclusion
Repose sur un principe éthique, remet en question l’aspect ségrégatif des systèmes sociaux ou éducatifs en promouvant l’égalité des chances. Système prenant en compte le fait que chaque individu a les mêmes besoins (communs/individuels). L’égalité et la différence trouve leur place. La diversité est la norme.
L’intégration est une première étape vers l’inclusion. Inclusion scolaire = école pour tous. Une organisation sociale est inclusive lorsqu’elle module son fonctionnement, se flexibilise, pour offrir, au sein de l’ensemble commun, un « chez-soi pour tous », sans toutefois neutraliser les besoins, désirs ou destins singuliers.
Quelques concepts en évolution : de l’assimilation à la démarche inclusive
L’assimilation constitue la dernière phase du processus d’acculturation. Dans la notion d’assimilation l’identité d’origine disparaît totalement. L’assimilé est englouti, la différence disparaît.
Dans les années 1970, le terme devient tabou la notion renvoie a une connotation négative, apparaissent alors deux autres termes : insertion et intégration.
Dans les années 1980, la notion d’insertion est à l’honneur : elle signifie introduire. Il n’y a pas modification de ce qui est inséré par le fait de son appartenance à un nouvel ensemble. Le sens d’insertion est mécanique et réversible : mettre dans ou entre (insérer un article dans un journal). Dans l’expression insertion sociale ou professionnelle, elle signifie l’inclusion dans une entreprise ou dans une organisation. L’individu peut être inséré ou désinséré ponctuellement.
Dans les années 1990, la notion d’insertion est abandonnée au profit d’une politique d’intégration : elle se définie ainsi, celle de faire entrer une partie dans le « tout ». L’intégration est un processus spécifique par lequel il s’agit de susciter la participation de tous à la collectivité nationale qui est composée d’éléments variés en acceptant les différences culturelles, sociales, morales, et que l’ensemble s’enrichit mutuellement de cette complexité.
La notion d’inclusion émerge dans les années 2000, l’utilisation de ce terme vis-à-vis des personnes est récente, car il s’agissait antérieurement d’une utilisation pour des choses ou des objets.
La loi de février 2005, s’inscrit dans une démarche inclusive. Inclure les différences en adaptant l’environnement aux besoins des sujets (utilisation de matériel ou des techniques spécifiques ou d’avoir recours à des professionnels. – pour apporter un soutien particulier