Le partenariat, un incontournable

La notion de partenariat est relativement récente. Emprunté de l’anglais, le terme n’entre dans le dictionnaire Larousse qu’en 1987. Depuis, il n'a cessé de se développer, de se démocratiser, pour devenir incontournable.
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Les pratiques professionnelles n’ont eu cesse d’évoluer pour mettre le travail partenarial au cœur des usages, au travers de réseaux, de consortiums, de groupements, d’associations collaboratives ou encore de mutualisations. Cette notion est à complexifier pour en saisir tous les tenants, en fonction des champs professionnels, des personnes qui le pratiquent, des environnements, des enjeux et des contextes. Comprendre chaque situation nécessite une approche systémique, une vue d’ensemble tant certaines situations sont particulières. Les enjeux sont différents pour chacun mais chaque collaboration partenariale repose sur un but commun et des valeurs partagées. 

Le partenariat en tant que tel ne se décrète pas, il se construit, se travaille, s’affine et s’entretient. On ne peut affirmer « faire du partenariat » ou encore « travailler en partenariat » si une démarche, une construction d’une relation saine et de confiance n’est pas établie en amont. C’est un réseau vivant, qui évolue, se transforme, se construit, se déconstruit et qui s’anime ! C’est pourquoi il est nécessaire de conscientiser les réseaux dans lequel on agit. Le travail de repérage, d’exploration, d’étude du territoire, de diagnostic, est un préalable à tout travail en partenariat. L'animateur·trice, professionnel·le ou non, quelle que soit sa place dans la structure, quel que soit son niveau de diplôme ou son champ d’action est amené·e à travailler en partenariat, consciemment ou non.

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L’animateur professionnel, un partenaire qui s’ignore ? 

L’animateur·trice de terrain, en contact direct avec les usagers·ères va enrichir ses projets d'animations au travers de rencontres, d'échanges, de co-constructions avec des structures essentiellement situées sur le territoire d’intervention, au niveau local. On pourrait qualifier cette collaboration d’opérationnelle, nourrie d’entraide, de mutualisation, s’appuyant sur des échanges de pratiques. 

Le·a coordinateur·trice, va quant à lui·elle développer d’autres formes de partenariats et s’inscrire davantage dans des réseaux institués qui vont lui offrir une visibilité plus large, lui permettre de se positionner comme acteur dans un contexte identifié et contribuer au développement de projets communs.

Le·la directeur·trice s’inscrira davantage dans des partenariats stratégiques, politiques et financiers, à des fins de développement du projet concerné. La démultiplication et la déclinaison des projets, des réseaux, des rencontres nourrissent l’ensemble des acteurs et des usagers des structures relevant du champ de l’animation.

La réussite repose fondamentalement sur les valeurs partagées, la confiance de chacun·e des membres et l’équilibre dans la répartition des missions. L’implication dans des réseaux renforce la pertinence du travail en partenariat. Les réseaux d’acteurs·trices sont souvent le terreau qui nourrit différents partenariats.

Les enjeux sont multiples

  • Valoriser les compétences de chacun·e des membres du réseau de partenaires. 
  • Renforcer la cohérence des actions sur les territoires.
  • Mutualiser les ressources et les compétences.
  • Augmenter la visibilité et l’essaimage potentiel des actions mises en œuvre. 
  • Permettre le maintien ou le développement d’activités.

Le développement du partenariat en intercommunalité, est ainsi devenu une nécessité pour maintenir les activités périscolaires dans l’ensemble des communes.  Aujourd’hui, partenariat et travail de réseau sont inscrits dans les usages du champ professionnel de l’animation. L’ensemble des diplômes de la filière animation, du CPJEPS au DESJEPS, posent de manière réglementaire cette approche du travail collectif, collaboratif et coopératif.

L'animateur·trice CPJEPS (Certificat professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport) se devra «d'identifier les acteurs·trices de son environnement professionnel et de sa structure, leurs actions et leur rôle », mais aussi de «communiquer avec les autres professionnels et les bénévoles qui interviennent au sein de la structure». Il·elle sera donc amené·e à repérer les différents acteurs·trices du territoire, les rencontrer et inter agir avec eux·elles.

L'animateur·trice BPJEPS (Brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport) animation sociale développe ses actions en s’attachant à «favoriser la co-construction de projets à caractère collectif dans une démarche d'Education populaire». Il·elle a donc à cœur de s'attacher à associer différents partenaires dans la construction de ses projets.

Le·la directeur·trice DESJEPS (Diplôme d'État supérieur de la Jeunesse, de l'éducation populaire et du sport) se doit de «fédérer les différents partenaires dans la conception d'un projet de développement en lien avec les valeurs de l'Education populaire» mais aussi «de concevoir des démarches participatives».

Dans la filière animation, un diplôme mentionne spécifiquement dans son intitulé les questions de partenariat et de réseau. Il s'agit du DEJEPS (Diplôme d'État de la Jeunesse, de l'éducation populaire et du sport) Développement de Projets Territoires et Réseaux. Le référentiel professionnel de ce diplôme de niveau 5 précise que le coordinateur ou la coordinatrice se doit : 

  • D’agir dans le cadre des réseaux professionnels et institutionnels locaux.
  • De favoriser l'implication des bénévoles dans la conception du projet d'animation.
  • De participer aux actions des réseaux partenaires.
  • De représenter l'organisation auprès des partenaires.
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La formation menant au DEJEPS DPTR est donc centrée autour de ces enjeux de travail en commun. Même si l'ensemble des formations et des diplômes de la filière du champ de l'animation n’est pas spécifiquement estampillé « partenariats et réseaux », ces enjeux de partenariat et de manière plus générale les enjeux de mutualisation sont nécessaires à chaque professionnel·le de l’animation, qui ne peut agir seul·e au service de son public. 

Il est donc aujourd’hui nécessaire d’appuyer les questions de dynamiques partenariales dans toutes les formations professionnelles pour que chaque acteur·trice du champ de l’animation se perçoive partenaire, prenne conscience de son inscription dans divers réseaux, et éprouve les situations d’agir ensemble.