This war of mine, un jeu vidéo d'éducation à la paix

Un jeu sur la guerre, les éditeurs - et le public - en sont friands. Mais cette fois-ci, il ne s’agit pas de prendre part au conflit : vous y tenterez de faire survivre un groupe de civils pris dans le piège d’un siège inspiré de celui de Sarajevo.
Les créateurs du jeu, qui ont vécu pour certains les atrocités du conflit de l’ex-Yougoslavie dans les années 1990, tenaient à montrer la guerre dans sa réalité sordide, sans le coutumier bruit des mitraillettes et les traditionnelles giclées de sang. Et ils y parviennent avec des graphismes élégants, minimalistes, dans un noir et blanc en 2D aux traits saisissants de réalisme.
Média secondaire

Le jour, impossible de faire sortir vos trois « victimes collatérales » du conflit : les snipers embusqués les tueraient. Alors vous les occuperez à améliorer votre base, un vieil immeuble abandonné, pour améliorer leur sinistre quotidien, gérerez leurs besoins primaires et tenterez de les divertir pour soigner leurs plaies, essentiellement psychologiques. Car le grand génie du jeu, c’est de ne pas résumer l’expérience à une simple question de collecte de ressources pour survivre. 

La nuit venue, vous ne devrez pas seulement survivre lors de vos expéditions dans une maison en ruine encore peuplée par la présence des souvenirs d’une famille heureuse, un centre commercial investi par des forces paramilitaires violentes ou une vieille maison occupée par d’autres civils terrorisés : vous serez aussi soumis à des choix moraux cornéliens. 

Mon personnage affamé doit-il voler les réserves de nourriture de ce couple de vieillards ? Peut-il aider cette femme qu’un milicien s’apprête à violer ? Vos choix laisseront des traces sur le moral de vos personnages – et pas seulement celui qui a commis l’acte – au risque de les voir disparaître. En plongeant ses avatars dans le sombre quotidien d’une guerre, c’est, paradoxalement, à l’importance de la paix que le joueur est éduqué.

Éditeur : 11 bit studios
Plateforme : toutes