La cabane
Qui a eu l'idée de la cabane ? Un animateur ? Des enfants ? Difficile à dire. Ce qui est sûr, c'est qu'un groupe de garçons s'est approprié le projet. Les idées ont fusé dans tous les sens, les plans les plus fous ont été imaginés par les enfants et l'animateur a dû les ramener à la réalité. Non, la cabane dans les arbres n'était pas possible : les arbres du parc n'auraient pas supporté. Les projets les plus ambitieux ont également été mis de côté, le séjour finissant dans huit jours. Finalement, les enfants ont opté pour une cabane construite à partir de deux murets, derrière une butte, bien à l'abri des regards. « Et puis, a ajouté Pierre, on pourra monter la garde si les filles nous attaquent ! » Des croquis ont été dessinés afin de déterminer la forme de la cabane. Difficile de mettre sur une feuille une idée encore imprécise de la cabane que l'on veut bâtir. L'animateur provoque les échanges dans le groupe d'enfants. Il propose de regarder un livre. Les plans dessinés n'auront qu'une vague ressemblance avec la cabane construite. Mais peut-on en demander davantage à des enfants âgés de 6 à 9 ans ?
L'utilisation des ressources
Il a fallu ensuite rassembler du bois. La récolte de bois mort dans le parc et les alentours ne donnant pas satisfaction : quantité insuffisante, trop fragile, pas assez grand... L'animateur est parti avec les enfants couper quelques perches près de la rivière avec l'autorisation de la mairie. Ce fut l'occasion de quelques apprentissages : choisir un arbre, utiliser une scie à bois vert, couper ce dont on a besoin sans tout saccager... Le respect de la nature passe aussi par une utilisation raisonnée de ses ressources. Le bois rassemblé, les enfants se sont mis à la construction. Très rapidement, les enfants ont été confrontés à des difficultés techniques : comment assembler solidement deux perches ? L'animateur leur a appris à faire quelques noeuds utiles. Armés de ce nouveau savoir-faire, les enfants sont repartis sur leur chantier. L'animateur les a laissés se débrouiller. Il passait régulièrement les voir, donnant un coup de main, resserrant un nœud trop lâche, encourageant un enfant malhabile. À la fin de la journée, la cabane était construite. Le lendemain, les enfants l'ont investie, meublée, décorée. Et Guillaume n'a pas oublié d'accrocher la pancarte « cabane des garçons, interdite aux filles » (sic)…
La cabane a beaucoup été utilisée jusqu'à la fin du séjour : cachette pour une sardine, coin refuge pour lire, lieu agréable pour prendre le goûter, base arrière pour un jeu de pirates... Idée des enfants ? Idée de l'animateur ? Peu importe, l'essentiel est que les enfants aient réalisé leur projet. L'animateur a fait son travail : les accompagner dans la réalisation, les guider, leur apprendre les techniques nécessaires et leur permettre de réussir.
Ce texte est issu du Dossier 23 des Cahiers de l'animation