Un bol de terre, mais qu’en faire ?

Fabriquer des objets en terre, en argile, partir d’un élément brut travaillé, d’un bol pincé. Découvrir des premiers gestes qui donnent forme à cette matière où je laisse mon empreinte. Récit d’expérience riche en images et génératrice de sensations.
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Média secondaire

Récit d’expérience, témoignage de pratique d’activité avec de l’argile illustré d'une vidéo et de photos prises lors d’une journée d'activités plastiques aux Ceméa Nord-Pas de Calais. Deux membres de l’association Marie Debruyne et Charlotte Janicki ont participé à la réalisation de cette activité.


Cemea

A partir d’un bol pincé en argile que puis-je faire ? Un bol forcément, mais ce bol à quoi peut-il me servir, que peut-il devenir ? Avec un ou quatre colombins roulés dans la terre, un ou quatre pieds : un champignon ? Un éléphant ? Un poussin qui dit c’est trop injuste ?

Quand je construis un bol pincé, j’utilise mon pouce préhenseur. Ma main forme ainsi une pince ressemblant à celle du crabe, un geste préhistorique. En prenant une boule dans laquelle j’enfonce mon pouce jusqu’à la première phalange, je fais naitre un creux que j’agrandis en tournant l’objet et en pinçant la terre pour former progressivement les bords du bol.

Si j’ajoute un colombin fixé dans le creux du bol, tiens voilà un début de paysage forestier, un champignon a poussé. Une fois ce colombin fixé avec l’aide de l’ébauchoir, je retourne cet objet et d’un geste franc je tape le plat du pied de ce champignon sur la surface de travail. Ce geste me permet de tasser la base afin que mon objet tienne sur son pied. Elément de décor ? Objet décoratif ?

Cemea

Si j’évoque la construction d’un éléphant

A partir du bol pincé, j’ajoute quatre colombins fixés à l’intérieur du bol pour les pattes, puis un cône que j’allonge pour la tête, des boules écrasées pour les oreilles et enfin un autre colombin pour la queue. J’ai envie de m’approprier la technique pour savoir ce que je suis en mesure de faire et si je peux éviter d’échouer, ce serait mieux. Je n’aime pas faire deux fois la même chose. L’équilibre de mon mammifère est à trouver, il peut être scabreux, la tête pourrait être trop lourde pour ce corps. Tiens j’ai oublié les défenses. J’ai envie de tout savoir avant d’avoir commencé, je ne veux pas que mon éléphant ressemble à un autre, mon pachyderme pourrait être passé dans un magasin de porcelaine ou en train de discuter avec un rat ou un singe.

En chemin et au bout d’un moment, je peux perdre l’idée, l’envie en route. Si je perds le désir de créer quelque chose un déséquilibre s’est créé entre apprentissage de la technique et imagination. Mais que vais-je faire de ce bol ? Eh bien il a le droit de retourner en boule, une fois que je sais comment on fait je pourrai en faire d’autres. Je pourrai me resservir de cette technique dans de futures réalisations.