Dégenrer l’activité physique

Les stéréotypes de genre inculqués par la société dans l’exercice d’une activité physique se font dès l’enfance. L’animateur·ice peut se positionner face au groupe de jeunes et initier des pratiques non-genrées.
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Selon une enquête menée en 2013 par le Ministère des Sports, de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et de la Vie associative 2013, les licenciés en rugby comptaient 97% de garçons, le football 96% et le judo 75%, tandis que la gymnastique comptait 78% de fille et la danse 93%.
Média secondaire
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Ces points importants qui expliquent le fait qu’un garçon abandonne un sport dit féminin et inversement sont le reflet de ce qui est transmis par les adultes. Il semble donc intéressant en amont du séjour, en équipe d’animation, de soulever la question de la mixité dans l’activité ludique, physique et sportive.

L’objectif est de ne pas reproduire ce qui peut être véhiculé par les médias, et de ne pas laisser toute la place à un système de compétition.

Pour éviter de renforcer une attitude sexiste, il est possible de veiller à ce que cela ne soit pas toujours l’animateur qui mène le match de foot ou de basket : il peut tout aussi bien s’occuper de l’activité danse et laisser cela à une animatrice.

Il est aussi possible de proposer des activités en non mixité pour en éviter moqueries et malaises : de la gym et de la danse pour les garçons, de la lutte pour les filles. Mais la préférence ira tout de même à des pratiques mixtes, comme l’Ultimate, sport traditionnellement reconnu comme mixte, ou la marche à pied.

À noter qu’il est intéressant d’impulser de nouvelles pratiques dans lesquelles tous-tes les pratiquant-es commencent l’activité à égalité de niveau.

Les pratiques des jeux sportifs traditionnels et des sports individuels permettent également à chacun·e d'aller à son rythme, de trouver sa place et d’aller où bon lui semble, dans ce dernier cas l’individu sera privilégié au collectif.

Le rôle de l’animateur·ice est aussi d’évoquer des idées inclusives : l’acceptation des gagnant·es et des perdant·es, que chacun·e ait sa place dans l’activité. C'est l’adulte qui propose sa vision, les choix d’équipes non mixtes et les choix d’activité découlant du projet éducatif dans lequel elle ou il agit.

Melissa Plaza, doctorante en psychologie du sport et ancienne footballeuse professionnelle rapporte qu’à l’âge charnière de l’adolescence trois points importants expliquent le fait qu’un garçon abandonne un sport dit féminin et inversement :

  • La reconnaissance et le soutien par la famille du sport comme étant compatible avec le genre de l’enfant, la danse pour un garçon ou le rugby pour une fille par exemple.
  • Le niveau du ou de la jeune dans la discipline, et par extension si il·elle se trouve assez bon·ne
  • La reconnaissance des autres sur sa légitimité dans cette discipline.