« La solidarité est notre arme ! »

A Toulouse depuis 2016, les militants du collectif AutonoMIE se battent pour une prise en charge complète des mineur·es isolé·es qui respectent les droits de l’enfant. Dans les faits, ça se traduit par une lutte permanente.
Média secondaire

Dessin : Isabelle Palanchon

Le collectif AutonoMIE s’engage à accompagner des mineurs isolés dans leur parcours. Ils apportent un soutien matériel, moral et administratif dans une réelle logique de soutien. Leur objectif est de permettre aux mineurs d’être autonome et de les accompagner dans cette voie-là, et non de faire ou de prendre des décisions à leur place. Leurs membres se considèrent plus militants que bénévoles, au vu de leur engagement politique. C’est en raison de leurs convictions qu’ils consacrent du temps à ces jeunes, pour leur permettre ensuite de (re)trouver une autonomie.

 

Crédit musique : Stairlights - Rasta Square

Mineur non-accompagné : quelques informations pour comprendre

 

Qu’est-ce qu’un Mineur non-accompagné ? Pour France Terre d’Asile, c’est un « jeune de moins de 18 ans qui n’a pas la nationalité française et se trouve séparé de ses représentants légaux sur le sol français. De sa minorité découle une incapacité juridique, et de l’absence de représentant légal une situation d’isolement et un besoin de protection. » Cela représenterait 40 000 jeunes en France, majoritairement des garçons âgés de 16 ans.

Arrivant souvent sans papiers, des techniques, contestées par les ONG, les travailleurs sociaux et les citoyens engagés, déterminent s’ils sont mineurs ou non. Parmi elles, la comparaison à une étude américaine datant des années 1930 détermine l’âge suivant la maturation osseuse, un paramètre changeant entre autres suivant les origines et les parcours. Ces jeunes sont comparés à des caucasiens ayant vécu aux États-Unis. Démontrer qu’ils sont mineurs est un problème pour ces mineurs qui se retrouvent seuls s’ils sont jugés majeurs. De plus, la loi française prévoie normalement des traducteurs pour faciliter les échanges avec l’administration, prérequis pas toujours respecté d’après Médecins du Monde (MDM). Les entretiens avec les services du conseil départemental se veulent plutôt intimidants et suspicieux, toujours selon cette même association. Ils ajoutent que « dans certains départements, près des trois quarts des jeunes […] sont exclus de toute protection à l’issue d’une évaluation administrative sommaire, subjective et faite uniquement à charge ».

Un autre problème est souligné par Médecins du Monde : à leur majorité, ces jeunes ne bénéficient plus des droits de protection et doivent généralement quitter leur logement, souvent le jour de leur anniversaire. Ces sorties sèches les laissent à nouveau livré à eux-mêmes. Néanmoins, l’Accueil Provisoire Jeune Majeur, destiné aux moins de 21 ans peut parfois les prendre en charge. Une solution qui permet à certains de ne pas se retrouver à la rue.

Devant ces constats, les ONG, les citoyens militants, organisés en association ou non, se mobilisent pour soutenir ces jeunes dans la défense de leurs droits. Le collectif AutonoMIE par exemple, regroupant militants et avocats, occupait un squat au 75 avenue de la glacière à Toulouse. Bien plus que du bénévolat, cet engagement demande une réelle implication et une mise en garde face à la marginalité de cette action. Ils ont ensuite engagé une lutte contre la mairie de Toulouse qu’ils ont gagné, permettant d’héberger 80 mineurs dans un bâtiment de la mairie. Du militantisme donc, qui montre une des formes possibles de bénévolat.

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